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La Fédération romande d’animation socioculturelle expérimente et organise des formations sur la danse relationnelle pour les personnes âgées en institution. Elle a mis en ligne la documentation sur cette pratique originale.
Mais qu’est-ce que la danse relationnelle ? C'est une adaptation de la biodanse destinée aux professionnels qui travaillent avec des personnes âgées, dans le projet de leur transmettre quelques références essentielles pour animer des séances d'expression de son identité et de reliance aux autres par la danse. Chaque musique, soigneusement choisie, va ouvrir différemment à se relier à soi, aux autres ou au monde.
La confiance qui vient dans le groupe au fil d'une séance de trois quarts d'heure environ et au fil du temps, de séance en séance, va permettre d'aller toujours plus en profondeur, en authenticité, en intimité dans cette relation à soi et aux autres. Une vidéo offre à voir un exemple.
Au début de la séance, les propositions vont renforcer le sentiment d'être ensemble. Les personnes disposées en cercle sont invitées à se donner la main, celles qui le souhaitent se mettent debout. La musique permet de danser et chanter ensemble sur une chanson connue. Les personnes se regardent les unes les autres, se disent bonjour, chantent ensemble. Chaque personne est invitée à faire un tour de piste devant les autres pour se présenter, être reconnu et salué.
La séance se poursuit avec une danse à deux et parfois en petits groupes. Les participant·e·s se remettent assis en cercle et, sur une musique douce, ils prennent le temps de la tendresse et des caresses. Avec des gestes simples, ils sentent et touchent leur propre corps, font des massages sur soi et sur les autres. La danse reprend et la séance se termine comme elle a commencé, en unissant le groupe par une ronde chantée.
La Fédération romande de l’animation socioculturelle a mis en ligne la documentation sur la Formation de danse relationnelle. Le support de cours en format pdf présente la construction en diverses phases progressives d’une séance, leurs objectifs et les consignes pour les participant·e·s et les animateur·trice·s.
Une formation de transmission pratique sur une journée est proposée sur demande. Elle est gratuite et offerte. Elle se déroule dans une institution avec une séance de danse relationnelle l'après-midi avec les résidants. Contact :
Ndlr : Ne ratez pas la vidéo qui présente la danse relationnelle avec beaucoup de finesse. Ces images dégagent toute une palette de fortes émotions.
Recension par Jean Martin, médecin de santé publique et bio-éthicien
Je n’avais pas lu ce bestseller lors de sa première édition en 2016. Trop d’autres lectures ? Une réticence vis-à-vis du récit, peut-être « avantageux », des hauts faits d’une super-star ? Quoi qu’il en soit, ce n’était pas bien, ce livre est remarquable.
L’histoire de René Prêtre, né en 1957, « Suisse de l’année » 2009, est connue de beaucoup. Enfant d’une famille paysanne du Jura, footballeur passionné, il est devenu un grand de la chirurgie cardiaque. Etudes de médecine et formation initiale à Genève, pratique à New York aux urgences du Bellevue Hospital et dans plusieurs autres pays. Depuis 1997 à l’Hôpital universitaire de Zurich, où il devient patron de la chirurgie cardiaque pédiatrique. Depuis 2012, patron de la chirurgie cardio-vasculaire au CHUV de Lausanne, puis aussi à Genève.
Dans son récit, l’auteur retrace son enfance dans le milieu terrien de Boncourt puis sa formation et son ascension dans la carrière professionnelle et académique. A propos de ses missions dans des pays en développement comme le Mozambique et le Cambodge, il dit sa réticence initiale à « exporter » une médecine hautement technologique et coûteuse dans des endroits où les besoins généraux sont massifs, en termes de santé publique et d’éducation en particulier. Judicieuse réflexion !
Prêtre présente les côtés satisfaisants, voire enthousiasmants. Il dit sa fierté de l’opération réussie dans les cas les plus trapus. Mais il développe aussi les soucis, la charge de travail. Un de ses maîtres disait que devenir chirurgien cardiaque, c’est travailler dix heures par jour durant dix ans. Ce qui marque les lecteurs et les journalistes qui se sont exprimés sur la première édition (j’ai passé un peu de temps à « googliser » le sujet), c’est la façon dont il raconte quelques échecs lourds, traumatisants. Ainsi la complication, aux suites handicapantes, de Robin, garçon dont il avait convaincu la mère de pratiquer une opération qui n’était pas vitale sur le moment. La date de cet échec reste, chaque année, un funeste anniversaire.
Ces accidents de parcours, racontés avec beaucoup de transparence, viennent en contrepoint d’une carrière à succès qui, à l’évidence, sort de l’ordinaire. Il évoque les dimensions éthiques de son activité qui sont discutées en équipe. Il décrit aussi en détail des dialogues difficiles avec des parents désemparés devant les enjeux et les décisions à prendre.
La manière dont Prêtre parle de ses équipes donne envie d’en faire partie. Comme d’autres, il a probablement aussi ses colères ou ses bougonnements mais on retient l’impression que, le plus souvent, y compris quand cela « coince », voire qu’il y a urgence extrême, une collaboration entraînée, affinée au cours des années, fait que les gens sont heureux de tirer à la même corde. Je ne le connais pas personnellement, peut-être suis-je trop ébloui ?
J’ai été frappé par la qualité de la rédaction, une vraie plume : pas de longueurs, pas de moments où on s’ennuie, un ouvrage «page turner». Et pas de culte de la personnalité : on note sa grande discrétion sur son entourage familial auquel, toutefois, il dédie son ouvrage.
En exergue de chaque chapitre, l’auteur cite une phrase tirée d’une œuvre littéraire, d’un opéra ou d’ailleurs ! Dans une vie consacrée massivement au métier, on imagine donc que René Prêtre trouve le temps de lire autre chose que des ouvrages scientifiques et d’écouter de la musique. Quelques lignes de citation pour finir :
« Ainsi, les heures à la mine m’apprirent à ériger ces deux piliers essentiels en chirurgie : la technique et la stratégie. J’allais en découvrir plus tard un troisième, la dimension artistique, la maîtrise de l’espace, des formes (…) Cette chorégraphie fluide et cette détermination me firent comprendre que la fabrication d’un chirurgien passait par un modelage long et astreignant de ses doigts et de son esprit. » Et aussi : « Les opérations néonatales et leurs grandeurs réduites renforçaient encore cette impression d’entrer dans le cœur de la vie. L’intérieur de ces thorax n’apparaissait plus comme une simple salle des machines mais irradiait d’un magnétisme particulier, touchant au fantastique. »
Vous cherchez une crèche, une fondation, un club d'aînés... L’Hospice général a rassemblé plus de 1'700 adresses d'organismes privés et publics actifs dans le canton de Genève. Ces données sont celles des anciens répertoires «La Clé» et «Ariane».
Il est possible de filtrer uniquement les adresses sociales ou uniquement les fonds et fondations. Pour chaque organisme, le guide donne les mots-clés et des coordonnées complètes.
Si vous avez des remarques concernant le contenu, veuillez contacter l’Hospice général à l'adresse suivante: . Merci.
Ndlr Un outil extrêmement précieux
Les informations d’easyvote sont plus compréhensibles que celles du Conseil fédéral : c’est la conclusion d’une enquête financée par le Fonds national suisse, dans le cadre du PNR 71. Elle a été menée au printemps 2017 par Isabelle Stadelmann-Steffen, professeure, et Zora Foehn, assistante, Université de Berne.
La brochure rouge par laquelle le Conseil fédéral explique les projets de loi avant les votations est moins bien comprise par la majorité des électeurs que les informations publiées par easyvote. Mais ce sont les vidéos explicatives qui sont le plus appréciées. C’est ce que montre une étude de l’Université de Berne qui compare les informations sur les votations. Trois points forts de l’étude.
Source : DeFacto
Commentaire de Jean Martin, médecin de santé publique et bio-éthicien
Depuis des années, nous assistons à l’émergence de grands donateurs individuels tels Bill Gates et Warren Buffett. Ils ont lancé en 2010 la charte The Giving Pledge et consacrent des milliards à des actions de développement. Ils ont été rejoints plus récemment par Jeff Bezos, d’Amazon, ou Mark Zuckerberg, de Facebook. Ce phénomène interpelle, y compris l’auteur de ces lignes, coopérant durant six ans dans les années 1970 et qui voyait l’aide au développement plutôt comme l’affaire des gouvernements ou d’associations « non personnalisées ».
Ce mouvement représente un vrai changement de paradigme. Compte tenu de la stagnation, voire la diminution, des engagements publics, il ne s’agit pas de s’y montrer hostile même si ces philanthropes décident des objectifs des programmes qu’ils financent, ce qui peut poser question. Dans un article étoffé à ce sujet (1), Julie Rambal relève que la finance nouvelle génération va dans le même sens : « Selon un sondage de U.S. Trust, trois quarts des millenials accordent la priorité aux objectifs sociaux dès qu’ils investissent. »
Dans son numéro du 28 mai 2018 consacré aux « Next Generation Leaders », le magazine Time cite Chris Long, 33 ans, star du football US qui a donné l’entier de son salaire de base 2017, un million de dollars, à des œuvres caritatives, tout en apportant son aide pour rassembler deux millions supplémentaires. Il a déclaré vouloir « tirer chaque goutte de mon potentiel pour améliorer les choses autour de moi ».
Une telle philanthropie privée n’a pas vocation à être seulement le fait de gens (très) riches. Selon Alexandre Mars, serial entrepreneur français quadragénaire qui a fait fortune en créant et revendant des entreprises aux Etats-Unis et se veut aujourd’hui « activiste du bien social », un mouvement large, sociétal se marque (2). « Il y a une évolution réelle, une quête de sens de plus en plus partagée. Pas chez un nombre limité de philanthropes mais de nombreuses personnes aimeraient en faire plus, qui auparavant avaient des barrières à le faire (…) Les générations précédentes s’intéressaient au moi, à toutes ces choses qui relevaient de notre nombril. Celle qui arrive veut clairement inscrire son histoire dans une optique plus large, elle exige de travailler dans une entreprise qui fait sens (…) Aujourd’hui, la deuxième question qu’un candidat pose dans un entretien d’embauche, ce n‘est plus la taille du bureau ou si le bureau donne sur le lac, c’est ‘Quelle est votre action sociale ?’ » (2)
« Cela est en rapport avec ce que nous voyons tous les jours, toutes ces inégalités que nous ne pouvons plus ignorer. » Mars vient de publier La révolution du partage (Flammarion, 2018). Afin de donner aux gens des pistes sur la façon de s’y prendre pratiquement, il a créé une start-up dénommée Fondation Epic.
Peter Singer, le philosophe australien qui enseigne l’éthique à Princeton et a souvent pris des positions décoiffantes, notamment sur les droits des animaux, s’intéresse aussi au sujet, sur un mode objectif, utilitariste : « L’altruisme efficace est à la fois une philosophie et un mouvement social consistant à utiliser une démarche scientifique pour trouver les moyens de faire le maximum de bien (…) C’est très bien de donner, mais il faut le faire intelligemment. » (3). Il cite le cas d’un de ses brillants étudiants qui, alors qu’il pouvait faire un doctorat de philo à Oxford, a choisi de se faire embaucher par un cabinet financier de Wall Street, après avoir calculé qu’il pourrait alors donner bien plus à des associations caritatives. Et de mentionner la création par des altruistes efficaces de meta-charities qui évaluent le travail d’autres organismes de bienfaisance. Ces méthodes « froides » sont toutefois, à mes yeux, exposées au risque de possibles dérives technocratiques.
Alors, est-ce réellement une «révolution du partage» ? Well… Beaucoup seront d’accord avec cette idée comme principe général mais il y aura plus de réticences lorsque certaines options de partage nous touchent directement, près de soi et de ses intérêts. C’est le syndrome connu du NIMBY, « Not in my backyard », pas dans mon jardin. Au vu de certaines discussions sur les revenus des médecins par exemple, un meilleur partage ne devrait-il pas être réalisé au sein de cette profession ? Les faits montrent que c’est loin d’être facile. Pour avancer dans le bon sens, peut-être avons-nous besoin d’une nouvelle éthique de la créativité, pour laquelle plaide Johan Rochel, jeune juriste et philosophe suisse qui se fait entendre (4) ? Ou encore de nous laisser convaincre que l’espèce humaine, plutôt que d’être fatalement marquée par la compétitivité, voire l’agressivité, est la plus coopérative du monde vivant, comme l’affirment Servigne et Chapelle dans un ouvrage qui retient l’attention (5).
Références :
La statistique de poche «Assurances sociales en Suisse» offre une vue d’ensemble des différentes assurances sociales. Les indications sur les recettes, les dépenses et le capital, le montant des prestations et les bénéficiaires sont complétées par les informations sur le compte global des assurances sociales, les taux de cotisation et des indicateurs démographiques. Chacune des assurances ci-dessous est synthétisée sur une double page avec chiffres clés, tableaux et graphiques.
Source : Office fédéral des assurances sociales. La brochure est disponible en téléchargement. Une version papier peut être commandée gratuitement.
Le titre de cette présentation est un programme en soi. En 21 pages, il dresse un état des lieux des conditions de vie des personnes de 65 ans et plus à Genève. Il donne aussi des conseils aux seniors. Quelques chiffres:
Le document se termine avec neuf constats et conseils de Hans Peter Graf, «retraité non pratiquant» comme il se définit lui-même. Il souligne qu’après la retraite de la vie professionnelle, une tranche de vie de 25 ans s’ouvre pour la majorité des personnes. C’est une période aussi longue que celle qui mène de la naissance à l’âge adulte ! Il importe donc de lui donner du sens, de surmonter les vues négatives sur le vieillissement, de prendre soin de soi, d’apprendre à vieillir futé, de rester acteur de sa vie.
A lire aussi sur ce thème des seniors genevois, le numéro spécial «Causes communes», bimestriel du Parti socialiste de la ville de Genève, juillet-août 2018, 36 pages, en format pdf. Avec notamment une interview du psychiatre-sexologue Georges Abraham, 91 ans, intitulée «Sensuellement senior».
Documentation de la conférence-débat organisée par le Syndicat interprofessionnel des travailleuses et travailleurs (SIT) et Hans Peter Graf, Fondation pour la formation des aînées et des aînés de Genève, 13 juin 2018, 21 pages
La médecine deviendra à terme une science guidée par les données. Les patients, possesseurs de leurs propres données génétiques et biologiques, générées aussi à l’aide de biocapteurs portatifs déjà bien présents dans le commerce, créeront avec leurs pairs malades des réseaux pour les interpréter. Encore faut-il qu’ils consentent à confier ce patrimoine génétique personnel avec des informations de grande valeur pour les compagnies d’assurance ou les employeurs.
En quoi une médecine fondée sur la capacité technologique à acquérir, à stocker et à traiter des données est-elle «personnalisée» ? Ne s’agit-il pas plutôt d’une intensification de la médecine scientifique qui repose plus que jamais sur de l’impersonnel : des technologies de pointe, des algorithmes statistiques, des modèles informatiques ?
La recherche clinique et pharmacologique tire profit des immenses progrès effectués en génétique. Ces progrès permettent de relier des mutations génétiques ou la présence d’un biomarqueur dans l’organisme avec une correction thérapeutique potentielle. Rien qu’aux États-Unis, un tiers des nouveaux médicaments validés depuis 2011 l’ont été sur la base de données génétiques ou moléculaires.
La Web TV sociale et multiculturelle Carrefours TV de l’Association A la Vista a mis en ligne un mini-reportage de 6 minutes sur les difficultés d’accès aux prestations des personnes migrantes à Genève.
Entre le droit et l’accès aux droits, la réalité s’avère souvent différente. Le 19 juin 2018, le Collectif d’associations pour l’action sociale CAPAS a invité sept associations et institutions qui favorisent l’intégration de la population migrante à Genève à échanger leurs expériences sur quatre thèmes prioritaires : la santé, le travail et la formation, le logement, l’accès aux prestations sociales. Comment éviter le cercle vicieux de la précarité et de la vulnérabilité ? La journée a donné la parole aux personnes concernées. Elle a aussi favorisé les échanges de données et les partages d’idées pour informer, agir et imaginer des solutions ensemble. Recueillies dans ce reportage, les analyses de cinq membres d’associations montrent l’étendue du problème.
Santé sexuelle Suisse (SSCH) met à disposition un nouvel outil de travail pour présenter l’organisation et promouvoir la stratégie globale de santé sexuelle liée aux divers axes d’intervention.
L’outil fournit un cadre de référence commun et une terminologie partagée pour aborder les différentes thématiques de santé sexuelle. Il a été construit pour une utilisation dynamique, flexible et adaptable à différents types d’interventions. Il peut être utilisé seul ou intégré à une autre présentation. En fonction des objectifs, du public et du temps à disposition, l’usager peut privilégier certaines portes d’entrée et choisir le niveau de détail souhaité.
L’outil est à disposition des membres pour soutenir leur travail de promotion dans les régions et faciliter l’explication du rôle de SSCH et de son réseau auprès des partenaires. Il est aussi à disposition de toute personne intéressée qui y trouvera une vaste documentation.
Ndlr : Un outil à découvrir! Développée sur Prezi, la présentation très complète permet d’aller directement au domaine recherché et d’obtenir des informations générales ou de zoomer sur des aspects plus détaillés selon son intérêt. Il faut télécharger le fichier zip Mac ou Windows, mais c’est fait en 2 secondes.
La présentation à télécharger sur la colonne de droite
Compte rendu par Jean Martin, médecin de santé publique et bio-éthicien
Les soins à ceux qui sont systématiquement précarisés du point de vue de leur santé, qu’on rassemble aujourd’hui sous le terme de populations vulnérables : cela n’est pas nouveau. Les dernières décennies ont toutefois vu une « cristallisation » de ces préoccupations et l’émergence d‘une clinique qui s’enracine sur les caractéristiques et besoins particuliers de ces groupes. Ce développement est lié aux acquis scientifiques de la santé publique : inégalités, inéquités et écarts majeurs de santé au sein d’une même collectivité, déterminants sociaux, rôle de l’environnement de vie [1], inégalités dans l’accès aux soins, parmi d’autres. Ces réalités sont également un fondement de l’action de l’OMS et elles doivent aujourd’hui figurer au premier plan des politiques de santé, pas seulement dans les pays pauvres mais partout [2].
Vulnérabilités, équité et santé est publié sous la direction de P. Bodenmann, titulaire depuis 2016 de la Chaire de médecine des populations vulnérables, première du genre en Suisse, à la Policlinique médicale universitaire de Lausanne, H. Wolff, chef du Service de médecine pénitentiaire de Genève, et Y. Jackson, de l’Institut de santé globale, Genève [3] . L’ouvrage propose des vignettes cliniques et de nombreuses références. Il met à contribution 120 co-auteurs, de Suisse en grande majorité.
Dans l’introduction : « Ce livre a pour objectif de présenter les différents concepts de vulnérabilité en lien avec les inégalités de santé, dans un cadre ancré dans la pratique médicale. Il propose une revue des compétences requises et offre des conseils pratiques. Nous visons à sensibiliser les professionnels de la santé et du social à ces besoins spécifiques, y compris au plan éthique. » A noter la définition donnée de la précarité : « Un état d’instabilité sociale caractérisé par l’absence d’une ou de plusieurs sécurités, notamment celle de l’emploi, permettant aux personnes et familles d’assumer leurs obligations et de jouir de leurs droits fondamentaux. »
Michael Marmot, une des figures actuelles de l’épidémiologie et de la santé publique (University College, Londres), a rédigé la préface. Extrait : « En cherchant à influencer les politiques, nous avons rencontré des problèmes. […] les médecins s’intéressent à la santé mais, dans l’ensemble, pas aux conditions qui mènent à la maladie. Le secteur de la santé, y compris les ministères, est centré sur les soins». Et le médecin anglais de rappeler la question initiale qu’il pose également dans son livre The Health Gap :
Pourquoi traiter les gens et les renvoyer dans les conditions qui les ont rendus malades ?
Sans tenter de résumer cet ouvrage (au reste, les auteurs n’ont pas de prétention à l’exhaustivité), je cite des titres de chapitre pour montrer l’étendue et la diversité des thèmes:
Les situations interculturelles. L’approche proposée par J. Sanchis Zozaya et coll., notamment en cas de troubles psychiques, est pragmatique. Elle comporte une série de questions à la fois simples et pertinentes :
L’approche « syndémique ». Je partage ma découverte de ce terme qu’on doit à l’anthropologue médical américain Merrill Singer. Cette approche introduit les contextes social, politique et économique comme facteurs de maladies. Dans le chapitre sur la pandémie du syndrome métabolique, J. Ruiz et coll. écrivent : « L’approche syndémique met au même niveau l’environnement socio-culturel, les comportements et la biomédecine et suggère une approche holistique. Elle propose aussi d’introduire d’autres partenaires de soins, tels les médiateurs culturels et travailleurs sociaux, pour avoir une approche centrée sur les racines du mal. » Noter que, en 2017, Lancet a publié une série sur la théorie syndémique. Là encore, on est au cœur de ce que souhaite et demande la santé publique.
Certificats médicaux. On sait les questions éthiques et pratiques autour de ce genre de documents où les valeurs du médecin peuvent entrer en contradiction avec les demandes de tierces personnes ou les autorités. Pourtant, sous le titre « Pour une clinique du certificat » dans un chapitre sur les migrants, M. Saraga et coll. relèvent : « Le cas de l’aide d’urgence invite à reconsidérer la position largement répandue [que ce travail administratif détourne les médecins de leur activité propre]. La rédaction d’un rapport permettant d’améliorer les conditions de vie concrètes d’un patient peut aussi être envisagée comme un acte clinique. Que puis-je faire pour cette personne, quelle position puis-je prendre, qu’ai-je à apporter, comme médecin? »
Y aurait-il lieu de tolérer les inégalités de santé ? Question interpelante posée par Samia Hurst. « Avec John Rawls notamment et au nom du principe de différence, il est devenu classique d’admettre qu’un degré d’inégalité est une bonne chose. En est-il ainsi des inégalités de santé ? Clairement non. Espérer que des inégalités stimulent les efforts individuels pour la santé présuppose la liberté et les moyens de faire ces efforts. Or c’est précisément cela dont le manque soutient les inégalités que l’on constate ». La bioéthicienne propose également une nouvelle définition intéressante de la vulnérabilité : «une probabilité accrue de subir un tort, n’importe quel tort, pour n’importe quelle raison. »
Dans sa post-face, le Dr S. Spycher, vice-directeur de l’Office fédéral de la santé publique, écrit : « Le thème de l’équité des soins en Suisse est inconfortable pour beaucoup ; il est même inimaginable en raison de notre richesse (…) L’OFSP prend cette question très au sérieux. Notre compréhension du besoin d’agir est que nous ne pouvons pas améliorer la qualité de soins sans en améliorer l’équité. [Ceci] relève d’une responsabilité partagée des différents acteurs. »
Vulnérabilités, équité et santé comble à l’évidence une lacune. Il existe des ouvrages de santé publique et communautaire mais pas, jusqu’ici chez nous, de traité qui établisse de manière substantielle et diversifiée le lien avec la clinique quotidienne, toujours complexe, auprès des populations vulnérables. Son poids (un kilo !) ne permet guère de l’avoir dans la poche, mais ne l’empêche pas d’être un instrument de référence qu’on aura près de soi. Pour le consulter sur les questions et défis de la relation, pour la prise en charge de personnes et groupes qui sont à l‘écart : à cause de leur manque d’insertion dans le « mainstream », à cause (lire ci-dessus) de « l’absence d’une ou plusieurs sécurités », avec une « probabilité accrue de subir un tort ». Les professionnels francophones sont ainsi chanceux de disposer de cette somme, dont on souhaite, pour ce qui concerne notre pays, qu’elle puisse bénéficier d’une traduction allemande.
[1] Des aspects magistralement étudiés au siècle dernier par le Britannique Th. McKeown, voir notamment son An Introduction to Social Medicine de 1966.
[2] J’ai vécu vivement les mutations nécessaires dans mes connaissances et mon image de moi. Parti, il y a longtemps, à 28 ans et après trois ans d’assistanat ici, œuvrer dans un hôpital de brousse en Amérique latine, j’ai pris en pleine figure la réalité que le milieu, au sens le plus divers et le plus large, déterminait très largement la santé – la maladie – des gens. Chose que les études de médecine chez nous, que j’avais appréciées par ailleurs, ne nous avaient pas vraiment appris.
[3] Lire notamment : Patrick Bodenmann et al., «Dispositif sanitaire pour les nouveaux migrants», REISO, Revue d’information sociale, mis en ligne le 2 janvier 2016. Yves Jackson et al., «Du sport pour les personnes sans statut légal», REISO, Revue d’information sociale, mis en ligne le 23 novembre 2017.
Les «marchands de maladie» entravent les mesures de prévention contre les addictions à l’alcool, le tabac ou les jeux d’argent. L’argument de la liberté individuelle ne doit pas faire oublier les autres responsabilités de l’Etat.
Par Dr Jean Martin, ancien médecin cantonal (Vaud), ancien membre de la Commission nationale suisse d’éthique
ndlr Cette intervention a été présentée lors de la séance d’ouverture du Symposium international sur le jeu excessif à Fribourg le 27 juin 2018. L’auteur résume en quelques points forts les enseignements de son parcours professionnel mené dans la santé publique et la prévention.
Je vais relever quelques éléments généraux en termes de santé publique et de politique de santé. Ils résultent de mes diverses expériences en tant que médecin cantonal et concernent les addictions, alcool, tabac et substances illégales, mais également les enseignements tirés de la saga du VIH/sida ou d’autres enjeux politiques et économiques récurrents.
1. Les sociétés libérales comme la Suisse ne sont pas très intéressées à mener des actions préventives précoces et fortes. Ces actions de prévention primaire souhaitent mettre des barrières, au moins une distance, entre les éléments menant à l’addiction et les personnes à risque ainsi que le public en général. Dans ces sociétés, les décideurs et autres influenceurs tendent à minimiser les risques et demandent des preuves catégoriques et en quantité avant de se laisser « émouvoir ». Avant d’affirmer clairement les dangers liés aux comportements ou substances et avant d’y consacrer des ressources. C’est notamment à cette réticence, cette tendance à dire « attendons de voir les dégâts, on avisera ensuite » qu’on peut attribuer le refus par le parlement national, il y a quelques années, d’une loi fédérale sur la prévention.
2. Le prétexte grossièrement exagéré à cet égard est celui de la liberté individuelle. L’argument est que les citoyens sont adultes et responsables et qu’ils savent choisir. Le cas échéant, ce n’est pas à l’Etat de les empêcher de vivre à leur guise, même si cela représente des risques majeurs pour leur santé, risques pour lesquels toutefois les pouvoirs publics devront payer quand ils se concrétisent en maladies. S’agissant spécifiquement des addictions chez les mineurs, des questions doivent sérieusement se poser sur leur autonomie et leur influençabilité. Autre point important : se souvenir que notre libre détermination est bien plus influencée par les matraquages publicitaires multiples nous incitant à des comportements et des consommations délétères que par les efforts pédagogiques de la santé publique. Cette dernière dispose de peu de moyens alors que, de l’autre côté, on ne voit guère de limite aux ressources consacrées à faire passer « fake news » et messages attrayants.
3. On tend à négliger les effets délétères des addictions sur l’entourage. Pour le moins, ils ne reçoivent pas assez d’attention. La santé publique a appris que maladies et accidents dépendent largement du milieu dans lequel ils surviennent. Les dommages ne concernent pas seulement celles et ceux qui sont directement touchés mais aussi leurs proches : précarité sociale voire misère, déstructuration familiale, difficultés psychosociales et scolaires, violences multiples. Nous devons marteler qu’il est impératif d’avoir une vue systémique et de considérer la causalité multifactorielle des situations pathologiques. Il faut rappeler que la liberté, dont certains se réclament à grands cris, consiste à pouvoir tout faire ce qui ne nuit pas à autrui, selon l’article 4 de la Déclaration des droits de l’homme de 1789. Or, les addictions à des comportements ou substances font beaucoup de tort à autrui… en particulier aux proches des personnes concernées elles-mêmes.
4. Pour accélérer l’action publique, j’aimerais souligner l’importance de la militance, notamment celle des milieux de la société civile. On connaît les « Anonymes » (Alcooliques, Narcotics, Nicotine, Gamblers), ils sont en général discrets. Mais certains sont beaucoup plus vocaux, comme le montre par exemple le film « 120 battements par minute », de Robin Campillo (2017), qui décrit la lutte forte, bousculante, d’Act Up en France dans les années 1980. Cette association a confronté les pouvoirs publics à leur manque de décision et même leur manque de conviction dans le traitement et la prévention du VIH/sida. J’ai vivement vécu comment l’épopée sida nous a beaucoup appris sur l’action de prévention et d’« advocacy » au sein de la société. S’agissant des dégâts spécifique du jeu excessif, il est probablement difficile d’être aussi percutant que, il y trente ans, devant la mort de tant de personnes jeunes dans des conditions qui marquaient les esprits.
5. Il importe de parler des « marchands de maladies», les «disease mongers ». Ils manufacturent, offrent, rendent attrayant et poussent à consommer. Ici à nouveau, c’est le grand combat entre la liberté, y compris celle de faire de la publicité, et la santé avec son volet prévention. Big Tobacco n’a montré aucune retenue dans ses campagnes et ses guerres pour discréditer les études épidémiologiques sérieuses et catégoriques et financer des recherches biaisées. Aujourd’hui encore, les marchands de maladies financent des évènements artistiques et même sportifs. Ce qui est tout de même un comble ! Pour le jeune professionnel engagé que j’étais il y a longtemps, voir comment ces entreprises pathogènes ne reculaient devant pratiquement rien (falsification des faits, mensonges, corruptions, manœuvres dilatoires) pour s’opposer à toute limite raisonnable, décente, mise au marketing de leurs produits a été un véritable choc. Je croyais encore à un minimum d’éthique, y compris dans le business. Des décennies plus tard, cela continue. Et, à cet égard, les ressources semblent inépuisables pour minimiser les dégâts, pour nier, pour influencer et s’opposer à la protection de la santé.
6. Les démarches de lobbying néfaste, bien souvent clandestin, s’étendent au plus haut niveau. On a bien démontré comment Big Tobacco, entre autres, a pu infiltrer commissions d’experts, milieux universitaires, y compris près d’ici à Genève, et des instances internationales comme l’OMS. Big Food, y compris Big Sugar, ne sont pas en reste : on voit en ce moment la grande difficulté, aux Etats-Unis par exemple, à introduire des mesures simples et pourtant efficaces pour limiter les conséquences délétères d’une alimentation trop riche en sucre. Les lobbys de l’alcool sont actifs eux aussi et, dans un pays comme le nôtre, bénéficient de trop de bienveillance. Big Gambling n’échappe pas à la règle. C’est une lutte dure, de tous les jours. Trop souvent on se croirait dans un roman de John Le Carré.
7. La vigilance et l’« advocacy » restent de mise même lorsque des ressources sont rendues disponibles pour la prévention et le traitement. Les politiques et les milieux des jeux de hasard et d’argent ont obtenu qu’un pourcentage des recettes soit consacré à ces programmes. Les choses se sont développées dans une atmosphère de bonne compagnie. Mais il faut se souvenir que les secteurs commerciaux concernés ne vont jouer le jeu (si je peux ici utiliser cette expression !) que s’ils sont constamment maintenus sous pression. Dès que le suivi se relâcherait, les bonnes dispositions affichées s’affaibliraient rapidement.
8. Une question à évoquer enfin, du point de vue de la responsabilité des pouvoirs publics, est de savoir s’il est judicieux ou non que la prise en charge de préoccupations de santé et sociales qui peuvent toucher tout un chacun soit financée par des contributions affectées en provenance des secteurs «marchands de maladie». D’un côté, il y a une logique à le faire, analogue à celle du pollueur-payeur. Mais de l’autre, on peut penser que les taxes que prélève l’Etat sur des activités ou produits menant à l’addiction devraient entrer dans ses recettes générales plutôt que d’être d’emblée spécifiquement attribuées. La bonne détermination va dépendre des lieux et circonstances. Les deux modèles peuvent être jouables si la démarche est adéquatement suivie et encadrée.
« Il y a le monde du travail où je fais un job qui ne m’intéresse pas et puis auquel je ne crois pas, et puis le monde du bénévolat où je fais quelque chose qui m’intéresse et auquel je crois. » Ariane est l’une des bénévoles interviewées dans le cadre de la recherche présentée dans ce Cahier, qui vise à interroger le pouvoir d’agir, en particulier dans le champ de l’activité bénévole.
Cette recherche s’inscrit dans une approche sociologique et biographique et adopte une épistémologie compréhensive. Des entretiens avec des personnes âgées de 37 à 63 ans ayant un parcours bénévole significatif sont restitués sous forme de portraits et analysés sous l’angle du pouvoir d’agir. Il s’agit de comprendre comment se construit l’engagement, comment se font les choix, selon quelles valeurs, quels types de reconnaissance y sont perçus et comment cet engagement s’articule avec les autres sphères de vie. La part intentionnelle et contributive des actrices et acteurs bénévoles est mise en exergue et permet de mieux saisir un pouvoir d’agir en situation.
L’enjeu central est de comprendre comment les personnes développent ou renforcent leur capacité d’agir sur le monde et pour elles-mêmes, en particulier par l’intermédiaire de leur engagement bénévole. La sphère bénévole apparaît alors comme un lieu de développement du pouvoir d’agir.
Saskia Weber Guisan est collaboratrice scientifique et enseignante à l’Institut fédéral des hautes études en formation professionnelle. Ses recherches portent sur les différents lieux et formes d’apprentissage ainsi que sur la reconnaissance et validation des acquis de l’expérience. Elle accompagne également des enseignant·e·s en formation pédagogique ou dans leur parcours.
Service social spécialisé pour immigré·e·s, la Fraternité a une nouvelle brochure de présentation de ses prestations. Elle présente les lieux et les horaires des quatre Permanences Info-Conseil Migration disponibles dans le canton de Vaud. Elle rappelle aussi les destinataires de son activité et ses compétences spécifiques.
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En 2017, l’Office fédéral de la statistique a dénombré 7,861 milliards d'heures de travail dans le cadre professionnel. Quelques chiffres clés.
Entre 2017 et 2018, le Canton de Vaud a enregistré une baisse de 17.2% du nombre de jeunes à l'aide sociale. Le nombre total des bénéficiaires du revenu d’insertion a également diminué de 2.2%.
Le nouveau dispositif de l’aide sociale vaudoise a produit les effets escomptés : entre janvier 2017 et mars 2018, près de 1000 jeunes âgés de 18 à 25 ans ont pu être orientés vers l’insertion par la formation plutôt que vers l’aide sociale. Ils ont ainsi bénéficié de mesures de transition, de préapprentissages ou d’études. Parmi eux, 800 ont déposé une demande de bourse. 49% l’ont obtenue, 27% sont encore en cours de traitement et 24% ont reçu une décision de refus.
Les mesures visent les jeunes qui, à la fin de leur scolarité obligatoire, ne vont pas au gymnase, ne suivent pas un raccordement, n’ont pas trouvé de place d’apprentissage et sont d’accord de s’impliquer dans des démarches d’insertion. Il s’agit de 15 à 20% des jeunes achevant la 11e année Harmos et qui, à ce moment crucial de leur vie, peinent à forger un projet de formation initiale.
Concrètement, des mesures facilitent l’accès aux filières des apprentissages CFC et AFP de ces jeunes en transition. Le Canton a également augmenté son soutien au modèle des réseaux d’entreprises formatrices. A ces mesures s’ajoute le développement, sous la forme pilote, d’un apprentissage en formation mixte, plein temps et dual. Un dispositif destiné à intégrer professionnellement de jeunes migrants est aussi déployé. Il prévoit la prise en charge de 90 migrants en formation duale prolongée et de 10 migrants en places de préapprentissage. La durée de leur formation et leur encadrement sont adaptés à leurs besoins particuliers.
Un deuxième train de mesures est en préparation. Il vise à prévenir les ruptures en apprentissage et à faciliter, à l’instar de ce qui se fait en Suisse alémanique, encore davantage l’accès à la filière de l’apprentissage en 2 ans AFP. Délivrant un certificat professionnel de niveau fédéral dans quelques métiers à qualifications modestes, elle peut ensuite être prolongée vers le CFC.
Le Canton de Vaud vise la création, en 2018, de quelque 310 nouvelles places d’apprentissage pour ces jeunes en recherche d’insertion professionnelle.
Du côté des sexagénaires, les prestations complémentaires pour les familles et de la rente-pont ont également eu les effets escomptés. Plus de 600 nouvelles rentes-pont ont été octroyées en lieu et place du revenu d’insertion. Entre 2017 et 2018, le nombre de personnes de 60 ans et plus à l’aide sociale a diminué de 23.3%.
Source : Etat de Vaud
Chaque année, entre 30 000 et 50 000 enfants vivant en Suisse sont adressés à une organisation spécialisée : des enfants qui ont besoin d’aide et de soutien parce qu’ils sont victimes de violence physique ou psychique, de négligence, de maltraitance sexuelle ou parce qu’ils sont témoins de violence conjugale. C’est ce que montre l’étude Optimus réalisée par la Haute École spécialisée de Lucerne et l’Université de Lausanne. Ces résultats font apparaître clairement que la protection que reçoit l’enfant dépend aussi de l’endroit où il vit, de son âge ou de son sexe.
La brochure, rédigée par la journaliste indépendante Conny Schmid, en étroite collaboration avec l’équipe de recherche et validée par des experts du domaine, présente un condensé des principaux résultats de l’étude.
Andreas Jud (professeur à la HES Lucerne – Travail social), René Knüsel (professeur, directeur de l’Observatoire de la maltraitance envers les enfants de l’Université de Lausanne), et Jana Koehler (professeure à la HES Lucerne – Sciences informatiques) avec la collaboration de leur équipe de recherche, ont conçu l’étude ainsi que sa méthodologie et se sont occupés de la collecte des données et de leur évaluation.
Les résultats de l’étude Optimus, ainsi que les expériences acquises grâce à la fructueuse collecte de données, constituent un premier pas vers une vigilance régulière et systématique des mauvais traitements envers les enfants en Suisse. Car les problèmes ne peuvent être identifiés et les lacunes comblées que si l’on dispose de données exhaustives. Et c’est un devoir politique que de faire avancer les choses dans ce domaine.
Lire aussi l’article «Enfance maltraitée : la mesurer pour agir», Hakim Ben Salah, Thérèse Cuttelod et René Knüsel, REISO, revue d’information sociale, mis en ligne le 16 février 2015.
Comment les nouveaux savoirs scientifiques se traduisent-ils dans le quotidien des sage-femmes? La revue bilingue Sage-femme.ch de la Fédération suisse des sages-femmes, consacre son dossier à cette question.
En quelques décennies, le suivi des femmes avant, pendant et après la naissance d’un nouveau-né a énormément changé. Infirmière-cheffe au Département de gynécologie-obstétrique-pédiatrie à l’Hôpital fribourgeois (HFR), Bernice Fagan Tournier décrit toutes les innovations qu’elle a suivies au cours de ses trente années de pratique professionnelle dans diverses institutions romande et dans d’autres pays.
C’est du côté de la formation des sages-femmes que les changements ont été les plus importants. Elles ont désormais des connaissances scientifiques beaucoup plus approfondies et des compétences en recherche. Leur rôle dans les équipes interdisciplinaires est désormais reconnu et écouté. «Les sages-femmes ont initié des changements pour tout ce qui concerne la prise en charge mère-enfant, les positions différentes pour l’accouchement, l’allaitement, le peau à peau, les bains des bébés.» La manière de réfléchir et d’agir a également changé grâce aux pratiques basées sur les savoirs qui leur donnent confiance en elles. Plus leurs connaissances sont poussées et complétées par des formations continues, plus elles sont sécurisantes pour les patientes.
Dans ce contexte pourtant, la connaissance du terrain reste essentielle : la sage-femme doit toujours savoir faire les gestes et, pour cela, elle doit pratiquer. Pour Bernice Fagan Tournier, l’«académisation» de la profession ne modifie pas pour autant l’essence du métier : travailler dans l’intimité d’une vie de couple pour aider à la naissance avec un maximum de sécurité et dans le respect de l’autonomie des parents.
L’interview complète de Bernice Fagan Tournier, par Cynthia Khattar, en format pdf
En savoir plus sur la Fédération suisse des sages-femmes et les abonnements à la revue
L’assurance-invalidité fédérale (AI) a octroyé en 2017 des prestations à quelque 432’000 personnes. Grâce à des recettes de 10 milliards de francs pour des dépenses de 9,2 milliards, l’assurance a enregistré un résultat de répartition positif de 800 millions de francs.
Rentes. Avec 5,3 milliards, les rentes représentent la plus grande part des dépenses. Sur les 249 000 rentes d’invalidité versées, 219’000 l’ont été en Suisse et 31’000 à l’étranger.
Mesures de réadaptation. Ces mesures individuelles qui visent l’intégration de personnes invalides ou menacées d’invalidité ont été octroyées à environ 200’000 assurés pour un total de dépenses de 1,8 milliard de francs. Les mesures médicales viennent en tête avec 106 000 prestations (fournies essentiellement à des enfants atteints d’infirmités congénitales), suivies par la remise de moyens auxiliaires à 66 000 personnes. L’AI a également fourni à 41’000 personnes des prestations visant l’intégration professionnelle, pour un montant de 690 millions de francs.
Population. De 2005 à 2017, le pourcentage de rentiers AI par rapport à la population assurée n’a cessé de baisser et est passé de 5,3% à 4,1%.
Réaction de Agile.ch, la faîtière des organisations de personnes avec handicap
La médiation est-elle une fonction du travail social ou un métier en soi ? L’objectif de ce numéro d’ActualitéSociale, la revue spécialisée d’AvenirSocial, n’est pas de mettre un terme définitif au débat mais de nourrir la réflexion. Comment médiation et travail social se différencient et s’apparentent, d’un point de vue étymologique, dans la pratique, dans l’enseignement HES, dans les écoles, dans la médiation urbaine, dans l’art et la culture ?
Au sommaire :
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Dans un contexte de réingénierie des formations et des métiers du social, trois personnalités françaises, diversement situées et engagées sur ce terrain, engagent ici un dialogue thématique sur les arcanes du travail social.
Trois points de vue, correspondant à trois cultures différentes, sur sept questions décisives du travail social : Michel Chauvière, chercheur sociologue, Dominique Depenne, de formation philosophique et Martine Trapon, assistante sociale, de culture psychanalytique, aujourd’hui directrice d’une école pour travailleurs sociaux.
Cet ouvrage explore le génie caractéristique du travail social, le terme «génie» étant à entendre dans deux acceptions indissociables :
Une rencontre-débat sur ce livre aura lieu le 7 novembre 2018 à Lausanne, à la librairie Basta !, Petit-Rocher 4. Rencontre animée par Christophe Pittet, directeur du Pôle autonome en recherche sociale
Le programme de prévention des violences Sortir Ensemble et Se Respecter (SE&SR) a désormais son site internet.
Le programme vise à prévenir les violences dans les relations amoureuses entre les jeunes. Il est construit sur 9 séances d'environ 1h15 et s'adresse à des jeunes à partir de 13 ans. Scènes de la vie quotidienne, jeux de rôles, discussions et autres animations sont menés dans des groupes de 6-12 jeunes co-animés par un binôme d'animateurs et d'animatrices formé-e-s.
Le site internet dédié à Sortir Ensemble et Se Respecter vient d'être mis en ligne. Il informe sur le programme, sur ses modalités de mise en œuvre, propose des fiches d'information sur la violence dans les relations amoureuses et donne les coordonnées des personnes de référence dans les cantons en cas d'intérêt.
Lire sur ce thème :
Dans le cadre du Projet national Alcool, l’association romande CIAO a mis en ligne le site intitulé Bourré·e de savoir destiné aux 16-20 ans de Suisse romande.
Inspirée des principes de l’entretien motivationnel, cette plateforme fournit de multiples informations sur les risques liés à la consommation d’alcool tout en misant sur le non-jugement et l’autonomisation des jeunes.
Le site est lancé le 24 mai 2018 à l’occasion de la Journée nationale sur les problèmes liés à l'alcool. L’objectif est d’inciter les jeunes romand·e·s à réfléchir de manière autonome à leur consommation et de leur donner les outils pour prendre des décisions en connaissance de cause.
Le projet Bourré·e de savoir veut sortir des schémas en proposant un outil inspiré des techniques de l’entretien motivationnel. Les jeunes sont reconnu·e·s dans leurs besoins de découvrir par eux-mêmes et évaluent, sans injonction, les conséquences de leur consommation d’alcool.
Avec des pointes d’humour, un visuel coloré et dynamique ainsi qu’une communication sur les réseaux sociaux, CIAO veut offrir aux jeunes un outil qui leur parle et leur donne envie de s’informer. Adapté pour une navigation mobile, le site répond à des questions très pratiques comme « A-t-on le droit de rouler à vélo si on a bu ? » ou encore « Est-ce que les effets de l’alcool diminuent en cas de consommation régulière ? ». Tests sur leur consommation, quiz et conseils sont là pour renforcer leurs compétences en santé.
Source : Ciao, mai 2018
L’ouvrage propose une série de métasynthèses évaluant les instruments socio-économiques et formatifs voués à l’insertion professionnelle de travailleurs issus des migrations, dans les pays de l’OCDE.
A travers la littérature scientifique et institutionnelle, une vingtaine de types de dispositifs sont observés, comme des programmes de formation, d’orientation ou d’accompagnement de chercheurs d’emploi d’origine étrangère. L’approche a pour objectif d’identifier les dispositifs les plus efficaces de formation et d’accès au travail.
Quels sont les points communs et les spécificités de ces pratiques au sein des contextes sociopolitiques dans lesquels elles se déploient ? Quels sont les résultats de ces instruments d’intégration sur les publics cibles, sur les structures qui les mettent en œuvre, ainsi que sur le marché de l’emploi dans lequel ils interviennent ? Et, surtout, quelles leçons politiques et pratiques tirer de ces constats ?
Sur ce thème, la Lettre de l’IRFAM publie un article d’Isabelle Vauthey sur son travail de bachelor à la Haute Ecole de travail social – Fribourg : «L'avenir incertain des jeunes avec des troubles psychiques: l'expérience suisse», pp. 23-26.
Altay Manço est directeur scientifique et Joseph Gatugu chercheur à l'Institut de recherche, formation et action sur les migrations (IRFAM)
Vous pensez que le plaisir et l’équilibre alimentaire ne vont pas ensemble ? Vous êtes en panne d’idées pour cuisiner ? Vous aimeriez savoir comment préparer de bons petits plats équilibrés ? Ne cherchez plus !
Toutes les deux semaines, les étudiant-e-s en Nutrition et diététique de la Haute Ecole de la santé Genève proposent une recette à la fois saine et originale par le biais du projet Cook’Eat.
Chacune d’entre elles a été réalisée sur la base de recommandations nutritionnelles reconnues en portant une attention particulière au plaisir de manger. Pour correspondre à ces critères, les étudiant-e-s ont apporté leur expertise en nutrition afin de sélectionner et doser tous les ingrédients.
Bon et sain c’est possible ! Chaque recette a été testée et validée par un panel de diététiciens et cuisiniers. Vous en trouverez pour tous les goûts, tous les âges et toutes les saisons.
Les recettes comprennent également quelques trucs et astuces nutritionnels et techniques pour devenir incollables sur la préparation de mets équilibrés et gourmands.