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et les expériences en Suisse romande
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Ce volume compte 14 contributions dans des registres historique, philosophique, psychanalytique et sociologique. Celle du Dr Wacker, ancien médecin adjoint de l’Hôpital de La Chaux-de-Fonds offre un bon survol actuel de ce qu’il faut savoir de la situation suisse. Un article traite du Japon et un du Togo.
Dans son éditorial, Marie-Frédérique Bacqué, présidente de la Société française de thanatologie, écrit : « Nous soutenons l’idée d’une propédeutique de la mort, indispensable afin de considérer vraiment la pénible issue de notre vie suffisamment longtemps avant. Penser sa mort consiste justement à redonner de l’incertitude car, étrangement, l’incertitude fait vivre. »
Sont abordées des questions qui font trop souvent l’objet de déclarations dogmatiques. Ce que relève Anne-Lyse Chabert : « Les nuances actuelles entre le ‘laisser mourir’ - en débranchant des appareils - et le ‘faire mourir’ semblent ne relever que du ‘politiquement correct’. […] La seule différence réelle entre ces deux actions, c’est la qualité de mon propre investissement auprès de celui qui demande à mourir. […] Mais est-on contraint d’adhérer à la seconde posture proposée lorsqu’on réfute la première ? Doit-on nécessairement se jeter à corps perdu dans l’une des deux positions, dont nous venons de démontrer les confusions respectives ? »
Autre concept à examiner de manière critique, celui de l’intentionnalité. Dire que, pour être acceptable, l’aide ne doit jamais inclure une intention de mettre un terme à la vie, c’est pour une bonne part se payer de mots. Chacun est en effet conscient de la problématique du double effet, le soulagement efficace peut induire la fin, notamment avec la sédation terminale admise en France depuis 2016.
Il convient encore de mettre en lumière le rôle des progrès des techniques et moyens médicaux, qui font qu’une existence a minima peut être maintenue longtemps pour des patients « qui n’en finissent pas de mourir ». C’est là un aspect très pratique sans doute, guère « sophistiqué », mais c’est une dimension de la fin de vie de beaucoup de nos concitoyens et elle doit être incluse dans la réflexion.
Dernier texte de l’ouvrage, une interview substantielle du Dr Alexis Burnod, de l’équipe mobile de soins palliatifs de l’Institut Curie à Paris. Extraits :
On voit que certains peinent encore à admettre que les soins palliatifs sont une vraie activité médicale, dans la ligne des mêmes valeurs que le soin à visée curative, et qu’ils ne sauraient en être séparés. On doit être dans une logique de continuum, complémentarité et possible collaboration, pas d’opposition.
La filière Nutrition et diététique de la Haute école de santé de Genève publie un livre de recettes saines et savoureuses à réaliser en famille. Traduit et adapté de la version tessinoise, l'ouvrage « 1001 recettes équilibrées pour petits et grands gourmets » propose une palette d'idées pour composer, tout en s'amusant, des menus sains, variés, équilibrés et de saison.
La publication est richement illustrée et permet de créer 20'000 assiettes faciles et équilibrées. Il contient également un livret qui fourmille d'informations utiles destinées à favoriser l'adoption de comportements alimentaires sains dans le cercle familial ainsi que de conseils culinaires et environnementaux.
Grâce aux fiches amovibles, l’enfant devient acteur dans le choix et la réalisation des menus qu'il consomme en famille. Il peut créer sa propre assiette équilibrée de manière ludique, en combinant des recettes comprenant un aliment riche en protéines, un farineux ainsi que des fruits et légumes. Chaque fiche recette comporte une photo et une illustration figurant des animaux qui pratiquent un sport, ce qui permet à l'enfant de composer ses menus en créant des mises en scène amusantes.
Le livre « 1001 recettes équilibrées pour petits et grands gourmets » est réalisé avec le soutien de Promotion Santé Valais, du Service de la santé publique de Fribourg, du Service du médecin cantonal du canton de Genève et de la Commission de Prévention et de Promotion de la santé du Groupement romand des services de santé publique. Prix : CHF 25.- + frais d’envoi. Source: HEdS Genève
En Suisse, seule la moitié des personnes actives dans le travail social dispose d’une formation correspondante. Tout un chacun peut être déclaré travailleur social, éducatrice sociale ou assistant social sans avoir jamais suivi une formation correspondante. AvenirSocial, l’association suisse des travailleurs et travailleuses sociales, lance une campagne nationale pour sensibiliser et améliorer cette situation.
Accepteriez-vous de vous faire soigner par une infirmière qui ne dispose pas de formation en soins ? Ou de confier votre enfant à un enseignant n’ayant pas suivi de cursus pédagogique ? Sûrement pas. Dans le domaine de l’action sociale, cette situation est pourtant plus que fréquente. Sur les plus de 100'000 personnes engagées aujourd’hui comme des travailleuses ou travailleurs sociaux (tous secteurs et appellations confondus), près d’une sur deux n’a suivi aucune formation en travail social, comme le montrent plusieurs études récentes. Aucune législation ne protège les professions du travail social sur le plan national. Cette situation est exceptionnelle en comparaison des professions voisines et par rapport aux pays qui nous entourent. Les conséquences sont lourdes en terme de qualité et d’efficacité : le travail social concerne des milliers de personnes et de familles, dans des situations de vie difficiles marquées par des problèmes de santé, de handicap et de pauvreté notamment.
Or, les formations en travail social ne manquent pas en Suisse, de l’attestation fédérale au master d’une haute école spécialisée en passant par un apprentissage (CFC), un diplôme d’école supérieure ou un bachelor, et permettent de développer de solides compétences. Les besoins dans le domaine de l’action sociale ne cessent d’augmenter. Il est donc dans l’intérêt de tous et de toutes que des mesures soient prises immédiatement pour pallier à cette absence de personnel qualifié.
La campagne nationale vise à sensibiliser les responsables de l’action sociale (responsables politiques, employeurs, lieux de formation, etc.) aux conséquences de cette situation et propose des améliorations. Augmenter le nombre de diplômé-e-s en travail social, favoriser la formation en cours d’emploi et les passerelles, recruter du personnel formé, et développer une réglementation en matière d’exigences de formation: telles sont les mesures à entreprendre dès à présent. Pour ce faire, AvenirSocial publie un document de référence. Il analyse la situation actuelle dans cet important secteur économique et fournit toutes les informations relatives à la problématique. Pour démarrer la campagne, AvenirSocial lance un appel à signature. Cet appel a déjà été soutenu par une vingtaine de personnalités et d’organisations d’employeurs, d’employés, de formateurs et d’usagers du travail social. Source : AvenirSocial
Ndlr : une initiative importante pour assurer la qualité du travail social en Suisse. A faire connaître et à diffuser autour de vous !
L’Association petits:pas/genève annonce la parution de sa brochure en 8 langues.
Qu’est-ce que petits:pas? Le programme se déroule sur 18 mois. Il est structuré et adapté au développement de l’enfant et s’organise autour de :
Les objectifs :
Appel à relayer
Dès l’automne 2017, l’équipe genevoise accueillera un nouveau groupe d’enfants d’environ 2 ans issus de familles en situation d’isolement et de vulnérabilité et résidant en ville de Genève. Les familles à qui ce programme est destiné sont isolées et, souvent, «invisibles». Nous avons donc besoin de vous, acteurs et actrices de terrain, qui rencontrez ou côtoyez ces enfants ou ces parents. Grâce à votre activité et/ou votre lien avec une famille, vous pouvez être amené.e.s à percevoir le manque de stimulation d’un enfant, des carences dans la relation parentale, etc. De fait, vous êtes les mieux placé.e.s pour parler aux parents afin qu’ils puissent, sans s’offenser, voir dans petits:pas/genève une opportunité pour leur enfant et pour eux-mêmes.
Un dépliant présente le programme aux familles. Il est disponible en 8 langues : albanais, anglais, arabe, espagnol, français, mongol, portugais, tigrinia.
Comment penser une coopération entre enseignants et éducateurs spécialisés pour la scolarisation des enfants en situation de handicap ?
L’école ne peut plus être conçue comme un territoire qui s’arrêterait là où commence celui du médico-social, et inversement. Les acteurs de ces deux champs sont désormais invités à s’engager dans une démarche de coopération, en dépassant le clivage traditionnel. Il s’agit d’un réel tournant dans la longue histoire de ces deux « univers » qui se sont construits en opposition. En quoi les singularités culturelles des enseignants et des éducateurs spécialisés constituent-elles aujourd’hui des facilitateurs ou des obstacles ? La clé d’une nécessaire coopération suppose-t-elle une reconfiguration des espaces d’éducation que sont l’Éducation nationale et le secteur social ou médico-social ?
En 2015, la fondation Arcanum avait publié un guide de management pour organisations à but non lucratif. C’était une première suisse. Plus de 20’000 personnes l’ont téléchargé depuis lors, montrant ainsi qu’il répondait à un besoin.
La deuxième version de « Comment gérer avec succès votre organisation sociale, culturelle ou sportive ! » est désormais disponible. Tout en tenant compte des suggestions des lecteurs, la fondation Arcanum a complété le catalogue des formes légales (coopérative, Sàrl), amendé la section « recherche des fonds » et précisé le potentiel des réseaux sociaux.
La nouvelle édition est disponible en pdf haute ou basse définition (gratuit) ou dans une version imprimée par les Editions G d’Encre, disponible en librairie (CHF 35.-).
Le Conseil d’éthique de la Fédération genevoise des établissements médico-sociaux, présidé par François Loew, a publié ses nouvelles recommandations en matière d’assistance au suicide dans les EMS. Ce cadre de référence éthique vise principalement à mieux soutenir les professionnels du terrain face au dilemme fondamental auquel les confronte l’expression du désir de mourir d’une résidante ou d’un résidant.
Outil d’aide à la réflexion éthique et au processus d’accompagnement de la personne qui émet le désir de mourir, les recommandations 2017 sont l’aboutissement de réflexions, questionnements, observations, consultations et échanges d’expériences, puis de divers ajustements nés d’une consultation auprès des directions et cadres des EMS.
Tout en s’appuyant sur les soins palliatifs et les dispositions anticipées de fin de vie, les recommandations réaffirment la liberté ultime du résidant capable de discernement. Elles soulignent aussi le risque d’une banalisation de l’assistance au suicide, en contradiction avec la mission première du soignant.
Autre point fort: l’importance de la communication. Pour les professionnels des EMS, cela se traduit par une écoute attentive de la personne qui exprime le désir de mourir, l’exploration avec elle de sa souffrance existentielle et des alternatives au suicide, dans un processus de réflexion pour éviter la précipitation, vérifier la volonté de la personne et s’assurer qu’elle ne subit pas de pression extérieure.
Le «temps partiel» du titre est révélateur: les troubles psychiques parfois s’en vont, parfois reviennent. Le sous-titre l’est tout autant : passer du statut d’objet de soins imposés à celui de partenaire responsable…
Car les personnes concernées par les troubles psychiques le disent désormais haut et fort : «Nous ne nous résumons pas à notre maladie. Nous sommes avant tout des personnes comme les autres, des citoyens qui méritent d’être entendus, des acteurs à part entière. Dans le cadre des soins, nous devons être considérés comme de véritables partenaires, notre vécu constitue une expertise équivalente à celle des autres.» En Suisse romande, ce n’est qu’à partir des années 1970 que ces revendications ont été peu à peu entendues.
Quel rôle les associations ont-elles joué et quels sont les défis qui les attendent encore ? C’est ce que ce livre propose d’explorer. Il raconte comment les usagers de la psychiatrie se sont unis pour briser la solitude, lutter contre la stigmatisation et défendre leurs droits. Basé sur de nombreux témoignages et des documents d’archives, il retrace l’évolution de la psychiatrie en Suisse romande durant ces trente dernières années, fait le récit de l’engagement citoyen et de la solidarité qui ont été à l’œuvre, et analyse les défis actuels en donnant la parole aux personnes directement concernées par la maladie psychique.
Cet ouvrage retrace l’engagement de trois associations : le Graap dans le canton de Vaud, l’Anaap dans le canton de Neuchâtel et l’Afaap à Fribourg.
Recension par Jean Martin sur REISO, interviews de Stéphanie Romanens-Pythoud parue dans Le Courrier, à lire en ligne, et dans Diagonales – Mai-juin 2017.
Comme en Suisse, le nombre d’enfants en situation de pauvreté ne diminue pas en France. Comment l’enfant qui grandit dans des conditions de vie précaires peut-il se développer ? Comment l’identité parentale peut-elle être bouleversée par ces situations défavorisées ? Quelles en sont les conséquences pour les enfants ? Quel est l’impact de l’environnement, de ses structures et fonctions – le quartier, le logement, les activités des enfants, les structures d’accueil et d’éducation – sur leur santé physique et psychique ?
A partir du bilan des recherches contemporaines en psychologie sur les liens qui existeraient entre le développement de l’enfant et ses conditions de vie notamment quand elles sont marquées par la précarité, Chantal Zaouche analyse les leviers – mesures et structures préventives – sur lesquels agir pour aider les enfants et leurs familles à « sortir de la galère », à vivre et non survivre, et à profiter pleinement de leur existence.
Si la violence conjugale est aujourd’hui reconnue comme une question de société légitime, il n’en a pas toujours été ainsi. C’est grâce aux mobilisations féministes des années 1970, qui définissent alors la violence dans le couple comme une violence faite aux femmes - produit des rapports de domination entre les hommes et les femmes -, que ce phénomène est sorti de la dénégation sociale dans laquelle il était tenu. Comment une cause féministe devient-elle un problème public dont s’emparent les associations, les institutions internationales et l’État ?
À travers la question des violences conjugales et en comparant des cas français et américain, à Paris et à Los Angeles, Pauline Delage analyse avec acuité quelles sont, de part et d’autre de l’Atlantique, les formes légitimes de l’intervention publique dans le domaine de l’intime et des inégalités sexuées.
Lire aussi son article paru dans le dossier 2015 (In)égalités de genre de REISO : Les «femmes battues» ensevelies au fil des ans
A votre agenda : jeudi 15 juin 2017 à 18h Lausanne, la Librairie BASTA! Chauderon, sise au Petit-Rocher 4, accueille Pauline Delage, chargée de recherche à la Faculté des sciences sociales et politiques de l'Université de Lausanne. Elle présentera ce livre. L'association Feminista animera la discussion qui suivra.
La fondation Protection de l’enfance Suisse lance à l’échelon national le projet CompAct. En 13 langues.
Composé de cartes illustrées et de matériel d’accompagnement pédagogique, il vise à développer les compétences sociales des enfants de 3 à 8 ans et de consolider les compétences éducatives des parents. Ce matériel est conçu pour être utilisé dans les structures d’accueil de la petite enfance, les écoles enfantines et primaires ainsi que le travail social en milieu scolaire.
A l’aide d’illustrations et de courts messages, les enfants abordent de manière ludique les règles d’une cohabitation réussie dans un climat de paix. Les situations illustrées qui se rapportent à la vie de tous les jours avec des enfants sensibilisent les parents aux principes d’une communication positive, favorable à un bon développement. Les cartes sont conçues pour travailler en groupes ou individuellement dans un cadre pédagogique.
Le matériel complet se compose d’un descriptif du projet, d’un texte d’accompagnement, de 20 cartes illustrées pour les enfants ainsi que d’informations pour les parents publiées en 13 langues différentes. Le matériel imprimé peut être commandé pour le prix de CHF 39.00, frais d’envoi en sus; il peut aussi être téléchargé gratuitement en ligne.
L’Association vaudoise d’aide et de soins à domicile (AVASAD) a mené la première enquête de satisfaction auprès de sa clientèle. Un échantillon de 2'800 clients des centres médico-sociaux (CMS) a été sollicité et 61% d’entre eux ont exprimé leur avis et leurs souhaits.
Elles sont âgées en moyenne de 78 ans. Le panel est composé de 31% d’hommes et de 69% de femmes. Cette proportion correspond globalement à celle de la clientèle générale des CMS.
Le taux de satisfaction générale est élevé : 95 % des clients interrogés estiment que les prestations des CMS correspondent ou dépassent leurs attentes et que les services offerts par les CMS sont bons ou excellents.
Les pistes d’amélioration
Source : Rapport établi sur la base de l’analyse de l’IUMSP avec la collaboration de l’AVASAD (Julie Bucher Andary, Vincent Falcy, Hélène Métraux).
Cet ouvrage se veut être un outil pédagogique pour tout lecteur qui souhaiterait approfondir la question de l’apport socio-économique, culturel et politique des migrations en Belgique et en Europe.
Il est construit de manière à lire les migrations par différents prismes dont les interconnexions sont importantes : le logement, l’emploi, l’enseignement, la démographie, le vivre-ensemble, l’histoire, le religieux, la participation citoyenne et politique, mais aussi la criminalité.
Nous rendons compte de la migration comme d’un atout mal exploité par certaines politiques mises en place – ou justement non mises en œuvre –, mal expliqué et, par conséquent, mal compris par une partie importante des citoyens.
La question ne touche pas tant ce qu’apportent les migrants dans leur ensemble – et encore moins individuellement – que comment notre société, dont les migrants et leurs descendants font partie intégrante, peut permettre à tout un chacun de valoriser ses potentialités.
L'IRFAM est l'Institut de recherche, formation et actions sur les migrations
La Commission consultative cantonale pour le développement de la politique en faveur des personnes âgées vient de publier son rapport. Les pistes d’action proposées sont regroupées en quatre « chantiers » prioritaires pour le Valais:
Pour la Commission, la politique cantonale en faveur des seniors a besoin d’un cadre solide pour produire ses effets. C’est pourquoi elle recommande que les droits des aînés soient inscrits dans la Constitution cantonale et qu’une structure professionnelle soit mise sur pied au niveau du canton.
Présidée par le député Reinhold Schnyder, la Commission consultative a réuni seize personnes issues de différentes institutions et associations actives auprès des seniors. On y compte notamment des représentants de la Fédération valaisanne des retraités, de Pro Senectute, des centres médico-sociaux, du Groupe de réflexion sur la personne âgée de la HES-SO Valais et des services concernés de l’Etat du Valais.
Cet ouvrage a pour but de nourrir, en s’appuyant sur l’interdisciplinarité, la réflexion sur la question de l’euthanasie de la personne vulnérable mais aussi de celle qui n’est plus, ou pas, en mesure d’exprimer sa volonté de manière explicite.
La vie d’une personne devenue dramatiquement vulnérable – comme celle d’un malade atteint d’Alzheimer, d’un nouveau-né ou d’une personne gravement handicapée – vaut-elle encore la peine d’être vécue ? Si cette personne est capable de demander à être euthanasiée, peut-on, sur les deux plans éthique et sociétal, accéder à sa requête et la tuer ? Par ailleurs, comment se comporter avec celles qui ne sont pas, ou plus, capables de formuler une telle demande ? Philosophes, économiste, sociologue, médecins, infirmière, théologien, apportent leur contribution à cette réflexion sociétale.
En Suisse, environ 120’000 personnes sont atteintes de démence. Avec ses directives médico-éthiques «Prise en charge et traitement des personnes atteintes de démence», l’Académie suisse des sciences médicales (ASSM) contribue à la clarification des nombreuses questions soulevées par la prise en charge de ce groupe de patients. Les éléments essentiels de ces nouvelles directives sont présentés dans l’article principal de ce Bulletin 2/2017.
La Confédération et les cantons ont fixé, dans la stratégie nationale en matière de démence, des objectifs destinés à améliorer la qualité de vie des personnes atteintes de démence, à réduire les contraintes et à garantir la qualité de la prise en charge. Au cœur de la démarche : l’autodétermination et la participation, les émotions et les décisions de fin de vie. Dans son article, Dr Georg Bosshard, gériatre et éthicien, membre de la sous-commission responsable, expose les enjeux de ces nouvelles directives médico-éthiques et dans quelle mesure elles offrent une orientation pour la pratique. Le projet de directives est soumis à la consultation publique à partir du 1er juin 2017.
Des indignées madrilènes articulant lutte féministe, lutte anticapitaliste et quotidienneté, des féministes mexicaines dénonçant et sanctionnant en pleine place publique les auteurs des féminicides, des activistes allemandes armées de pompons, toutes de rose et argenté vêtues pour interrompre le spectacle viriliste de la gauche radicale face à la police, des militantes en marche pour enseigner aux femmes comment protéger et récupérer des semences indigènes en Inde et au Paraguay…
Ce nouveau numéro de Nouvelles questions féministes illustre le renouvellement actuel des formes de militantisme féministe. Mais qu’est-ce qui a changé? Que reste-t-il des modes d’organisation, de communication et d’action du féminisme des années 1970? Les jeunes féministes ont-elles fait tabula rasa de l’héritage des anciennes pour inventer du neuf? Oui et non. De nouveaux modes d’organisation émergent et les grilles de lecture qui les sous-tendent ont quelque peu changé, en particulier avec le développement des approches intersectionnelle et queer. Mais souvent, en même temps, les jeunes militantes cherchent à articuler leurs pratiques avec celles des «aînées» du mouvement. Ce numéro sera suivi d’un second sur le même thème.
Une légère hausse des dépenses de l’aide sociale a été enregistrée en 2015 en Suisse. Elle est plus faible que les années précédentes.
Aide sociale stricte. En 2015, les dépenses nettes de l’aide sociale au sens strict (aide sociale économique) se sont élevées à environ 2,6 milliards de francs. Cette hausse de 2,1% est plus faible que les années précédentes (+5,5% en 2014, +3,1% en 2013). Elle est due en partie à l’évolution du nombre de personnes assistées, qui a augmenté en 2015 de 1,4% par rapport à l’année précédente. Les dépenses annuelles moyennes par bénéficiaire sont restées à peu près stables. Elles ont passé de 9786 francs en 2014 à 9854 francs en 2015 (+0,7%). La hausse avait été de 3,6% l’année précédente.
Prestations sociales. Par rapport aux dépenses totales de toutes les prestations sociales, qui se montaient en 2014 à 157 milliards de francs selon les Comptes globaux de la protection sociale (CGPS), l’aide sociale au sens strict représentait une part de 1,6%.
Aide sociale large. En 2015, la Confédération, les cantons et les communes ont dépensé environ 8 milliards de francs pour l’aide sociale au sens large, soit une augmentation de 1.9% par rapport à 2014, contre 4.6% de 2013 à 2014. L’augmentation des dépenses a ainsi ralenti.
Part des PC. Dans ce montant de 8 milliards, 60%, soit 4,8 milliards de francs, concernent les prestations complémentaires à l’AVS/AI et un tiers l’aide sociale au sens strict. Le reste des prestations sociales au sens large (aides aux personnes âgées ou invalides, aides aux chômeurs, aides à la famille, avances sur pensions alimentaires et aides au logement) ne représentaient ensemble que 7,3% des dépenses.
Financement. En 2015, 44,6% des dépenses de l’aide sociale au sens large ont été financés par les cantons, 36,9% par les communes et 17,8% par la Confédération.
Le paradigme de l’État d’investissement social se présente comme une stratégie de réforme pour relever les défis posés à l’État social. En réponse aux critiques néolibérales de l’État-providence keynésien, il propose de réorienter les dépenses sociales en investissant dans la formation et le développement du capital humain. Au travers de mesures d‘activation visant l’amélioration de l’employabilité et de politiques familiales favorisant la disponibilité pour l’emploi, c’est une nouvelle conception de la politique sociale comme facteur productif qui prend forme. Forme qui est ici examinée et débattue par une sélection de contributions de spécialistes suisses et internationaux. L’ouvrage fournit des analyses et des réflexions critiques tant sur les fondements idéologiques que sur les implications pratiques de la stratégie de l’investissement social.
Jean-Michel Bonvin est professeur de sociologie et de politique sociale à l’Institut de démographie et socioéconomie de l’Université de Genève. Ses recherches portent sur les transformations contemporaines des politiques sociales et de l’emploi et sur l’innovation organisationnelle dans le secteur public.
Stephan Dahmen est chargé de recherche à la Faculté des sciences de l’éducation de l’Université de Bielefeld. Ses recherches portent sur la transition de l’école au marché du travail, la sociologie de la jeunesse et l’aide à l’enfance et à la jeunesse.
Lire la recension de cet ouvrage sur le site du PNR LIVES
Recension par Jean Martin, médecin de santé publique et bio-éthicien
De son vrai nom Marc Zaffran, Martin Winkler est médecin et écrivain à succès. Il a écrit une quinzaine de romans et une dizaine d’essais sur son métier qu’il a pratiqué durant 25 ans en France. Rappelons « La Maladie de Sachs » (1998), sur la vie d’un généraliste de province, ou «En souvenir d’André», sur la fin de vie. Il est aujourd’hui établi au Québec où il collabore à la formation médicale dans plusieurs universités.
Dans son ouvrage paru l’an dernier, le titre «Les Brutes en blanc» annonce immédiatement la couleur. Martin Winkler est fâché et il explique ses quatre vérités aux médecins et au système de santé français. Il dresse un survol large et étoffé de ce qui reste rigide, trop directif voire autoritaire, insuffisamment ouvert au dialogue.
C’est au grand public que l’auteur s’adresse en priorité, avec l’objectif de mieux informer les patient-e-s, actuels ou futurs, sur les piliers principaux, les grandes règles légales et déontologiques régissant la pratique de la médecine aujourd’hui. Notamment les droits à l’information et au respect de sa dignité et de son intégrité, et la faculté constante de refuser tel acte ou la poursuite du traitement. Le malade peut faire valoir ses droits à n’importe quel moment sans que le praticien prenne une position vexée du style Vous n’allez pas m’apprendre mon métier.
S’agissant d’écueils à éviter et de fautes à ne pas commettre, ce livre sera aussi parcouru avec intérêt par les médecins, praticiens comme enseignants. On peut regretter que certaines formules discutables, voire inappropiées, risquent de dissuader certains à poursuivre leur lecture. D’ailleurs, « Les Brutes en blanc » a fait l'objet d'un communiqué de l'Ordre français des médecins. Il lui reproche « la caricature et l'amalgame » et le fait de généraliser à l'ensemble de la profession les dérives de quelques-uns dont l’Ordre condamne fermement les pratiques. Pour l’auteur de cette recension, ces réserves ne devraient toutefois pas détourner le public de la lecture.
La médecine est destinée à servir l’autre. Martin Winkler rappelle la formule « Guérir parfois, soulager souvent, consoler toujours ». Il parle de la différence entre soigner et traiter, de l’asymétrie obligée de la relation et de l’« aura » du soignant, dont il faut se garder d’user indûment. Il importe de « s’acclimater à l’idée, dérangeante si on a été formé en France, que soigner ce n’est pas décider à la place du patient, mais l’accompagner et l’épauler dans ses propres décisions ».
Le livre revient sur la maltraitance ordinaire vis-à-vis des patientes femmes (lire à ce propos son excellent « Le Chœur des femmes », 2009, recension sur REISO). Il dénonce la réticence de beaucoup de praticiens à accepter les demandes d’interruption de grossesse ou de stérilisation : « Au Québec, […] ligature des trompes et vasectomie sont légales depuis longtemps […] et le non-désir d’enfant est un choix de vie qui ne suscite aucun commentaire».
Winckler observe souvent un manque d’empathie chez les praticiens. Il lance aussi une pique sur la trop grande place de la psychanalyse dans la pensée médicale française, au détriment de psychologies et méthodes comportementales et cognitives. « Le plus stupéfiant dans l’attitude consistant à accuser les patients d’être les jouets de leur inconscient, c’est qu’elle laisse entendre que les médecins, eux, n’ont pas de pensées mauvaises ni de désirs tordus. » L’auteur regrette également, dans des situations difficiles, la position du Je ne peux (plus) rien pour vous. « On peut toujours faire quelque choses, et les choses utiles ne sont pas nécessairement spectaculaires. Mais beaucoup de médecins ne savent pas et surtout n’osent pas penser ‘hors des cases’. »
Un chapitre parle de possibles excès de zèle préventif, y compris la «surenchère vaccinale », sujets sur lesquels le médecin de santé publique que je suis a quelques divergences avec Winckler, même si on a le droit de questionner la pertinence de certains dépistages et de rappeler l’impératif d’information préalable adéquate. Il insiste sur l’importance de clarifier – auprès des patient-e-s – une possible confusion entre probabilité et risque, et d’éviter la tendance à transformer la probabilité en prédiction.
Une autre maltraitance fréquente, voire une «cruauté» (sic), apparaît dans la prise en charge de maladies graves. Estimant que tout se passe comme si le traitement du cancer relevait du tout ou rien, il écrit : « Bien évidemment c’est faux. Tout patient peut consentir à un geste chirurgical et refuser une chimiothérapie, ou l’inverse, en sachant qu’il ne s’agit pas nécessairement du choix le plus efficace. [Or,] en France, pas question pour beaucoup de médecins de faire du sur-mesure. On impose une chimio prêt-à-porter.»
L’auteur revient sur le thème débattu dans « En souvenir d’André »: la maltraitance en fin de vie. « Les médecins hollandais, belges, suisses, canadiens, qui d’ores et déjà aident des malades conscients et déterminés à mettre paisiblement fin à leurs jours, ne sont pas moins respectueux de l’éthique que les praticiens boursouflés qui s’expriment sur les chaînes françaises […] En France, l’hypocrisie est de rigueur. Car, dans tout le pays, des médecins mettent fin à la vie de personnes âgées, de nouveau-nés prématurés, de malades au stade terminal. »
Quant à la (dé-)formation des médecins et à l’éthique, Martin Winkler n’est pas moins critique. « En France comme ailleurs, nombreux sont les praticiens intègres et bienveillants. On aimerait qu’ils soient les plus influents. La réalité est tout autre […] Car dans les facultés françaises, on n’enseigne pas la compréhension et le soin des personnes, on enseigne la pathologie et le diagnostic. On y forme les futurs membres d’une classe privilégiée. Leur formation vise à acquérir les postures avalisant l’autorité des médecins sur tous les autres citoyens.
Des chapitres sur les très forts liens entre industrie pharmaceutique et médecins (« prescripteurs dociles ») ou sur l’importance de pratiques et garanties adéquates dans la recherche complètent le tableau. En conclusion, le livre donne des recommandations aux patients sur ce qui peut/doit être fait face à la maltraitance médicale, sur la possibilité de saisir diverses instances, y compris pénale, ainsi que sur la façon de prévenir cette maltraitane
Relevons un dernier point: Winckler ne veut pas que les médecins s’engagent en politique au motif qu’ils savent des choses confidentielles sur un certain nombre des électeurs. Ils seraient alors la cible de lobbies. Mais n’est-ce pas le lot de n’importe quel politicien ? Les motifs avancés paraissent fragiles pour limiter la qualité de citoyens des médecins. A mon sens, ils peuvent apporter des contributions d’importance aux débats sociétaux, y compris parlementaires.
925 personnes ont participé à cette enquête nationale. Elles viennent des trois régions linguistiques et ont toutes suivis des cours en 2015. Les principaux résultats:
Cette enquête donne des indications précieuses sur les mesures à prendre ces prochaines années par les acteurs publics et associatifs pour la mise en œuvre de la nouvelle Loi sur la formation continue. La Fédération lance un appel aux employeurs afin qu’ils s’associent aux travaux: la qualification dans le domaine des compétences de base en entreprise est de plus en plus indispensable pour le maintien de l’emploi.
La plateforme Jeunes et médias de l’Office fédéral des assurances sociales propose ses premiers clips vidéo de prévention en réalité virtuelle sur les opportunités et les risques des médias numériques. Ces clips sont destinés aux parents et grands-parents d’enfants de 7 à 12 ans. L’aspect novateur se situe dans la technique utilisée – la réalité virtuelle – qui permet à l’adulte de se plonger dans l’univers de l’enfant et de vivre une expérience à travers ses yeux.
Deux thématiques sont déjà en ligne:
Quatre thématiques suivront:
Les connaissances du trouble du spectre de l’autisme ont considérablement évolué ces dernières années. Elles amènent non seulement des éléments de compréhension essentiels, mais apportent des pistes pour intervenir auprès des enfants et adolescents.
Lors de la journée cantonale de formation continue sur l’autisme à l’école, le 1er mars 2017 à la HEP Vaud, Evelyne Thommen s’est exprimée sur «Les particularités cognitives dans l’autisme et leurs conséquences sur l’accompagnement à l’école».
Lire aussi les articles écrits ou co-écrits par Mme Thommen pour REISO :
Tirées de l’exposition de Demir Sönmez «Place des Nations/Place des peuples» présentée en avril et mai 2016, les photographies rassemblées dans cet ouvrage sont le fruit d’un travail de sept ans.
Par ce livre, l’auteur souhaite porter son témoignage à la connaissance d’un plus grand nombre. Cette place symbolique voit en effet défiler une sorte de reflet des événements contemporains à travers le monde.
Ces photographies souvent émouvantes évoquent avec beaucoup de dignité des drames que certains ne voudraient pas voir.
Vernissage du livre : mercredi 17 mai 2017 de 18 à 20 h au Café Slatkine, rue des Chaudronniers 5 à Genève.
En Suisse, la formation en travail social a évolué et s’est consolidée en permanence au fil des années. Les directions des hautes écoles de travail social de la Suisse alémanique, Suisse romande et du Tessin, dans le cadre de leur conférence spécialisée, présentent les études de travail social aux milieux intéressés dans une brochure commune disponible en français, allemand et italien.
Après un aperçu général de la structure et de la particularité des hautes écoles spécialisées suisses et des répercussions de la réforme de Bologne, la brochure présente plus en détail le contenu des filières Bachelor et Master en travail social et leurs formalités. Elle explique les critères d'admission ainsi que les caractéristiques des études. Des mots clés pertinents décrivent les filières et permettent d'avoir une vue d'ensemble rapide.
Les perspectives professionnelles et possibilités de carrière sont décrites et complétées par des témoignages provenant des différentes régions linguistiques et des divers champs d'activité du travail social.
Cette publication est destinée à fournir les premières informations concernant les études et le domaine d'activité du travail social à tous les spécialistes, associations spécialisées, responsables en matière de formation, conseillères et conseillers en l’orientation professionnelle et étudiant-e-s potentiel-le-s.
La SASSA est la Conférence spécialisée des hautes écoles suisses de travail social. Elle soutient et promeut les filières du travail social dans le secteur des hautes écoles et de la formation, et défend l’évolution de la profession vis-à-vis de la politique et du grand public.
La brochure en format pdf