Pour réunir les savoirs
et les expériences en Suisse romande
S'abonner à REISO
L’autodétermination est au cœur des préoccupations actuelles dans le domaine de la pédagogie spécialisée. Les opportunités de choix offertes par l’environnement aux personnes avec une déficience intellectuelle constituent un élément clé dans les pratiques renforçant cette autodétermination.
Cet ouvrage présente ce concept au travers d’un riche cadre théorique. Il analyse également la validité du «Questionnaire de Choix», version francophone du document de référence Choice Questionnaire de Stancliffe et Parmenter (1999), traduit par l’Institut de pédagogie curative de l’Université de Fribourg (Suisse). Ce questionnaire mesure le choix dont une personne avec une déficience intellectuelle pense pouvoir disposer. Il est utilisé à diverses fins : comparaisons de groupes, mesure de l’évolution du choix disponible perçu par un individu suite à une intervention ou à un changement de contexte, outil pédagogique facilitant l’entrée dans une discussion à propos des choix, etc.
Afin de faciliter certaines étapes de la démarche, une version révisée de ce «Questionnaire de Choix» est proposée dans ce livre. Les professionnel-le-s et services disposent ainsi d’un nouvel outil permettant d’évaluer le choix disponible perçu par les personnes adultes avec une déficience intellectuelle.
«Validation du Questionnaire de Choix. Outil d’évaluation du choix disponible perçu par des personnes adultes avec une déficience intellectuelle», d'Andreas Uhlig, Centre suisse de pédagogie spécialisée, 2018, 116 pages.
Bien dans leur peau les adolescents suisses ? Le regard que porte la société sur les jeunes est souvent stéréotypé et parfois négatif. Les jeunes seraient de plus en plus violents, la consommation de drogue serait en augmentation avec la libération de fait de l’accès au cannabis et aux alcools forts... Rien n’est plus faux montre dans ce livre Pierre-André Michaud, initiateur de la médecine de l’adolescence en Suisse, professeur honoraire à l’Université de Lausanne et ancien patron de l’unité de soins pour adolescents au CHUV.
Les recherches menées dans notre pays montrent que, depuis dix à quinze ans, la violence interpersonnelle diminue, tout comme l’usage de cannabis et d’alcool. Par ailleurs, si le pourcentage de jeunes souffrant de problèmes de santé mentale tend à augmenter, la majorité se déclare en bonne santé et bien dans leur peau. Mais il y faut des conditions et le rôle des parents reste très important, comme le rappelle l’auteur.
Que conseiller et que faire, face à une partie des ados qui abusent d’internet, qui fument, se soûlent ou abusent de la malbouffe ? Quelle place leur donner dans notre société et comment l’école devrait-elle répondre à des enjeux de santé au sens large comme le harcèlement ou l’obésité ? Comment promouvoir la santé et le bien- être de ces jeunes dans un environnement plein de défis ? L’auteur jette un regard critique sur la situation actuelle et propose quelques pistes à l’intention des professionnels de la santé, des travailleurs sociaux, des enseignants et des parents.
L’intervention féministe est une pratique et un projet dont l’ambition est de lier action sociale et militante, formation et recherche et, d’autre part, d’étendre les capacités d’analyse, de réflexion et d’action à l’ensemble des actrices et acteurs engagés dans cette pratique.
L’intervention féministe se présente comme un travail de lutte contre les oppressions qui se déploie dans les pratiques ordinaires des chercheur·e·s, des enseignant·e·s, des travailleuses et travailleurs sociaux ainsi que des personnes concernées. Il tente ainsi, dans la mesure du possible, de faire coexister un projet à la fois socio-éducatif, formatif et scientifique.
Les articles présentés dans ce numéro montrent l’intérêt, le caractère ambitieux et les difficultés d’un tel projet dans le contexte actuel de rentabilisation et de rationalisation de la recherche, du travail social et de la formation.
A noter que, depuis l’été 2018, la revue NQF est accueillie par le réseau de compétences : Genre et travail social (GeTS) de la Haute école de travail social et de la santé | EESP | Lausanne. Avec un nouveau site dédié à découvrir.
La prévention en psychomotricité peut se pratiquer avec des dispositifs inédits, le soutien au développement de la personne, la participation sociale, l’interprofessionnalité.
NDLR de mars 2019. Dans son édition du mercredi 20 mars 2019, Le Courrier, a publié dans sa page «Agora» une fort intéressante recension, en ligne, de cet ouvrage sous la plume de Stéphane Michaud, responsable de la collection Pratique.s aux Editions IES.
On croit souvent que les interventions en psychomotricité se cantonnent à une salle de mouvement munie de multiples objets comme des ballons, foulards, cerceaux et plots. Toutefois, au-delà d’activités thérapeutiques, l’expertise psychomotrice s’inscrit aussi au cœur de la collectivité grâce à des modalités novatrices.
En mettant le corps et le mouvement sur le devant de la scène, l’approche psychomotrice, déployée dans des contextes communautaires, sportifs, éducatifs, pédagogiques ou de loisir, offre l’opportunité d’appréhender un processus de prévention prévenante.
Les dispositifs interprofessionnels présentés dans ce livre promeuvent des expériences propices au développement de la personne, tant en termes d’estime de soi, de pouvoir d’agir, que
de capacité à entrer en relation.
Les chercheur-e-s, les professionnel-le-s et les étudiant-e-s des domaines de la psychomotricité, du travail social en général, de la petite enfance et des milieux sportifs trouveront dans ces contributions des exemples de prévention émancipateurs et insolites.
Direction d’ouvrage : Anne-Françoise Wittgenstein Mani, professeure responsable de la filière Psychomotricité de la HETS Genève; et Juliette Bourquin, diplômée en Sciences de l’éducation, adjointe scientifique dans cette filière.
Parmi les auteurs : Winnicott, A. Bullinger, D. Mellier, J. De Ajuriaguerra, C. Gardou, A. Damasio, P. Meirieu . Ouvrage publié avec le soutien de l’Association Psychomotricité Suisse et du Service de la petite enfance de la Ville de Genève.
A ce jour, la Suisse ne dispose toujours pas de statistiques actualisées sur le placement d’enfants en famille d’accueil et en institution. L’association PACH Enfants placés et adoptés Suisse a voulu combler cette lacune, mais s’est heurtée à des résistances.
La Conférence en matière de protection des mineurs et des adultes dénombrait fin 2017 environ 3700 enfants placés dans le cadre d’une mesure de protection de l’enfance. Ces chiffres ne tiennent pas compte des placements volontaires, non ordonnés par une autorité.
De son côté et en procédant par estimations, cette nouvelle analyse quantitative montre que, dans les années 2015 à 2017, une moyenne d’environ 1,1% à 1,2% des personnes résidant en Suisse et âgées de 0 à 18 ans étaient placées. Une extrapolation de ce chiffre sur l’ensemble du pays donne un total de quelque 18’000 à 19’000 enfants et jeunes placés, dont 4700 à 5800 dans des familles d’accueil et 12’000 à 14’200 dans des foyers pour enfants et adolescents. Commentaire extrait de l’introduction :
La Suisse dispose de statistiques sur toutes sortes de choses, comme le nombre de voitures en circulation, de vaches à lait ou encore d’œufs consommés par habitant. Par contre, un champ de l’aide à l’enfance et à la jeunesse aussi crucial que celui des enfants placés ne semble pas intéresser le monde politique suisse au point de le convaincre de renforcer la pression sur les cantons pour qu’ils réunissent des données fiables.
Fruit d’une coopération avec INTEGRAS, l’association professionnelle pour l’éducation sociale et la pédagogie spécialisée, ce dernier état des lieux de la situation en 2017 ne sera probablement pas suivi par d’autres.
Seiterle, Nicolette (2018), Aperçu des placements d’enfants en famille d’accueil et en insti- tution 2015-2017, Suisse. Rapport national. Zurich: PACH Enfants placés et adoptés Suisse et Integras, Association professionnelle pour l’éducation sociale et la pédagogie spécialisée
Quel est l’état de santé général de la population suisse résidente? Quel est le temps dévolu à l’activité physique? Qu’en est-il de l’excès de poids en Suisse? Ou encore, combien y a-t-il de fumeurs? Quelle est leur consommation quotidienne de tabac? L’Enquête suisse sur la santé (ESS) permet de répondre à ces questions et à bien d’autres !
Réalisée pour la sixième fois par l'Office fédéral de la statistique (OFS), cette enquête permet aussi une comparaison sur une période de plus de 25 ans de l’état de santé de la population, des comportements et de l’utilisation des services de santé. Il est ainsi possible d’évaluer quelle a été, par exemple, l’évolution du nombre de visite chez le médecin, l’état émotionnel de la population, la part de personnes ayant des difficultés à voir, entendre ou marcher durant cette période ou depuis la dernière enquête de 2012.
NDLR de REISO La synthèse de poche, en format pdf, est illustrée de nombreux graphiques et très agréablement présentée.
Le nombre de travailleurs immigrés hautement qualifiés a plus que doublé entre 1991 et 2014 en Suisse.
Dans un article pour la revue Social Change in Switzerland, Philippe Wanner et Ilka Steiner montrent l’évolution des flux migratoires vers la Suisse durant les 25 dernières années. En utilisant de nouvelles données, ils établissent que les nouveaux migrants possédant une formation tertiaire sont passés de 30'000 en 1991 à 40'000 dès 2000 et à plus de 60'000 après 2007. Aujourd’hui, les migrants hautement qualifiés représentent la moitié des entrées annuelles.
L’immigration de personnels hautement qualifiés ne s’observe pas avec la même intensité pour les différentes nationalités. Les auteurs montrent que la part des migrants hautement qualifiés dépasse les 80% pour les ressortissants de France et du Royaume-Uni. Elle atteint deux tiers pour les migrants provenant d’Allemagne et d’Autriche, mais n’est que de 24% pour les nouveaux migrants du Portugal. Au cours des dernières années, les Espagnols et Italiens notamment ont connu de profonds changements dans la composition des flux migratoires. Ils dénombrent aujourd’hui plus de 50% de personnes hautement qualifiées, alors qu’historiquement ces flux étaient composés de personnes plutôt faiblement qualifiées. A noter aussi que la moitié des immigrants européens hautement qualifiés avaient un contrat de travail en Suisse avant leur arrivée dans le pays.
La Fédération romande de l’animation socioculturelle et l’association pré en bulle ont mis en ligne six vidéos sur les interventions au Colloque 2017 «Va voir dehors si j’y suis».
Les 9 et 10 novembre 2017, des conférences et des ateliers se sont penchés sur le développement urbain actuel, les politiques de contrôle et d'exclusion des populations marginales. Les deux journées avaient donné la parole à des initiatives d’ici et d’ailleurs de toutes sortes, locales souvent, qui animent et occupent les rues, malgré les écueils administratifs que rencontrent parfois leurs organisateurs.
Les six vidéos :
Il faut impérativement améliorer et intensifier l’éducation
et la formation continue, sans quoi rien ne va plus – tel est
le message actuel omniprésent. Sans formation, pas d’emploi sûr et convenable. Sans main d’œuvre qualifiée,
les entreprises, les sites de production et les collectivités seraient largués et exclus du développement global. La répétition de ce message semble gagner en crédibilité avec la numérisation, réelle ou affirmée. Il en résulte du stress, de la peur et une propension à la conformité. Des «réformes» du système éducatif se préparent dans la foulée. Cependant, l‘éducation s’est d’ores et déjà muée en un atout des sites
de production, en une matière première. Elle est devenue simple qualification professionnelle. Au-delà de l’analyse de ces transformations, les auteur·e·s du présent recueil retracent les motivations et les conceptions perdues d’une éducation émancipatrice.
Contributions de Fitzgerald Crain, Wiebke Opermann, Johannes Gruber, Theres Hammel, Linda Stibler, Thomas Ragni, Simone Ambord, Monique Brunner, Isabel Martinez, René Levy (voir ses articles dans la revue REISO), Nadia Lamamra (voir ses articles dans la revue REISO), Farinaz Fassa (voir ses articles dans la revue REISO), Cathrine Haus, Fabienne Amliger, Holger Schatz, Erich Ribolits, Ute Klotz, Rees Zysset, Katharina Steinmann, Beat Ringger, Markus Truniger, Susanne Tobler, Andri Flurin, Annemarie Sancar, Leena Schmitter, Roland Herzog, Hans Baumann, Anton Hügli.
Le réseau de réflexion Denknetz est un thinktank de gauche, forum d’échange d’idées concernant les sujets actuels de la politique économique, sociale et de l’emploi.
A l’occasion de la Journée mondiale des soins palliatifs, palliative vaud a le plaisir d’annoncer le lancement de sa nouvelle ligne téléphonique qui entre en fonction aujourd'hui 22 octobre 2018.
Information, conseil, orientation. L’écoute téléphonique proposée par palliative vaud est assurée par un∙e professionnel∙le de la santé qui informe et oriente les personnes dans le réseau socio-sanitaire. Cette ligne est aussi une ressource pour les professionnel∙le∙s des domaines socio-sanitaires et pour les bénévoles qui cherchent des informations relatives aux soins palliatifs.
Soins palliatifs ? Lors d’une maladie évolutive, quand les perspectives de guérison s’éloignent, les soins palliatifs permettent de soulager la souffrance d’un enfant, d’un adolescent, d’un adulte ou d’une personne âgée, pour lui permettre de rester «vivant» jusqu’au bout de sa vie, entouré de ses proches : c’est la raison d’être des soins palliatifs.
Permanence téléphonique. Allô palliaphone? 021 800 35 35, du lundi au vendredi de 14h à 16h. A noter qu’une permanence est également assurée dans les locaux de palliative vaud à la rue Pépinet 3 à Lausanne les mercredis de 14h à 16h30.
Analyse de Jean Martin, médecin de santé publique et bio-éthicien
La dernière livraison du Hastings Center Report, grande revue de bioéthique des Etats-Unis, comprend un article principal de Norman Cantor, professeur de droit de l’université Rutgers, « On avoiding deep dementia », soit «Eviter la démence profonde». Il est un militant du droit de mettre un terme à ses jours, selon le principe de l’autonomie. « Certains entendent faire face à la maladie d’Alzheimer, dit-il, avec une certaine résignation [mais aussi] la détermination de se battre, en extrayant (sic) les conforts que l’existence peut encore apporter. Pour d’autres dont je suis, le fait d’être maintenu en vie alors que je présenterai une dysfonction cognitive et une dépendance progressives est une perspective intolérablement dégradante (…) J’accorde une très grande importance aux souvenirs posthumes que je laisserai et souhaite que ma trajectoire de vie, y compris mon mourir, soit cohérente avec ma vision de la dignité. » Problématique connue, bien posée.
Dans son article, qui ne s’étend pas sur « notre » question suisse du suicide assisté, Cantor débat en détail du rôle possible de directives anticipées (DA), en particulier de DA qui mandateraient l’arrêt de l’hydratation et de l’alimentation quand un stade prescrit (précis ?) de maladie est atteint. S’agissant de ce stade, il propose (pour lui) « une dégradation mentale au point où je ne pourrais plus lire et comprendre des écrits tels que journaux ou documents financiers ».
« Quand la démence entraine l’incapacité mentale et physique de se nourrir, alors l’alimentation ‘à la main’ par un soignant doit être vue comme une intervention médicale sujette à DA », écrit-il. On sait que, dans le cas de personnes en fin de vie (cancers, maladies neurodégénératives), l’opinion éthique prévalente est que le malade peut requérir une telle cessation et que le forcer à s’hydrater ou manger est une violence non admissible. Dans ces situations, l’avis majoritaire est que les personnes ne souffrent pas de soif ni de faim. La difficulté, sérieuse, dans la démence est que la forme physique de ces patients peut être encore assez bonne ; ils ne vont donc pas s’éteindre à brève échéance. D’où la perspective de fins de vie prolongées, voire agitées, s’ils ne sont plus ni alimentés, ni hydratés. Même si la détermination affirmée de la personne de mourir est en soi jugée compréhensible, les soignants et les proches seront/seraient mis dans des situations très difficiles. C’est clairement un problème.
L’article de Cantor est suivi de trois répliques courtes sous le titre « Autres voix ». Les trois sont opposées à son souhait, avec l’argument que l’individu ne peut pas par ses DA obliger les soignants à le traiter de manière « inhumaine ». Avec aussi, sous la plume de Rebecca Dresser, une juriste collaborant souvent à la revue : « Certaines situations peuvent à tel moment justifier la décision de refuser tout traitement. Mais on ne saurait donner aux personnes, par des DA rédigées alors qu’elles sont capables de discernement, un contrôle absolu sur les mesures visant à les maintenir en vie quand elles seront/seraient devenues démentes ». Position de tendance paternaliste-conservatrice, avec laquelle je suis (J.M.) en désaccord respectueux quant au principe.
Bien sûr peut ressurgir en Suisse la question de DA disposant, en cas de démence avancée, que les soignants mettent un terme à sa vie, un suicide assisté qui ne serait pas strictement un suicide. On sait que les dispositions du Code civil sur les DA excluent cette possibilité. Toutefois, il n’est pas exclu que, selon l’évolution des attitudes et des faits, notamment la croissance de la place de la démence dans la vie collective, on voie des débats renouvelés sur le sujet.
Depuis cinquante ans, des recherches sont menées au sein de la Haute école de travail social de Genève. Existe-t-il une spécificité de la recherche en travail social ? Comment se déploie-t-elle de la genèse à la transmission ?
Les réponses s’organisent autour de deux axes : le premier touche au lien que la recherche en travail social entretient avec son environnement, le deuxième à son insertion dans la formation supérieure.
A partir du lien entre enquête et contexte social, l’ouvrage propose une image des rapports spécifiques développés entre équipes de recherche et actrices et acteurs de la cité, qu’il s’agisse des mandants publics ou privés, du public intéressé, des professionnel·le·s du travail social, des politicien·ne·s, élu·e·s ou des étudiant·e·s.
L’ouvrage se penche ensuite sur les modes de transmission des connaissances développées pour et avec les étudiant·e·s (qu’il s’agisse de la formation de base, du master ou de la formation continue) et sur la genèse de nouvelles problématiques depuis la formation.
A travers une dizaine de contributions, les enjeux qui animent la recherche en travail social sont mis en discussion et interrogent les notions de partenariat et de destinataire de l’enquête, pour aboutir à une réflexion autour des apports du travail social lui-même à la démarche de recherche et à la production de connaissance.
Introduction
Première partie - La recherche dans la cité
Deuxième partie - Recherche et enseignement
Troisième partie - Et au-delà
Paroles & Bilder est une revue thématique illustrée spécialisée dans le domaine du travail social en Valais. Elle présente des histoires de vie, des interviews, des témoignages, des articles scientifiques et des images.
Après le premier numéro sur l’alcoolisme, le deuxième numéro est consacré à l’insertion socioprofessionnelle. Que se passe-t-il quand on a envoyé des centaines de CV sans jamais recevoir de réponse positive ? Quelle option reste-t-il après avoir suivi en vain toutes les mesures d’insertion proposées par l’aide sociale ? Que ressent-on lorsque l’AI refuse de reconnaître les douleurs ressenties après un accident du travail ? De quels moyens les travailleurs sociaux disposent-ils pour accompagner les personnes en rupture socioprofessionnelle ?
Certaines personnes sont prises dans un continuum de ruptures, à l’instar de Georges, qui témoigne de son parcours depuis l’enfance dans ce numéro où sont également présentées de nouvelles mesures d’aide sociale telles que le projet ISA (insertion sociale active), fondé sur un accueil inconditionnel de la personne, sans projet spécifique de réintégration.
Publiée par l’association éponyme, en partenariat avec la Haute école de travail social de Sierre (HES-SO Valais-Wallis), la revue a pour objectif de communiquer les réalités du travail social en Valais, en donnant d’abord la parole à des personnes en situation de vulnérabilité.
Paroles&Bilder est disponible au prix de 16 francs (+ frais de port) par mail à
Pour marquer le centenaire de la Haute école de travail social (HETS) de Genève, l'émission Tribu de la RTS a accueilli la directrice Joëlle Libois.
La directrice explique le contexte politique et social en 1918 quand s’est ouverte l’Ecole d’études sociales pour femmes, avec six étudiantes. Elle rappelle également les combats pour le suffrage féminin et le fort essor du travail social après Mai 68, avec de nouvelles approches socio-culturelles, puis la création d’une série d’institutions sociales.
Comment la perception du travail social a-t-elle évolué au cours de ce siècle? Et quels sont les défis d’aujourd’hui pour répondre au besoin de la société? Joëlle Libois évoque les domaines d’action actuellement prioritaires : l’accompagnement des migrants, l’insertion sociale et professionnelle des jeunes, la lutte contre l’isolement des personnes âgées, la précarité des familles monoparentales et en particulier des femmes, ainsi que l’accompagnement des personnes dépendantes ou en situation de handicap.
La directrice évoque aussi l’actuel processus de désinstitutionnalisation (pour les enfants ou dans le handicap par exemple) ou le renouveau des démarches citoyennes et l’empowerment qu’elles induisent. Elle explique aussi les vertus du travail interdisciplinaire qui se généralise sur le terrain, avec des métiers qui apprennent à mieux se connaître et se reconnaître.
Ecouter aussi l'émission Versus sur Espace 2 avec Joëlle Libois, en ligne
Commentaire de Jean Martin, médecin de santé publique et bio-éthicien
A Lausanne, Cèdres Réflexion, groupe préoccupé de spiritualité et d’éthique, conduit une série de quatre conférences sur le thème « L’alchimie du bonheur ». Celle du 8 octobre 2018 avait pour titre « Le bonheur selon Google ». Y participaient Solange Ghernaouti, de l’Université de Lausanne, connue pour ses travaux en cybersécurité notamment, Jean-Gabriel Ganascia, informaticien, président du comité d’éthique du CNRS, à Paris, et François Fleuret, chercheur en Intelligence artificielle (IA), de l’Institut Idiap-EPFL (Martigny).
Intéressants débats sur Big Data. Oui, on peut critiquer les « géants hégémoniques du net », les GAFA, de recueillir sans les payer des quantités immenses de données à notre propos et d’en tirer des enseignements nombreux, certains porteurs d’acquis importants. Toutefois, le fait est que, si ces firmes ne le faisaient pas, ces données resteraient ici et là, en déshérence, sans servir à rien ! Fleuret : « En soi, Big Data ne saurait comprendre le monde, mais les analyses qu’il rend possible permettent des prévisions/pronostics souvent fiables et peuvent apporter du sens. » Ghernaouti à propos des banques de données sur nos paramètres biologiques : « On extrait de votre corps du minerai informationnel. »
Caractéristique forte d’internet, (presque) tout y est gratuit. Cela a des avantages, par exemple en permettant l’accès à l’ensemble des connaissances de l’humanité dans le monde entier, y compris aux pauvres et marginalisés. Big Data permet des avancées pour les maladies orphelines. Où sont les pièges ? On assiste à une concentration de pouvoir inouïe chez les GAFA, les atteintes à la vie privée sont un grand souci, l’addiction à internet est de plus en plus préoccupante, y compris pour l’OMS. Le fléau des « fake news » est gonflé par les réseaux sociaux. D’autres risques sont moins faciles à identifier. J.-G. Ganascia dit sa crainte que, en acceptant ainsi les carottes que nous tendent les GAFA, nous soyons des ânes.
Parmi les effets à craindre : les rapports entre les gens ne seront plus directs, face à face, mais médiatisés par des technologies ; il faudra (ré-)apprendre à se regarder dans les yeux (lever les yeux du smart-phone). Une autre raison d’inquiétude est l’érosion des principes mutualistes de notre société, par exemple dans le domaine de l’assurance-maladie : quand en un tour de main on connaitra les facteurs de risque et l’avenir médico-sanitaire probable de chacun, combien de temps la solidarité dans un cadre comme celui de la LAMal tiendra-t-elle ? A propos d’éventuelles mesures correctrices, de retours en arrière : un orateur note que, alors que pour l’amiante par exemple, isolant populaire au milieu du XXe siècle qui s’est avéré très dangereux, il a fallu et on a pu désamianter, il sera plus que difficile de « désinformatiser » la société.
Avancées de l’intelligence artificielle : nous nous rassurons en affirmant péremptoirement que jamais l’IA ni les machines ne parviendront à des raisonnements aussi sophistiqués que l’être humain. F. Fleuret a ses doutes, il ne voit pas de « mur computationnel » qui serait infranchissable. Pourquoi y aurait-il là un effet de seuil, on est dans une démarche tout à fait incrémentaliste, en continu. Où serait le plafond ? Une réflexion analogue vaut pour le transhumanisme. Beaucoup s’y opposent catégoriquement mais oublient la réalité que la limite est très poreuse entre homme naturel et homme « augmenté » (au plus simple, beaucoup d’entre nous portent des lunettes ou des prothèses, la suite est un continuum, de plus en plus technologique et intrusif).
Comment se prémunir de dérives macro-économiques et macro-politiques ? Les multinationales du net sont/ont une énorme force. Les Etats ont laissé faire au cours des dernières décennies et sont aujourd’hui bien en peine de leur imposer des cadres et codes de conduite (sauf en Chine ?).
Des conclusions ? Les développements technologiques ont, c’est évident, un grand potentiel - qu’on peine à imaginer précisément. Mais aucun des orateurs ne s’est hasardé à des prédictions quant à notre futur hyperconnecté. Trop complexe et dépendant de multiples paramètres plus ou moins (in)saisissables. Ils ne croient pas que les technologies vont « réenchanter » un monde qui en aurait pourtant besoin. Solange Ghernaouti cite cette phrase d’un collègue : « Ce que je n’ai pas trouvé dans la vie, je ne l’ai pas trouvé sur internet. »
Inutile de dire qu’on n’a pas vraiment répondu à la question de savoir si Google pourrait apporter le bonheur. Il faudrait d’abord se mettre d’accord sur ce qu’on entend par bonheur - une autre question difficile.
Développé en collaboration avec les Académies suisses des sciences, ce portail thématique s’adresse à un large public ayant un intérêt pour la biologie et la santé.
«Les développements dans les sciences de la vie et la biomédecine conduisent à l’obtention de données toujours plus nombreuses et plus précises, qu’il s’agisse d’informations génétiques ou cliniques. Ces données multiples sont d’utilité directe dans le cadre de la santé personnalisée qui vise une optimisation des soins médicaux basée sur des données propres à chaque individu. Ce portail thématique fournit des informations de base et présente de possibles domaines d'application ainsi que des travaux de recherche en cours. Il met en évidence les aspects scientifiques, économiques, juridiques et sociaux de la santé personnalisée.»
NDLR de REISO : un portail clair, documenté et remarquablement didactique. Sur ce thème, voir aussi le site Santé personnalisée et société développé par la Fondation Leenaards et Médecine & Hygiène.
Une étude vient de le révéler : une personne âgée sur quatre a été victime d’un abus ou d’un préjudice financier au cours des cinq dernières années.
La première étude représentative menée en Suisse sur les abus financiers chez les personnes âgées de 55 ans et plus analyse ce phénomène qui s’est révélé d’une ampleur insoupçonnée jusqu’ici. En extrapolant les chiffres à l’ensemble de la population des 55 ans et plus, on obtient un préjudice estimé à plus de 400 millions de francs par année. Quelques résultats:
Du vol classique dans l’espace public ou au bancomat jusqu’à l’envoi de produits non commandés, en passant par de fausses annonces sur Internet, les abus financiers sont très variés. L’ampleur des pertes financières a surpris Pro Senectute. Les connaissances acquises permettront de fournir des informations ciblées aux personnes concernées sur la façon de se prémunir efficacement contre ces abus financiers.
PS Un conseil du magazine Bon à savoir pour le cas de livraison de produits non commandés : «Fréquemment, les victimes sont appelées par un démarcheur, souvent très persuasif, voire agressif, qui tente de leur faire croire qu’elles ont passé une commande et que la livraison va être effectuée. Il peut s’agir de vin, de cosmétiques, de produits de soins ou d’autres marchandises; quoi qu’il en soit, à ce stade, il faut résister en confirmant n’avoir rien commandé, ce qui est parfois suffisant pour enrayer la tentative d’arnaque. Si des marchandises sont tout de même livrées alors qu’elles n’ont pas été commandées, la loi permet au destinataire d’en disposer comme il l’entend, sans obligation ni de les payer, ni de les retourner.»
Le 1er octobre 2018 s’est ouvert au siège de l’OMS à Genève la conférence des pays parties à la Convention-cadre contre le tabagisme. La Suisse, qui l’a signée en 2004, n’y participe pas. Pourquoi ? Parce que, depuis tantôt quinze ans, elle n’a jamais ratifié ce texte. Considère-t-elle qu’il s’agit d’un sujet mineur ? Plus probablement, c’est là un signe de l’efficacité à Berne des lobbies anti-prévention, représentant des industries qui sont des disease mongers, c'est-à-dire des marchands/colporteurs de maladies.
Difficile, à vrai dire inadmissible, pour les milieux qui se préoccupent de santé (et cela devrait être inadmissible pour la population aussi !), d’accepter que, année après année, notre pays ne veuille pas reconnaitre le danger majeur qu’est le tabac : 10’000 morts par an en Suisse. La majorité du Parlement fédéral ne veut rien savoir des décennies de prises d’influence de Big Tobacco, à savoir l’industrie mondiale du tabac dont des membres importants ont leur siège en Suisse: désinformation, dénégations indignées, manœuvres dilatoires pour éviter l’instauration de limites à la vente ou la publicité. Nous savons pourtant que de telles limites font baisser la consommation. Non contente de manipuler les chiffres attestant de la nocivité du produit, l'industrie tente de manipuler les consciences avec ses lobbyistes.
Le 6 septembre dernier, l’émission « Temps présent » de la RTS intitulée « Attention, ce Parlement peut nuire à votre santé » a montré les liens très discutables, et le mot est faible, de dizaines de politiciens inféodés à cette industrie. Y compris dans le cadre d’un groupe dit « pour une prévention raisonnable », qui en réalité freine des quatre fers pour éviter toute prévention.
Après avoir en 2017 renvoyé à l’expéditeur un projet de loi sur les produits du tabac qui proposait de modestes avancées, le Conseil national vient de refuser à quelques voix près une mesure minimale visant à limiter la publicité auprès des jeunes. Je connais passablement de parlementaires bourgeois mais je n’arrive guère à réconcilier notre amitié avec leur opposition à la protection de la santé.
Dr Jean Martin, ancien médecin cantonal vaudois
Analyse d’Eric Crettaz, Haute école spécialisée de Suisse occidentale (HES-SO), Haute école de travail social, Genève
«La pauvreté laborieuse a été beaucoup moins étudiée que d'autres difficultés socioéconomiques rencontrées par les personnes en âge de travailler, comme par exemple le chômage. Pourtant cette question est centrale dans un contexte où les politiques sociales mettent beaucoup l'accent sur le retour à l'emploi.
Cette contribution analyse l’étendue du phénomène en 2015 et montre pourquoi des personnes travaillant en Suisse vivent dans des ménages à bas revenus et/ou exposés à la privation matérielle. Si le salaire est évidemment un facteur important, le fait d'avoir un volume de travail inférieur à la moyenne, ou des besoins supérieurs, pèsent tout aussi lourd.
Les risques de la pauvreté laborieuse sont particulièrement liés au fait d'avoir des enfants ainsi qu’au divorce. Enfin, les transferts sociaux divisent par deux le nombre de personnes actives ayant un faible revenu.» Source : Social Change in Switzerland (Unil, Fors et Lives)
NDLR de REISO : un article qui, pour la première fois, donne l’ampleur du phénomène et analyse clairement les situations diverses qu’il recouvre.
Chaque jour, nous sommes bombardés de conseils sur la nutrition. Notre alimentation est devenue une source d'inquiétudes, alors qu'elle devrait être avant tout un plaisir. Études contradictoires, théories obscures, tendances changeantes : comment survivre dans cette jungle d'informations ?
Avec la rigueur scientifique et le talent de communicateur qui ont fait sa réputation, le nutritionniste urbain Bernard Lavallée, nous aide à démêler le vrai du faux. Dans N'avalez pas tout ce qu'on vous dit, il décode les rouages et les mythes entourant l'alimentation, et il analyse l'influence disproportionnée de l'industrie agroalimentaire, des pseudo-spécialistes et des médias.
Après le best-seller Sauver la planète une bouchée à la fois, Bernard Lavallée propose une réflexion lucide et engagée qui donne des outils pour s'alimenter sainement et en toute connaissance de cause.
La plateforme des adolescents romands a son nouveau site internet tout beau tout neuf. Sur Ciao, il est désormais encore plus facile qu’avant de s’orienter dans les forums, les articles, les dernières questions-réponses et les fiches thématiques.
Rappelons que ce site ouvre ses portes aux jeunes qui ont envie de parler de tout et de rien, d’échanger des impressions sur des événements de leur quotidien, de pousser un coup de gueule sur un sujet qui les préoccupe ou d’avoir l’avis d’autres personnes.
Pour répondre aux questions (il y en a eu 2400 en 2017!), Ciao collabore avec plus de vingt institutions partenaires.
Anonymat garanti! Les adolescents peuvent débattre et poser des questions aux autres membres de la communauté et aux experts de manière totalement anonyme.
Le site compte 1700 fiches d’information rédigées pour les jeunes sur douze thèmes:
On se souvient de la bataille des années 70 contre Nestlé, qualifié de «baby killer». Alerte : c’est aujourd’hui un lobbying nord-américain puissant qui promeut la vente lucrative de substituts du lait maternel, au détriment de la santé des enfants.
© Valeria Rodrigues / Pixabay
Commentaire de Jean Martin, médecin de santé publique et bio-éthicien
Chaque année, Genève voit se dérouler l’Assemblée mondiale de la santé (AMS). Elle a pour but de suivre l’activité de l’OMS et de discuter ses orientations stratégiques, son budget, etc. Elle a ainsi, évidemment, des dimensions de santé publique mais est aussi très diplomatique – avec des manœuvres qui n’ont pas pour but premier la meilleure santé de la planète. Un exemple marquant en a été donné en mai dernier.
De longue date, l’OMS promeut activement l’allaitement au sein. On se souvient des batailles des années 1970, où Nestlé avait été traité de « baby killer ». J’ai alors fait partie d’une délégation reçue au siège de la firme, à Vevey. Les dirigeants rencontrés protestaient vivement de l’excellence de leurs produits et de leurs intentions mais ils avaient beaucoup de peine à comprendre les effets délétères, dans les régions pauvres en particulier, de la publicité pour les substituts du lait maternel : pratiquement, les mères donnaient alors le plus souvent à leurs enfants un breuvage dilué (jugeant que si le liquide du biberon était blanc, il était adéquat…). De plus, l’eau utilisée était contaminée. D’où le funeste cercle vicieux « infection menant à la malnutrition, qui rend le nourrisson plus sensible à l’infection » - abondamment démontré et prouvé par les études. Avec souvent une issue fatale. Il était donc complètement justifié de demander l’interdiction de toute incitation à utiliser les substituts du lait maternel - et de toutes « offres spéciales » ou cadeaux aux mères ou aux professionnels de santé ! D’où l’adoption en 1981 du Code international de commercialisation de ces substituts.
Il est utile de rappeler que la pratique de l’allaitement au sein est déterminé beaucoup plus par des facteurs culturels que biologiques : dans les sociétés où il est attendu que la mère allaite, la très grande majorité d’entre elles le fait (l’impossibilité physique/biologique est très rare). Ainsi en va-t-il dans beaucoup de sociétés rurales. Dans ces groupes très « allaitants », alléguer que beaucoup de femmes auraient de la peine à donner le sein est destructeur, d’où l’importance de lutter contre un tel message.
Près de quarante ans après le Code de 1981, l’AMS 2018 a vu un retour caricatural du lobbying s’efforçant de pousser la vente de substituts, au détriment de la santé des enfants (même si ces produits sont « techniquement » corrects). Le magazine Time du 23 juillet 2018 (lien internet) décrit, reprenant un article du New York Times du 8 juillet 2018, la démarche mercantile des USA à cette Assemblée : l’Administration Trump a voulu diluer une résolution visant à renouveler l’engagement à promouvoir l’allaitement au sein et, plus généralement, à restreindre la promotion d’aliments susceptibles de conséquences nuisibles pour les enfants (sucre en excès, etc.). Sa démarche ayant échoué, Washington a passé à la politique du « gros bras » : ses représentants se sont tournés vers l’Equateur, initiateur de la résolution, de manière tout à fait sèche : si vous ne renoncez pas, les USA prendront des mesures punitives dans le domaine commercial et de l’aide militaire. L’Equateur s’est soumis… à la consternation de diplomates et experts présents. Interpellée, l’Administration US a indiqué en toute simplicité qu’elle l’avait fait pour soutenir les firmes produisant des substituts.
Les médias sont très critiques de ce chantage. Remarque de Time toutefois : « Qui a l’autorité de dire quand renoncer à un bénéfice [ici, celui pour l’enfant d’être allaité] devient dangereux ? Ces décisions sont rendues d’autant plus brouillées par un ‘marketing digital hyper-concentré’ ; ainsi sur plusieurs débats chauds - à propos de vaccination par exemple, ou de traitement du déficit d’attention-ADHD. Les mères doivent s’efforcer de filtrer, dans le flou et l’exagéré, ce qui est correct et raisonnable, tout en sachant qu’il y aura toujours quelqu’un pour dire qu’elles ont tort. »
Cette récente tentative de faire passer le profit avant la santé - et la santé des plus faibles - souligne l’importance de maintenir un regard critique (objectif mais ferme) et de corriger les « fake news ». Pas facile dans une société où l’information discutable fleurit sur les réseaux. Des intérêts de pur lucre cherchent trop souvent à affaiblir des recommandations majeures.
Une analyse de Mélanie Battistini, cheffe de projets au Deuxième Observatoire, à Genève, sur le harcèlement sexuel.
Le harcèlement sexuel constitue un phénomène social très répandu qui est revenu sur le devant de la scène médiatique grâce à la campagne #metoo. Depuis plus de 20 ans, l’Institut le deuxième Observatoire met en œuvre des actions de prévention pour lutter contre le harcèlement sexuel au travail, à l’école et dans divers espaces sociaux. Bien que la loi suisse soit très claire en matière de définition du harcèlement sexuel, les comportements importuns restent mal connus.
Parmi les conclusions de l’auteure : «Certain·e·s s’étonnent de ce que les victimes de tels comportements n’aient pas parlé plus tôt. Mais ne devrait-on pas plutôt s’étonner de la capacité de certain·e·s à fermer les yeux et les oreilles sur de tels comportements?»
C’est un outil novateur et décalé qui vient d’être mis en ligne pour sensibiliser les jeunes (et les moins jeunes aussi) à la persistance d’inégalités entre femmes et hommes dans différents domaines de formation et dans le travail en Suisse.
Les joueurs et joueuses suivent le parcours d’un·e étudiant·e dans quatre filières de la HES-SO (santé, ingénierie, travail social, théâtre) qui illustrent particulièrement les effets du genre dans les choix de formation. Ils et elles sont confronté·e·s à diverses formes d’inégalités entre les sexes, en lien avec
L’objectif est de mettre en évidence des situations d’inégalité, relevées par des recherches, à travers des approches artistiques variées qui présentent les discriminations de manière non naturaliste, avec un ton le plus souvent décalé et comique.
NDRL de REISO : un jeu interactif et didactique vraiment original à ne pas rater, avec des détails subtils en forme de clins d’œil, des notices documentées mais synthétiques, un dessin simple et sympa, des saynètes (im)pertinentes.
Qu’est-ce qu’«un parent »? Qu’est-ce qu’«une mère» ? Qu’est-ce qu’«un père» ? Comment éduquer les enfants ? Comment soutenir les parents ?
Les réponses à ces questions varient dans le temps et dans l’espace social. À travers l’analyse des archives d’une association, l’École des Parents de Genève qui, depuis 1950, développe des activités pour orienter les parents dans leurs pratiques éducatives, cet ouvrage explore ce que signifie être un parent, une mère, un père et ses variations de 1950 à 2010. Il apporte ainsi un éclairage sur les transformations et les continuités de l’éducation des enfants du point de vue du professionnel·le·s de l’éducation.
Par une mise en contexte du discours de l’École des Parents de Genève, cet ouvrage montre aussi comment la question parentale est présentée comme une problématique publique à différentes périodes, comment les figures parentales sont hiérarchisées, et comment varie la distinction entre les figures maternelle et paternelle.