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Chercher à comprendre ce qui étonne, et semble parfois incompréhensible au regard de son propre creuset culturel, telle est la visée de cette fresque anthropologique.
Cet ouvrage conduit les lecteurs sur les continents africain (Afrique subsaharienne, Guinée, Togo, Ile Maurice), asiatique (Chine, Palestine, Thaïlande) ; américain et océanien (Etats-Unis, Haïti, Mexique, Nouvelle-Zélande) et en Europe (Malte, Pologne, Russie, Slovaquie). Au fil des 15 chapitres, il permet de comprendre comment les cultures de ces pays, avec leurs singularités géographiques, historiques, sociales, religieuses, conçoivent le handicap et considèrent les personnes qui le vivent au quotidien.
Professeur à l’Université Lumière Lyon 2 et chargé d’enseignement à l’Institut de Sciences Politiques à Paris, Charles Gardou consacre ses travaux anthropologiques à la diversité humaine, à la vulnérabilité et à leurs multiples expressions. Il est l’auteur d’une vingtaine de livres, aux éditions érès où il a créé et dirige la collection « Connaissances de la diversité ».
Entre le maître qui sait et l’élève qui ne sait pas, entre le médecin qui connaît et le patient souffrant et démuni peut-il y avoir dialogue ? Peut-il y avoir entre eux une relation différente de celle, autoritaire et verticale, entre savoir et ignorance, une relation où les deux interlocuteurs adoptent une démarche ouverte, constructive, enrichissante pour l’un et l’autre ?
Les textes réunis dans cet ouvrage affrontent cette question en montrant à la fois la nécessité, les promesses et les illusions de rapports égalitaires dans un contexte par nature asymétrique. La réflexion est d’autant plus précieuse à notre époque où les détenteurs traditionnels du savoir sont, d’un côté, trop souvent portés à céder à l’autoritarisme technoscientifique et, de l’autre, facilement concurrencés par une diversité d’autres sources de connaissance.
Cet article fait le point sur les mineurs non-accompagnés (MNA) accueillis en Suisse. Ces personnes présentent une triple vulnérabilité. Elles sont migrantes, adolescentes et sans soutien familial. Leur accompagnement socio-sanitaire est d’autant plus complexe.
Les auteures soulèvent la question de l’âge des adolescents et les problèmes du passage à la majorité : « La transition du MNA au statut de majeur à son 18ème anniversaire coïncide souvent avec une décision de renvoi. Ces jeunes sont parfois en plein milieu d’une formation, souvent bien intégrés dans le système suisse et se voient privés de toute perspective du jour au lendemain. Ceci entraîne des répercussions majeures sur leur santé mentale mettant parfois leur vie en danger tant la détresse est grande. La question est donc de savoir si la vulnérabilité s’arrête à 18 ans et 1 jour ? Les connaissances actuelles sur le développement cérébral chez l’adolescent parlent en faveur d’une maturation qui se termine autour des 25 ans remettant en cause la limite de 18 ans en termes de prise en charge adaptée aux besoins développementaux. »
Des nouvelles pistes sont dessinées, en particulier sur la formation : « La formation étant un facteur protecteur déterminant pour la santé des adolescents, une piste serait par exemple de pouvoir permettre au jeune ayant débuté une formation en Suisse de pouvoir la terminer au-delà de sa majorité. Cette période de formation devrait être accompagnée par la présence d’un adulte de référence (tuteur, assistant social, éducateur) qui aurait le mandat d’accompagner le jeune (contrat de type jeune majeur) durant sa transition mineur-majeur afin d’élaborer un projet de vie réalisable en Suisse, dans un autre pays d’accueil ou dans son pays d’origine si les conditions le permettent. »
L’article en format pdf
La mort et nous par la bande dessinée (suite)
Recension par Jean Martin, médecin de santé publique et bioéthicien
La Fondation La Chrysalide, centre de soins palliatifs situé à La Chaux-de-Fonds et qui fait aujourd’hui partie de l’Hôpital Neuchâtelois, s’est donné la mission de promouvoir la qualité de l’accompagnement en fin de vie. Une équipe sous la direction du Dr Philippe Babando a conçu le projet d’une trilogie de bandes dessinées sur le thème de l’approche de la mort et de ses impacts sur les patients concernés et sur leurs proches. Une recension sur le site REISO a évoqué en 2015 la première de ces BD.
Les tomes suivants ont les mêmes format et présentation, avec chacun une douzaine de récits, dessinés par autant d’auteurs. Leurs « axes » sont indiqués par les titres : « Tu meurs », on parle à/avec celui qui meurt, et « Il meurt ». Des styles graphiques variés, comme le sont les contenus. La plupart de contributions sont réalistes, portant sur des histoires qu’on rencontre quotidiennement. Plusieurs ont une dimension poétique et quelques-unes un caractère onirique : ainsi l’histoire d’un enfant cancéreux ou celle d’un jeune couple amoureux dont la femme meurt - en se noyant métaphoriquement. Quelques-unes restent énigmatiques.
Mêlées à ces histoires où la mort survient, il y a des grossesses, ou de jeunes enfants. Comme dans le tome 1, les grands-parents occupent une place notable, avec le rapport aimant à leurs petits-enfants présents. S’ensuit, logiquement, le thème de la séparation de l’enfant de celui ou celle qui meurt. Un suicide. Quelques histoires en milieu médical. La visite en EMS d’un fils adulte à son père totalement mutique. Une illustration du parcours de vie de la conception à la mort, en quatre volets, chacun se terminant par la formule « Tu meurs » - entendue dans des sens différents selon les âges. Dans le tome 3, à noter un intéressant échange entre une femme accompagnatrice de personnes en fin de vie et son fils adolescent. Et l’émouvante séparation, avec le rappel de tant de souvenirs, d’un couple âgé dont la femme meurt.
Comme dans le tome 1 sont évoquées des situations de guerre (en décembre 2016, moment où ces lignes sont écrites, on pense au siège et à la chute d’Alep, en Syrie, dans des conditions humanitairement inadmissibles, scandaleuses - une autre est située à l’époque des armées à cheval). A deux reprises apparaissent des décès sur accident, en rapport avec la prise d’alcool.
Chacune de ces publications bénéficie d’une préface du Dr Babando. Celle du tome 2 est le récit attachant de l’altération progressive, par Alzheimer, de la santé d’une personne qui a été pour lui un grand-père d’adoption. Evoquant des questions souvent posées : « Comment vivais-tu ta maladie, cette déconnexion progressive de la réalité qui meublait la vie des autres ? Que ressentais-tu ? ». Puis : « Un jour tu as arrêté de marcher et tu es resté couché, puis tu n’as plus parlé ; tu t’es lové dans ton lit et tu es resté encore quelque temps entre jour et nuit. » En terminant, il rend hommage aux « personnes qui de près ou de loin prennent soin des personnes âgées et permettent souvent une fin de vie de bonne qualité et respectueuse des valeurs qui ont accompagné nos anciens pendant leur existence ». La préface du tome 3 évoque une personne âgée parcourant les rubriques nécrologiques du journal (« la page des morts »), en y retrouvant des personnes de sa connaissance.
Il faut saluer l’initiative prise par la Fondation La Chrysalide de mettre à disposition ces ouvrages qui, dans des cadres divers, peuvent utilement se prêter à la discussion des questionnements autour de la fin de vie.
Site internet La Chrysalide
Cet ouvrage montre que le métier de directeur d’établissement scolaire ou socio-sanitaire, souvent présenté comme une fonction, est aussi un travail, susceptible d’une observation et d’une mesure. Il se compose d’une « foule de petites choses à faire » presque invisibles et d’un organigramme complexe de dossiers ouverts, d’actions à mener et à justifier. Le métier consiste aussi à accepter des décalages entre ce travail réel, souvent prosaïque, et l’imaginaire du rôle. Enfin, il implique des expériences professionnelles marquées par des épreuves subjectivement et objectivement vécues, reliées aux évolutions politiques et économiques autant qu’aux difficultés à répondre aux besoins et aux ambivalences des interlocuteurs : collaborateurs, usagers, familles, supérieurs hiérarchiques.
Fondé sur une importante enquête menée en Suisse Romande, ce portrait collectif des directeurs au travail interpellera l’ensemble des acteurs du domaine étudié. Bien au-delà, il offre matière à réfléchir à tout professionnel occupant une fonction de direction, de formation et de prise décision.
Site internet Peter Lang
Comment conjuguer les concepts de détention, de regroupement familial, d’aide d’urgence, de renvois, de régime Dublin, au fait que le quart des demandeurs d’asile sont des enfants ? Ou que l’on compte un tiers de mineurs parmi les personnes relevant du domaine de l’asile en Suisse ?
Une réalité qui incite à revisiter nos lois et nos pratiques sous un autre jour. Dans cette dernière édition de 2016, la revue consacre un dossier aux enfants en exil. Une enfance trop souvent méprisée par les politiques migratoires.
Au sommaire :
Epi-Suisse apporte un soutien à la création et à l’organisation de groupes d’entraide régionaux pour les personnes atteintes d’épilepsie et pour leurs proches. On peut distinguer les groupes pour adultes et ceux destinés aux familles avec un enfant épileptique. La participation à ces réunions est gratuite et sans engagement. Elles fournissent convivialité, partage et soutien.
Chaque expérience est valorisée et chacun peut assumer le double rôle d’aidé et d’aidant. En règle générale, les réunions sont organisées à une fréquence de trois à quatre fois par année. Toutefois, chaque groupe a son propre fonctionnement, qui est basé sur les besoins et les souhaits des participants. Parfois, des activités spéciales sont planifiées. La confidentialité relative à l’identité des participants et au contenu des échanges est garantie.
Magazine Epi-Suisse en format pdf
Depuis plusieurs années, divers intervenants du monde socio-médical à Genève s’inquiètent des effets de l’alcoolisation sur les comportements sexuels à risques, particulièrement chez les adolescents et jeunes adultes.
En 2011, la FEGPA, en s’appuyant sur plusieurs résultats d’études montrant le lien entre alcool et risques sexuels (Glucksman 1994 ; Rehm et al. 2012 ; Testa M. 2002), décide de mener un projet de prévention sur le sujet. Il est proposé de cibler plus particulièrement les jeunes entre 12 et 25 ans.
Le projet voit le jour en février 2012, sous le nom « Alcool et sexualité ». Il est dirigé par Rémy Benoit, chargé de projet à la FEGPA. Il regroupe diverses institutions travaillant avec des jeunes à Genève. Les moyens adoptés doivent faciliter la visibilité et la permanence d’un message attractif de prévention. L’objectif du projet est de stimuler la réflexion sur les comportements à risque inhérents aux consommations d’alcool et particulièrement les risques relatifs à la sexualité.
Dans le cadre de ce projet, des boîtes de préservatifs avec design conçu et choisi par des jeunes sont produites. Des formations ad’hoc préalables sont offertes aux équipes d’intervenants. Les boîtes de préservatifs sont utilisées comme moyen d’engager une discussion sur la consommation d’alcool et les risques sexuels. Prévu pour une période de 6 mois, le projet connaît un tel succès, tant auprès des jeunes visés qu’auprès des intervenants qui y participent, qu’il est prolongé et toujours en cours en 2016. Les boîtes (+ de 30’000) sont distribuées par des intervenants, des médiateurs-pairs et des professionnels provenant de plus d’une dizaines d’institutions différentes, œuvrant sur le territoire du canton de Genève.
La FEGPA et les HUG ont mené l’enquête par questionnaire sur un échantillon de jeunes âgés entre 12 et 25 ans. Ce rapport synthétise l’enquête. Les auteur·e·s :
Geneviève Preti, Unité de santé sexuelle et planning familial des Hôpitaux Universitaires de Genève (USSPF-HUG) & Jean-Marc Theler, Unité d’épidémiologie populationnelle des Hôpitaux Universitaires de Genève (UEP-HUG),
Le rapport d’enquête en format pdf
La démarche d’intervention précoce vise à promouvoir un environnement favorable à la santé et à renforcer les compétences éducatives de tous les membres de la communauté pour mieux accompagner les personnes en situation de vulnérabilité.
Alors que l’ancienne version mettait la focale sur les jeunes, cette nouvelle édition élargit le public potentiel à toutes les personnes vulnérables.
Cette charte établit le droit à la différence et à l’autodétermination. Elle précise la prise en compte nécessaire du contexte de vie de la personne concernée, l’importance de la qualité de la relation. Le texte déclare aussi la nécessité d’un mandat politique et institutionnel clair ainsi que de ressources en matière de financement, de temps et de personnel. Son dernier article stipule : « L’intervention précoce a pour ambition de reconnaître et de dénoncer des conditions sociales et structurelles défavorables, ainsi que de s’engager pour un environnement favorable à la santé. »
La charte nationale est soutenue par les organisations, conférences et commissions suivantes : Avenir Social, Fachverband Sucht, Groupement romand d‘études aux addictions GREA, Infodrog, Radix, Santé Suisse, Société Suisse de Médecine de l’Addiction (SSAM), Ticino Addiction, Association suisse des responsables cantonaux pour la promotion de la santé (ARPS), Conférence des déléguées cantonaux aux problèmes des addictions (CDCA), Conférence des délégués des villes aux problèmes de dépendance (CDVD), Office fédéral de la santé publique (OFSP).
La Charte en format pdf
En 2015, 265’626 personnes ont bénéficié d’une aide sociale économique. Cela signifie que 3,2% de la population résidante a été soutenue par une prestation d’aide sociale au moins une fois dans l’année. Le taux d’aide sociale est resté inchangé depuis 2013. 4,1% des ménages ont bénéficié d’une aide sociale. Ce sont là quelques-uns des résultats actuels de la statistique de l’aide sociale réalisée par l’Office fédéral de la statistique (OFS).
En 2015, le nombre de personnes ayant bénéficié de prestations de l’aide sociale a augmenté de 3600 environ ou de 1,4% par rapport à l’année précédente. La hausse du nombre de bénéficiaires observée depuis 2008 se poursuit donc. Le taux d’aide sociale, qui indique le rapport entre le nombre de bénéficiaires de l’aide sociale et la population résidante, s’élevait à 3,2% en 2015 pour l’ensemble de la Suisse. L’augmentation du nombre de bénéficiaires suit donc la croissance démographique.
Quelques constats :
Synthèse en format pdf
Comment la santé psychique de la population suisse a-t-elle évolué au cours des dernières années ? Quels sont les groupes de population particulièrement touchés par les problèmes psychiques ? Qu’en est-il des suicides ?
Le quatrième rapport de l’Obsan sur le monitorage de la santé psychique en Suisse renseigne sur l’évolution de la santé psychique, les facteurs de protection et de risque ainsi que le recours aux soins. Il traite également de questions spécifiques comme l’invalidité, les mesures de contrainte en psychiatrie, les suicides ou les coûts, et donne un aperçu actuel de la santé psychique de la population suisse sur la base de différentes sources de données.
Quelques résultats :
Le rapport en ligne
Le certificat de travail, spécialité helvétique dans sa version longue, est un document incontournable et important dans la mesure où il jalonne la carrière professionnelle de tout un chacun. Son élaboration n’est pas toujours chose aisée, en ce sens qu’il se doit de refléter la réalité d’un parcours professionnel, parfois sinueux avec des prestations inégales, tout en restant bienveillant.
Le présent ouvrage vise à permettre aux responsables des ressources humaines de trouver des solutions concrètes et un appui pragmatique face aux différentes difficultés que peut soulever l’établissement du certificat de travail, y compris lorsqu’il doit être fait mention de réserve(s) à l’égard d’un collaborateur. Il se veut également un outil de lecture et d’analyse du certificat de travail par le travailleur lui-même.
Les auteurs rappellent les principales bases légales, la doctrine et la jurisprudence actuelles et mettent à disposition de nombreux exemples de formulations et d’expressions pour les différents cas de figure rencontrés au sein des entreprises.
Au sommaire :
Avec les éclairages de Katja Haunreiter, professeure HES associée à la Haute école de travail social et de la santé · EESP · Lausanne
Ce mémoire a été réalisé dans le cadre d’un Master en sciences sociales de l’Université de Neuchâtel.
En cherchant à comprendre les enjeux autour du chez-soi, la présente recherche se situe dans cette approche interdisciplinaire et se focalise sur une population spécifique, celle des réfugiés. Elle ne s’intègre pas directement dans le contexte des migrations actuelles, mais pourrait s’avérer utile afin de mieux comprendre certains mécanismes qui en font partie. La prise en considération de cas spécifiques de migrations advenues dans le passé constitue le point de départ de la recherche. Dans cette perspective, cette dernière est axée sur l’expérience individuelle de réfugiés arrivés en Suisse il y a plusieurs années et sur leur situation tout au long de leur résidence sur le territoire helvétique.
Ce travail, focalisé sur des histoires individuelles et sur le présent de personnes ayant vécu une expérience de « migration forcée », fourni également une clé de lecture permettant d’analyser ce qui se passe aujourd’hui à l’échelle de l’individu. En d’autres termes, il s’agit d’aller au-delà du regard global transmis par les discours sociaux et les médias. En effet, « ce qui nous est présentée comme crise de l’immigration est en partie due à la crise de notre perception de la migration » (Stünzi, 2015). La vision de la migration comme étant un problème à résoudre à tout prix, masque les enjeux qui se cachent derrière. Le sensationnalisme médiatique contribue à mettre l’accent sur le danger, l’envahissement que ces populations représentent pour l’Europe, sans trop se questionner sur ce qui se passe à l’échelle des personnes.
Cette recherche pourrait être un outil de réflexion sur les migrants d’aujourd’hui, qui sont les protagonistes d’événements dont les conséquences vont marquer l’histoire de l’humanité de manière indélébile. Dans le cadre de ce travail il ne s’agit pas de fournir une loi générale ou un modèle unique qui puisse s’adapter à tous les cas de figure, mais de proposer une analyse spécifique sur un phénomène complexe et d’élargir le champ de réflexion.
Le mémoire en format pdf
Réfugiés, requérants d’asile : des êtres humains forcés à fuir leur pays d’origine pour sauver leur peau. On en dénombre 65 millions de par le monde, dont 10 à 15% avec handicaps. Sur eux plane la menace d’une double exclusion : d’une part parce que leur avenir est incertain, et d’autre part en raison de leurs handicaps.
AGILE.CH, la faîtière des organisations de personnes avec handicap, consacre cette édition de sa revue à l’asile. Elle est partie sur les traces de personnes avec handicaps, pour savoir quelle est leur situation dans le système helvétique de l’asile.
Constat : les demandeurs d’asile avec handicaps sont la plupart du temps invisibles dans ce pays. Compte tenu du fait que les responsables rechignent à dépenser de l’argent pour leur garantir des conditions d’habitat dignes et adaptées au handicap, il n’est pas étonnant que nombre d’entre eux vivotent dans des logements communautaires.
La revue en format pdf
Une pratique excessive des renvois Dublin !
Depuis plusieurs années, la Suisse applique avec un formalisme honteux les accords européens de Dublin, en multipliant les décisions de non-entrée en matière à l’encontre de requérantes et de requérants d’asile ayant déjà passé par un autre pays européen. Un récent rapport d’Amnesty International (du 3 novembre 2016) vient de montrer que la Suisse est le pays européen qui a de loin la pratique la plus généralisée des renvois vers des pays de premier accueil. Ainsi, si sur l’ensemble de l’espace Dublin, 2436 personnes ont été transférées en Italie durant l’année 2015, près de la moitié de ces renvois, 1196, proviennent de la Suisse. Alors qu’elle renvoie chaque année des demandeurs d’asile par milliers vers l’Italie, elle n’en a, jusqu’ici, accueilli que 112 en provenance de ce pays dans le cadre du programme européen de relocalisation. La Suisse figure donc régulièrement en tête des États européens dans leur politique de renvoi, alors que le nombre de multimillionnaires ne cesse d’augmenter dans notre pays.
Cette politique aveugle, qui exerce une pression énorme sur des pays qui sont déjà débordés par des situations migratoires complexes, touche souvent des personnes très vulnérables. Ainsi, on veut renvoyer en Italie une jeune femme seule d’Érythrée et son enfant de 8 ans, profondément traumatisés par un long séjour dans les prisons de Lybie et la dangereuse traversée de la Méditerranée. Souvent, des familles se trouvent déchirées, comme récemment la famille Musa, à Genève : un frère mineur reste en Suisse tandis que trois frère et sœurs se trouvent renvoyés en Croatie. Ces décisions ne tiennent compte ni de l’état de santé des personnes, ni de leurs liens familiaux, alors que le règlement de Dublin prévoit une telle marge de manœuvre, « pour des motifs humanitaires et de compassion » (art. 17).
Nous condamnons cette manière quasi-automatique de procéder à des renvois Dublin. Ceux-ci violent des droits fondamentaux inscrits dans des conventions et déclarations internationales que la Suisse a ratifiées. Ils entrent en conflit avec la Constitution fédérale qui dit que « toute personne a le droit d’être traitée par les organes de l’État sans arbitraire et conformément aux règles de la bonne foi » (art. 9) et que « nul ne peut être refoulé sur le territoire d’un État dans lequel il risque la torture ou tout autre traitement ou peine cruels et inhumains » (art. 25,3).
Nous appelons impérativement les autorités fédérales et cantonales à appliquer une politique d’asile juste, à traiter les demandes d’asile, à réduire massivement leur pratique de renvoi et à faire un usage beaucoup plus généreux de la clause de souveraineté, qui permet à un État de l’espace Dublin de traiter une requête d’asile indépendamment des règles de renvoi.
« Au lieu de renvoyer aveuglément des femmes, des hommes et des enfants vers le désespoir, la Suisse doit leur offrir une promesse d’espoir, une terre d’asile. » (Liliane Maury Pasquier) En tant que chrétiennes et chrétiens, nous partageons pleinement cette compassion pour les exilés de la Terre.
Les aumôniers, permanents et bénévoles des Églises de Suisse romande auprès des requérants d’asile et des réfugiés
Connaissez-vous quelqu’un ayant pu / dû bénéficier de techniques d’anesthésies ? Est-ce quelqu’un de votre entourage proche ou peut-être vous-même ?
Le vieillissement de la population, chance magnifique rendue possible par les progrès de la médecine, valide les chiffres collectés et analysés par la statistique : dans les années à venir, le pourcentage des personnes devant recourir à des interventions chirurgicales, donc à des techniques d’anesthésie, sera en augmentation croissante, tendant de plus en plus vers le 100% en fonction de l’âge introduit dans les calculs.
Et pourtant, bien qu’utile et indispensable au bon déroulement de toutes procédures chirurgicale, l’anesthésie fait encore peur de nos jours. Est-ce le fait de ne pas pouvoir maîtriser un instant de sa vie ? Est-ce le fait de confier « sa » vie à un ensemble de professionnels, maniant des médicaments puissants, associés à des techniques plus ou moins invasives ? Est-ce le fait de la peur de l’inconnu et de ce qui se passera « après » cet instant si court pour l’individu anesthésié mais forcement existant dans l’espace temps de la réalité ?
Pourtant, l’anesthésie est devenue une science extrêmement sûre, permettant d’endormir et de réveiller des patients de plus en plus malades, et ainsi offrir un choix d’opérations de plus en plus complexes. La pratique et la science de l’anesthésie se consacrent à intervenir sur trois axes fondamentaux :
Grâce à ses connaissances pharmacologiques, anatomiques, physiologiques et techniques, le médecin anesthésiste effectue une synthèse de l’état de son patient devant subir une intervention chirurgicale, de ses maladies, de ses médicaments, de la raison de la chirurgie et, en intégrant l’urgence de la situation, établit une stratégie de prise en charge, individuellement adaptée au patient.
Ainsi, des techniques d’anesthésies générales, d’anesthésies loco-régionales centrales ou périphériques, ou toute autre technique appropriée au patient et au type de chirurgie seront proposée et discutée, si l’urgence le permet, avec le patient et à son entourage. Et si la nature de l’urgence ou l’importance de la problématique rajoutent une composante de complexification à la situation, le médecin anesthésiste fera appel à sa quatrième compétence : celle de médecin anesthésiste réanimateur, apte à réagir à toutes les situations mettant le patient en situation de détresse vitale.
Les premiers médecins anesthésistes ont été formés dans les années 1950 aux Etats-Unis et, depuis lors, les progrès, tant dans le domaine de la pharmacologie que de la compréhension de la physiopathologie, ont permis de réduire massivement les risques. Ainsi, ces dernières vingt années, la mortalité en relation avec l’anesthésie a été divisée par 10 alors que la complexité des patients et des procédures ne font qu’augmenter.
Soyez rassuré ! La vision des yeux du médecin anesthésiste qui veille sur vous avant de vous endormir pour cette chirurgie nécessaire, sera suivie du son de sa voix qui vous propose de vous réveiller, car l’intervention est terminée. Et l’expérience montre que si vous vous réveillez lentement, c’est que finalement, vous vous sentiez bien dans cet état qu’est l’anesthésie générale par exemple !
L’auteur, Patrick Schoettker, a donné une conférence à Connaissance 3 sur ce thème le 12 décembre 2016.
Les jeunes jouent-ils aux jeux d’argent et de hasard ? Quelle est leur situation financière ? Ont-ils des dettes ? Comment perçoivent-ils leur santé ? Quels sont leurs comportements en matière de consommation d’alcool, de cigarettes ? Autant de questions auxquelles plus de 3’000 jeunes fribourgeois-e-s des écoles du secondaire II (certains pour la deuxième fois) ont répondu dans le cadre de la deuxième vague d’enquête de l’étude GenerationFRee, grâce à l’engagement important des écoles.
En matière de jeux d’argent et de hasard, plusieurs tendances se dessinent :
Cette première comparaison des données relatives aux comportements des jeunes en matière de jeux d’argent et de hasard fait apparaître les contours d’un phénomène complexe. Le suivi sur le long terme (5 ans) des jeunes qui participent à l’étude GenerationFRee permettra de mieux comprendre l’évolution de ce phénomène et plus largement celle de cette génération lors de son entrée dans le monde des adultes. La troisième vague d’enquête débutera en novembre 2016 dans les écoles fribourgeoises du secondaire II.
L’étude GenerationFRee a été initiée en novembre 2014 grâce à un partenariat entre le Programme intercantonal de lutte contre le jeu excessif (PILDJ) et la Direction de la santé et des affaires sociales (DSAS) via la Commission cantonale de prévention et de lutte contre le jeu excessif et le surendettement. Confiée au professeur Surís du CHUV de Lausanne, l’étude GenerationFRee a pour but de mieux connaître la prévalence des jeux d’argent et de hasard parmi les jeunes, mais également de récolter des données relatives à d’autres comportements à risque ou usages excessifs (écran, Internet, usage de substances), à d’autres problématiques (endettement), ainsi qu’au contexte de vie des jeunes (situations familiale et scolaire, entrée dans la vie active). L’étude permettra d’adapter, le cas échéant, certaines mesures de prévention et d’en définir de nouvelles.
L’étude en format pdf
Au Machrek (Proche-Orient) comme au Maghreb, les femmes sont des actrices incontournables des mouvements de contestation et des luttes pour la démocratie. En 2011, Tunisiennes, Égyptiennes, Libyennes, Syriennes et Yéménites ont investi massivement les révolutions arabes, elles ont manifesté et mobilisé les réseaux sociaux pour dénoncer et alerter l’opinion publique nationale et internationale sur leurs conditions de vie. Mais ces mouvements de femmes ne sont pas inédits, les femmes arabes n’ont pas attendu les révolutions pour s’imposer dans le champ contestataire et politique. C’est ce que montre le texte de Sandrine Mansour qui ouvre le Grand angle : au cours du XXe siècle, les femmes dans les pays arabes n’ont cessé de lutter contre les puissances coloniales et les régimes des états indépendants contrôlés par une classe politique majoritairement masculine. Plusieurs témoignages dans la rubrique Parcours, notamment de Syriennes, rendent aussi compte des multiples formes de résistances politiques et féministes que développent les femmes des pays arabes.
Centré sur la continuité des luttes féministes dans ces pays, le numéro examine de plus près certaines mobilisations actuelles, en particulier en Égypte (Dina Beblawi) et au Liban (Marie-Noëlle Abi Yaghi). Ces textes montrent que si les révolutions ont ouvert des espaces de liberté et de parole, les rapports de genre sont encore fortement inégalitaires et excluent les femmes des lieux de pouvoir. Ces difficultés ne sont pas spécifiques aux femmes arabes, elles renvoient au contraire à une question partagée entre les mouvements ici (en Europe, en Occident) et là-bas (dans les pays arabes) : quelle place est donnée aux femmes et à la cause féministe dans les luttes politiques ? Ou pourquoi la question de la domination masculine est-elle exclue du champ conceptuel politique ?
Cet ouvrage collectif sur le “scandale” offre un éclairage historique sur différentes crises survenues en Suisse ou en France au XXe siècle. Qu’elles soient financières, sanitaires ou encore politiques et sociales, chacune aura marqué l’imaginaire populaire à sa manière.
Le fait jugé scandaleux et les mobilisations qu’il parvient ou non à provoquer dans l’espace public offrent un observatoire fécond pour étudier les transformations, les permanences et les conflictualités des sociétés contemporaines.
Si les dénonciations, mobilisations et autres formes de l’indignation collective ont peu débouché, en Suisse, sur un ébranlement de l’ordre des choses et des institutions, elles n’en ont pas moins été régulières. Ce livre réunit des études historiques portant sur divers scandales survenus au XXe siècle.
Du poignant dossier des enfants placés à l’affaire des fiches, du scandale du fluor à l’histoire de la création de la fondation Giacometti, et de la cuisante escroquerie de l’IOS à la bataille des "vignes maudites", avec ses surprenants développements aériens, les auteur·e·s du présent volume se sont efforcé·e·s de coupler le coup d’œil sur l’histoire et le travail en archives aux théories modernes du scandale.
Deux contributions permettront de faire le point sur l’affaire du sang contaminé en France et sur l’état de la recherche traitant de l’histoire de la corruption, tandis qu’une démarche réflexive sur le traitement, par les médias romands, des affaires DSK et Assange permettent d’ancrer le propos dans l’actualité du temps présent.
Force et équilibre diminuent avec l’âge. Chaque année en Suisse, quelque 280’000 personnes glissent ou s’encoublent et font ainsi une chute qui requiert un traitement médical ambulatoire ou en milieu hospitalier. Un entraînement régulier permettrait pourtant d’éviter bon nombre de ces accidents.
Lancée par Pro Senectute et le Bureau de prévention des accidents (bpa), la nouvelle campagne nationale vise à prévenir ces chutes par quelques exercices faciles. Elle s’adresse aux seniors mais aussi à tous les professionnel·le·s de la santé, du travail social et de l’animation ainsi qu’aux bénévoles des associations pour que cette sensibilisation soit largement diffusée auprès des personnes concernées.
Les études le confirment : pour marcher avec assurance, il faut bouger. En entraînant sa force et son équilibre, chacun·e conserve sa mobilité malgré l’âge. Aux personnes qui constatent que leur démarche devient hésitante, le plan d’action est simple : tant la force musculaire qui s’amenuise avec le temps que l’équilibre qui en est affecté peuvent se travailler, même à un âge avancé.
Cette campagne est le résultat d’un partenariat entre Pro Senectute Suisse, le Bureau de prévention des accidents, la Ligue suisse contre le rhumatisme, Physio Swiss et Promotion Santé Suisse.
La brochure en version papier peut être commandée par courriel : .
La Suisse, comme tous les pays européens, a ratifié la Convention des Nations Unies relative aux droits de l’enfant (CDE), dont l’article 3 prévoit que « l’intérêt supérieur de l’enfant doit être une considération primordiale » dans toutes les décisions le concernant.
Dans son travail d’observation de la pratique, l’ODAE romand constate pourtant que cette obligation est maintes fois négligée. Lorsque les lois sur l’asile et les étrangers sont mises en pratiques, qu’il s’agisse de demandes de regroupement familial ou de décisions de renvoi frappant directement un enfant ou entraînant l’éloignement d’un de ses parents, l’application d’une politique migratoire restrictive l’emporte trop souvent sur l’intérêt supérieur de l’enfant.
8e rapport ODAE romand en format pdf
Comment garantir aux personnes avec handicap un maximum d’autonomie ? Dorothea Lage, de la Haute Ecole spécialisée de Suisse du Nord-Ouest, explique les limites de l’offre de logement. Nombreuses sont les personnes avec handicap qui vivent encore dans des institutions où les autres décident pour elles. En matière de logement, la plupart n’ont pas la liberté de choix requise par la Convention de l’ONU relative aux droits des personnes handicapées (CDPH).
La situation pourrait cependant changer grâce à de nouveaux projets tels que la communauté de vie du Hunziker-Areal de Zurich où habite Annemarie Booss, retraitée. Le canton de Berne a aussi décidé de réagir : Adrian Hauser a cherché à savoir comment la nouvelle politique cantonale en matière de handicap entend promouvoir cette liberté de choix. Face au manque de logements adaptés aux besoins des personnes avec handicap, il est urgent d’agir.
Procap Magazine en version pdf
L’enquête International Health Policy Survey menée en 2016 par le Commonwealth Fund porte sur l’expérience du système de santé de la population âgée de 18 ans et plus dans onze pays.
Sur mandat de l’Office fédéral de la santé publique, l’Obsan présente les résultats pour la Suisse et les compare à ceux des autres pays, tout en mettant l’accent sur les évolutions observées depuis 2010.
Il apparaît notamment que d’une part, les répondants suisses recourent plus souvent aux prestations de santé mais d’autre part, ils déclarent également plus souvent renoncer à des soins de santé pour des raisons de coûts. Cet apparent paradoxe appelle à une meilleure compréhension de l’offre et de la demande de soins en Suisse.
Quatre tendances clés :
L’étude en format pdf
En 2016, pour sa deuxième édition, le Prix de l’innovation en EMS (REISO est partenaire média de ce prix) a eu pour thème la bientraitance. Ce prix organisé par CURAVIVA Suisse, faîtière des homes et institutions sociales, récompense un établissement ou un groupe d’établissement qui s’est illustré par une réalisation, une expérience ou un projet pertinent et original.
Dix institutions provenant de l’ensemble des régions romandes ont soumis des projets. Brièvement présentés dans la brochure, ils montrent que la bientraitance ne se borne pas à une absence de maltraitance et qu’elle ne se décrète pas. Elle se construit et se reconstruit tous les jours avec les personnes concernées et les proches. Les projets actuellement menés en Suisse romande dessinent des pistes concrètes vers cet idéal. Ils témoignent aussi de l’inventivité et des exigences éthiques des équipes interdisciplinaires qui collaborent dans les EMS.
Les institutions qui ont participé au Prix de l’innovation :
Trois candidatures ont été nominées et leurs auteurs ont présenté leur projet lors de la Rencontre romande de CURAVIVA, le 15 novembre 2016 à Lausanne. Lors de cette journée, les participants ont élu l’EMS Les Charmettes de Bernex lauréat du Prix de l’innovation 1916.
La brochure en format pdf
Six adolescents prennent possession d’une friche industrielle pour pouvoir se retrouver entre eux. Arol rêve d’y faire pousser des fleurs et déclare son amour à Emma, la rebelle ; Sammy, entre deux livraisons de pizzas, passe y faire un tour.
Le jour où Emma fait des vidéos de la Friche, le conseiller municipal prend les choses très au sérieux ; ces adolescents deviennent dangereux, les journalistes s’en mêlent. Vite, il faut organiser quelque chose, n’importe quoi, pour séduire cette jeunesse désoeuvrée, sinon ça va mal finir.
Luisa Campanile est italienne et suisse. Psychologue de formation, elle étudie au conservatoire de Lausanne, devient comédienne, metteure en scène, auteure de plusieurs pièces de théâtre, d’une auto-fiction (Flux migratoires, Xenia, 2008) et d’un recueil de poèmes (De l’eau et d’autres désirs, Samizdat, 2010). La Friche est sa première pièce à destination des adolescents.
NDRL, août 2017. A noter que «La friche» fait partie des six finaliste nominés pour le Prix suisse Jeunesse et Médias 2017.
Editions L’école des loisirs