Pour réunir les savoirs
et les expériences en Suisse romande
S'abonner à REISO
On rigole bien en EMS avec Pierrick Destraz. Décalé et affectueux, il joue au clown-reporter et explique les services disponibles dans les homes pour personnes âgées mais aussi les accueils temporaires, les courts séjours et les logements adaptés proposés par les institutions. La vidéo s’intitule «Coup de vieux !» mais elle aurait tout aussi bien pu s’appeler «Coup de jeune». La vie en EMS dévoilée dans ce film montre en effet une tout autre image que celle qui a encore cours dans l’imaginaire collectif.
Comme le grand public, Pierrick Destraz ignorait la nouvelle palette des prestations fournies par les EMS. Il n’imaginait pas non plus la variété des activités organisées. Avec empathie et humour, il met en scène et partage ses découvertes. Le film a été co-financé par l'AVDEMS, la FEDEREMS et l'AJIPA.
Quelques repères sur l’AVDEMS en 2016:
Philosophe et impliqué dans la formation des personnels soignants, Jacques Ricot a écrit plusieurs livres en rapport avec la fin de vie, l’euthanasie, le suicide. Dans ce nouvel ouvrage, il examine la lutte contre la douleur et les soins palliatifs. Il analyse aussi la tension entre bienveillance du soignant et droits du patient en passant en revue les modèles français et britannique de l’autonomie. Ses derniers chapitres traitent de la «tentation de l’euthanasie» et de la notion débattue et polysémique de «dignité». A ce sujet, il laisse entendre que ceux qui admettent l’euthanasie voudraient en faire un droit opposable, c’est-à-dire que l’Etat devrait s’engager à la rendre possible dans chaque situation. Ce n’est évidement pas le cas : une euthanasie doit rester un accord entre «partenaires».
La vérité. Même si Ricot reste marqué par les positions majoritairement (ré)affirmées ces dernières décennies en France, il montre un réel intérêt et du respect pour les opinions d’autres pays et cultures, dont la Suisse qui accepte l’assistance au suicide ou le Benelux qui accepte l’euthanasie. L’auteur ne s’y rallie pas et ces pratiques le laissent perplexe. Il s’éloigne pourtant aussi, dans une large mesure, du paternalisme et de l’infantilisation du malade. Pour lui, le secret médical n’est jamais opposable au patient et «mentir n’est jamais justifié ni éthiquement, ni thérapeutiquement». Dans un passé encore récent, le corps médical prenait des libertés avec ces règles majeures... Le philosophe ajoute: «Les médecins ont parfois pensé que l’héroïsme du patient face à la douleur lui octroyait une énergie efficace […] Ces théories, jamais validées, ont vécu.»
L’autonomie. Ricot estime que «la France offre un modèle, presque chimiquement pur, d’une préférence pour un régime de protection des individus contre les dérives éventuellement nuisibles de l’exercice de leurs libertés.» Il cite Suzanne Rameix : «L’Etat protège contre eux-mêmes les citoyens qui porteraient atteinte à l’intégrité de leur corps ou à leur vie.» A titre de comparaison, il explique que le contexte culturel anglo-saxon «privilégie l’indépendance de l’individu par rapport à la soumission à une loi […], une auto-détermination dont la seule limite serait la non-malfaisance […] La logique de la relation médicale peut alors se décliner de façon contractuelle». Là, l’auteur ne partage pas la vue française des devoirs fondamentaux du soignant, en particulier quand ils s’exercent contre l’avis du malade. «En dernière instance, qui juge du caractère utile du traitement ? C’est le patient, dont la volonté doit être respectée.»
Les directives anticipées. «L’insistance sur le recueil du consentement et l’irruption des notions de personne de confiance et de directives anticipées dans la législation sont des indices très éloquents de la modification de la relation qui voit le devoir de bienfaisance du médecin reculer devant le respect de l’autonomie du patient.» C’est tout à fait correct, mais Ricot reste ambivalent quand il écrit : «Le soignant pourrait devenir l’instrument passif d’une volonté toute-puissante, celle du malade.»
L’intentionnalité. Sur cette question, jugée fondamentale en France, Ricot cite J.-C. Fondras et S. Rameix : «Comment juger si une sédation profonde, continue jusqu’au décès, est sédative ou euthanasique ? […] Devant des effets secondaires problématiques (abréger la vie du patient ou porter atteinte à son autonomie), la détermination de la véritable intention et de sa légitimité reste un point crucial.» C’est là qu’on peut ou même doit diverger. En effet, si cette remarque est théoriquement impeccable, il est illusoire pratiquement et cliniquement de vouloir en faire un critère déterminant dans les décisions prises au lit du malade en fin de vie. Rappelons par exemple que 80% des décès survenant en service de soins intensifs font suite à une décision médicale. Dans de nombreuses situations, se fixer sur une appréciation de l’intentionnalité n’est pas vraiment pertinent et en tout cas terriblement subjectif. Personne ne conteste qu’il y a en France, bon an mal an, un nombre certain d’euthanasies qui ne disent pas leur nom. Pourquoi occulter ainsi cette partie de la réalité pourtant tolérée, voire admise, par la société ?
Ricot ne souhaite pas qu’une confrontation stérile perdure entre ces attitudes françaises, souvent bousculées dans les débats publics, et celles de pays libéraux, anglo-saxons et autres. Il préférerait qu’on aille vers un dialogue. S’il se fait sur des bases objectives, c’est une direction qu’on peut certainement saluer.
« Il était une fois, à la fin du siècle dernier, dans la justice pénale d'un canton suisse, des disputes entre juges et psychiatres. La justice et la psychiatrie ont alors désigné un juge et un psychiatre comme facilitateurs pour tenter d'aplanir ces difficultés. »
Par nécessité et intérêt, ceux-ci, auteurs du présent ouvrage, ont fait le constat de leurs propres méconnaissances croisées de divers aspects du droit et de la justice, respectivement de la psychiatrie, et ont tenté de répondre à un flot de questions : Comment se déroule un procès pénal ? Quelle est la place de la victime ? La société se donne-t-elle les moyens de sa politique criminelle ? Quelle est la méthode suivie par les psychiatres pour établir une expertise ? Qu'est-ce qu'un trouble mental ? Qu'est-ce que la responsabilité et l’irresponsabilité ? Que fait la société de ses membres les plus dangereux ? Quelle est la liberté du juge par rapport à l’expertise ? Une justice qui satisfasse aux concepts de rigueur et d'humanité est-elle possible ? Et bien d’autres encore.
Cet ouvrage prouve que le dialogue entre un juge et un psychiatre est susceptible de déboucher sur un résultat concret, aux confins de deux matières dont les fondements et les fonctionnements respectifs sont diamétralement divergents, mais dont l'interaction devrait servir le « vivre ensemble » au service d'une justice pénale rigoureuse et humaniste.
Jean Fonjallaz est juge fédéral au Tribunal fédéral.
Jacques Gasser est professeur à la Faculté de biologie et de médecine de l'UNIL et directeur du Département de psychiatrie du CHUV
Destiné aux jeunes entre 13 et 25 ans fragilisés par un bouleversement de liens familiaux, le portail internet leur propose informations, conseils et soutien. Cette action, lancée par la fondation As’trame en collaboration avec Ciao.ch, comprend également une présence sur les réseaux sociaux et des clips vidéo thématiques. Le premier d’entre eux, « Histoire d’un divorce ordinaire », se penche sur le vécu des jeunes lorsque les parents se séparent.
Même si la situation du divorce est largement répandue et souvent banalisée, As’trame a constaté combien elle impacte les adolescents et jeunes adultes, en pleine construction de leur propre vie sociale et professionnelle. Cependant, il leur est souvent difficile de parler de ce qu’ils ressentent à leur entourage.
Parmi les points forts du projet « Astrame4You », la participation des jeunes tiendra aussi une place centrale. Ce sont en effet des jeunes ayant traversé des situations de deuil, séparation parentale, ou de maladie au sein de la famille qui seront appelés à créer les scénarios des prochains clips. Leurs témoignages seront traduits en images par une dessinatrice.
Présentation des nombreux enjeux et des pistes de travail soulevés lors de la rencontre publique «Permis de travail... Et alors? Emploi et migration: freins et moteurs de l'intégration sur le marché du travail». Avec le compte rendu des ateliers et de la table ronde.
Compte rendu par Joëlle Tharin, déléguée à l'intégration et responsable du Secteur intégration de la Ville de Renens, en collaboration avec Migjen Kajtazi, chargé de projets et responsable d’antennes au Bureau cantonal pour l'intégration des étrangers et la prévention du racisme.
Jacques Besson est professeur de psychiatrie communautaire à la Faculté de médecine de Lausanne et au CHUV. Intéressé dès le début de sa carrière à l’alcoologie et aux addictions en général, il est également très attentif la dimension spirituelle de la santé.
Pour planter le décor. « L’intuition que nous vivons dans une société addictogène se vérifie au quotidien. Nous sommes dans une civilisation d’addiction générale au quantitatif, au numérique, à l’avoir et au prendre, dans un matérialisme étanche aux fraternités indispensables. » L’auteur définit la spiritualité comme un besoin naturel et universel de sens et de cohérence avec soi-même, autrui et l’univers, qui peut être profane ou religieux. « Des études canadiennes et suisses sur les facteurs de rétablissement d’alcooliques ont permis de trouver une pluralité de facteurs protecteurs, au premier rang desquels figurait la spiritualité (Jésus, Bouddha, Mahomet) mais aussi des facteurs profanes. »
Un diagnostic holistique doit se demander si « le patient possède des ressources potentielles, tant groupales que culturelles, incluant la spiritualité […] Quel sens donne-t-il à sa destinée ? » Les psychiatres américains se voient recommander d’effectuer une anamnèse spirituelle. En Europe, sommes-nous capables d’affronter notre difficulté à poser ces questions ?
Médecine et spiritualité/religion. C.G. Jung avait la conviction que la spiritualité est au cœur du rétablissement de l’alcoolique et que notre monde va à sa perte s’il ne reconnaît pas les besoins spirituels. « Bien évidemment, un tel positionnement nous place aux confins de la médecine. Ses détracteurs y voient la mainmise possible de groupements fondamentalistes, en rupture avec la science. Ils craignent le passage d’une aliénation à une autre. » Pourtant : « s’il apparaît que la dimension spirituelle est bénéfique pour les patients, c’est un devoir pour la médecine d’intégrer ce champ dans ses préoccupations cliniques. » Pas simple… Surtout en psychiatrie qui est en tension affichée avec la religion depuis ses débuts.
Les apports des neurosciences. Besson traite des neurosciences de l’addiction, notamment de la plasticité neuronale, et poursuit avec la neurothéologie : « Pour elle, science et religion n’ont aucune raison d’être incompatibles. Les questions spirituelles et religieuses sont naturelles, inscrites dans la biologie. » Sont abordées les dimensions génétiques et épigénétiques avec une question sur les mèmes, vus comme équivalents des gènes, mais pour la sélection des idées dans l’évolution culturelle. « La psychologie évolutionniste affirme que la spiritualité chez l’humain provient de mécanismes adaptifs, en vue de la survie. »
Névrose de civilisation. Dans la conclusion, l’auteur fait référence aux travaux de Viktor Frankl sur l’inconscient spirituel qui, lorsqu’il est refoulé, devient source de névrose de civilisation, avec les trois symptômes que sont l’addiction, l’agression et la dépression. « L’addiction fonctionne comme une automédication, au prix d’une attaque des liens et du sens. La spiritualité, elle contribue au contraire à la nécessaire cohérence. » Et l’auteur de terminer sur une note écologique: « Nous consommons les ressources de notre planète sur un mode parfaitement addictif. C’est sans doute pour cette raison qu’apparaît un mouvement d’écospiritualité, aspirant à un rapport équilibré entre humains et Terre nourricière. »
Aujourd’hui, après des décennies marquées par la science « dure » et un certain scientisme, c’est une démarche très estimable mais aussi délicate, y compris pour un académique de plein droit, d’investiguer les interfaces, les interactions, entre spirituel et médico-thérapeutique. Démarche pourtant nécessaire.
La «révolution numérique » et le concept « industrie 4.0 » sont des slogans politiques qui influencent fortement le débat politique concernant le futur. Les avancées technologiques sont présentées en règle générale comme des faits inéluctables auxquels la société doit s’adapter au plus vite pour ne pas mettre en jeux ses capacités futures.
Le nouveau recueil (disponiblie en ligne en format pdf) du Réseau de réflexion aborde les questions suivantes: quels sont, au fond, les bouleversements technologiques actuels qui touchent l’économie et la société ? Quelles conséquences ont les avancées technologiques sur les projets politiques? Comment peut-on main- tenir ou augmenter les libertés, la protection de la sphère privée et le contrôle démocratique ? Comment améliorer les conditions de travail ? Pourrait-on même concevoir une transformation technologique favorisant l’émancipation et qui aiderait à surmonter les relations de pouvoir?
Vernissage en Suisse romande le jeudi 7 décembre 2017, de 19h à 21h, à Lausanne, Espace Dickens. Débat sur «Technologie, émancipation et crise » avec Daniel de Roulet, écrivain et auteur, Beat Ringger, secrétaire général du Réseau de réflexion. Modération: Véréna Keller. Flyer des vernissages en format pdf
En Suisse, la plupart des gens meurent dans des hôpitaux ou des établissements médico-sociaux. Leurs besoins individuels y sont souvent trop peu pris en compte. En outre, les spécialistes impliqués dans les soins communiquent souvent insuffisamment. Renforcer les soins palliatifs, qui offrent un accompagnement global de la personne en fin de vie, pourrait être un moyen d'améliorer cette situation. C'est la conclusion à laquelle aboutit le Programme national de recherche «Fin de vie». Deux éclairages :
Coûts. Les coûts élevés des traitements en dernière phase de la vie font débat dans l'opinion publique. Les résultats du PNR 67 montrent que les personnes âgées en fin de vie génèrent durant la dernière phase de leur vie des coûts considérablement moins élevés que les personnes qui décèdent jeunes. L'une des raisons est que les personnes âgées meurent moins souvent à l'hôpital. Le traitement des cancers chez les patients en fin de vie est particulièrement coûteux. Mais la disposition de la population à subvenir aux coûts de fin de vie est élevée, plus encore en Suisse romande qu'alémanique.
Décisions. Dans 70% des décès qui ne sont pas survenus de manière subite en 2013, une décision a été prise, soit d'abstention thérapeutique, soit d'arrêt thérapeutique, soit de lutte contre des symptômes ou des douleurs au risque d'abréger la survie. Dans 3% de ces cas seulement, une décision a été prise de mettre un terme à la vie. Ceci comprend l'assistance au suicide, l'aide active au décès sur demande ou sans demande explicite du patient. À noter qu'un grand nombre de patient-e-s passent la dernière phase de leur vie sous sédation et ne sont donc pas conscient-e-s au moment de mourir. En 2013, une personne sur six en fin de vie en Suisse était concernée. On entend par sédation profonde l'induction d'un sommeil médicamenteux profond jusqu'à ce qu'intervienne le décès dans le but de soulager des symptômes impossibles à contrôler par d'autres moyens. Si en revanche une sédation est appliquée sur des personnes qui ne se trouvent pas en fin de vie, il s'agit d'une forme d'interruption intentionnelle de la vie interdite par la loi suisse.
Présentation par Barbara Fontana Lana d’un manuel de formation et d’une bande dessinée pour soutenir l’autodétermination et la participation citoyenne des personnes avec une déficience intellectuelle, avec bibliographie.
Le manuel « Former la personne avec une déficience intellectuelle à l’autodétermination et à la participation citoyenne » (Fontana Lana, Angéloz Brügger, & Petragallo Hauenstein, 2017) et la bande dessinée « Mes Idées, Ma Vie » (Fontana-Lana, Petitpierre, & Petragallo Hauenstein, 2017) naissent d’une recherche participative, financée par la Fondation Eben-Hézer, qui a eu lieu à la Cité du Genévrier (VD, Suisse), entre 2014 et 2016 [1].
L’importance de favoriser l’émergence d’actions autodéterminées et de citoyenneté active pour des adultes avec une déficience intellectuelle (DI) n’est plus à prouver (Hatton et al., 2004 ; Tremblay, 2011 ; Wehmeyer, 2010). Par autodétermination, on entend la possibilité de faire des choix et de prendre des décisions en accord avec ses préférences, ses valeurs et ses objectifs, afin de déterminer le degré de contrôle qu’une personne souhaite avoir sur sa propre vie et en garder ou augmenter ainsi la qualité (Wehmeyer, 1992 ; 2005). La participation citoyenne se définit comme « l’exercice des droits civils, sociaux et politiques et des responsabilités qui y sont associées, par le biais de pratiques de participation, dans une grande diversité de lieux (association, groupe), à différents niveaux (local, national, international) » (Tremblay & Dufresne, 2009, p. 5). Les outils pouvant faciliter l’implémentation d’actions autodéterminées et de citoyenneté active au niveau des pratiques quotidiennes restent limités, surtout en français, d’où l’intérêt de formaliser les procédures et les outils issus d’une intervention qui a pu montrer son efficacité [2].
Le manuel se compose d’une partie théorique d’environ 70 pages présentant une synthèse des connaissances actuelles relatives à l’autodétermination et à la citoyenneté active des personnes avec une DI légère à modérée. Elle propose un cadre cohérent pouvant soutenir leur implémentation au niveau des pratiques quotidiennes.
Cette partie présente les définitions les plus significatives, des modèles théoriques, des outils d’évaluation et des programmes d’intervention pour ces concepts. Une attention particulière est portée à l’identification des facteurs, tant aux niveaux personnel que sociétal, pouvant entraver le déploiement d’actions autodéterminées et de participation active (Abbott & McConkey, 2006 ; Shogren & Broussard, 2011 ). La posture du praticien dans la relation éducative est détaillée, mettant en évidence l’importance d’adopter un modèle social de compréhension du handicap (Wehmeyer & Abery, 2013 ; Werner, Corrigna, Ditchman, & Sokol, 2012). Cette partie théorique insiste également sur la nécessité de contextes porteurs tant au niveau vertical (soutien du Conseil de Fondation, de la Direction, des cadres institutionnels) qu’horizontal (collaboration entre les partenaires éducatifs, les thérapeutes, les parents, les personnes avec une DI, l’équipe de recherche, etc.) (Beidas et al., 2013 ; Greenhalgh, Robert, Macfarlane, Bate, & Kyriakidou, 2004). Finalement, des conseils didactiques sont donnés afin d’accompagner de manière adéquate les interventions destinées aux personnes avec une DI (Gates & Waight, 2007; Hillmann et al., 2013; Llwellyn, 2009).
La deuxième partie du manuel se compose d’environ 110 pages présentant des séances de formation. Elles s’adressent tant aux professionnels, qu’aux personnes avec une DI. Chaque séance présente ses objectifs, le matériel à utiliser, des éventuelles ressources à consulter (ressources qui sont pour la plupart à disposition sur la clef USB qui accompagne le manuel), ainsi que les étapes à suivre. En lien avec les séances, les aspects didactiques les plus significatifs sont rappelés et des situations éducatives emblématiques sont brièvement discutées.
« Mes Idées, Ma Vie » s’adresse à un plus large public. Cette bande dessinée illustre des situations de la vie quotidienne à travers douze vignettes qui abordent de manière ironique les tiraillements, les dilemmes et les enjeux de pouvoir de la relation éducative. Ainsi les apports théoriques développés dans le manuel de formation trouvent ici une forme illustrée et synthétique.
Son objectif est d’ouvrir la discussion, permettre le développement d’une réflexion autour de situations dont les contenus ont réellement émergé lors de la recherche participative. Pour soutenir les échanges, chaque vignette est accompagnée d’une contribution réalisée par des auteurs aux statuts variés, tels des représentants du monde de la recherche scientifique, du management des établissements, des institutions politiques, des parents et des personnes avec une DI. Les réflexions tournent autour des changements en cours dans la manière de concevoir l’accompagnement de la relation éducative ; des enjeux et des paradoxes liés au pouvoir de la prise de décision ; et des éléments contextuels pouvant soutenir des actions autodéterminées et de citoyenneté active chez des adultes avec une DI vivant en établissement éducatif.
Ce livre peut être utilisé comme lecture introductive pour préparer un travail de fond au niveau de l’autodétermination et de la citoyenneté active ; sous forme d’ateliers de travail thématiques à l’aide d’une ou de quelques vignettes ; il peut aussi être conçu pour organiser des expositions avec des vignettes sous forme de poster [3].
Les illustrateurs, Gionata Bernasconi et Nicola Rudelli, ont su mettre en lumière avec perspicacité et humour, des situations de vie quotidienne. Leur double statut d’illustrateurs et d’éducateurs spécialisés les a autorisés à regarder de manière auto-ironique le monde institutionnel. Que personne ne se sente particulièrement visé… ou, mieux, que tout le monde puisse rire de soi-même. Car comme le dit très bien une jolie phrase d’un auteur anonyme : « Bienheureux celui qui a appris à rire de lui-même car il n’a pas fini de s’amuser .»
Abbott, S., & McConkey, R. (2006). The barriers to social inclusion as perceived by people with intellectual disabilities. Journal of Intellectual Disabilities, 10(3), 275-287.
Beidas, R. S., Aarons, G., Barg, F., Evans, A., Hadley, T., Hoagwood, … Mandell, D. S. (2013). Policy to implementation: evidence-based practice in community mental health – study protocol. Implementation Science, 8-38.
Fontana-Lana, B., Angéloz Brügger, P., & Petragallo Hauenstein, I. (2017). Former la personne avec une déficience intellectuelle à l’autodétermination et à la participation citoyenne. Fribourg, Suisse : Institut de Pédagogie Curative, Université de Fribourg.
Fontana-Lana, B., Angéloz Brügger, P., Gobet, L., & Hauenstein, I. (2016). Des outils pour soutenir l’implémentation de pratiques d’autodétermination et de participation citoyenne en milieu socio-éducatif. Revue suisse de pédagogie spécialisée, (1), 18-25.
Fontana-Lana, B., Petitpierre, G., & Petragallo Hauenstein, I. (2017). Mes Idées, Ma Vie. Bellinzona, Suisse : Edizioni Fondazione ARES.
Gates, B., & Waight, M. (2007). Reflections on conducting focus groups with people with learning disabilities: theoretical and practical issues, Journal of Research in Noursing, 12(2), 111-126.
Greenhalgh, T., Robert, G., Macfarlane, F., Bate, P., & Kyriakidou, O. (2004). Diffusion of innovations in service organizations: Systematic review and recommendations. Milbank Quarterly, 82, 581-629.
Hatton, C., Emerson, E., Robertson, J., Gregory, N., Kessissoglou, S., & Walsh, P. N. (2004). The Resident Choice Scale: A Measure to Assess Opportunities for Self-Determination in Residential Settings. Journal of Intellectual Disability Research, 48(2), 103‑113.
Hillman, A., Donelly, M., Dew, A., Stancliffe, R. J., Whitaker, L., Knox, M., … Parmenter, T. R. (2013). The dynamics of support over time in the intentional support networks of nine people with intellectual disability. Disability & Society, 28(7), 922‑936.
Llwellyn, P. (2009). Supporting people with intellectual disabilities to take part in focus groups: reflections on a research project. Disability & Society, 24(7), 845-856.
Shogren, K. A., & Broussard, R. (2011). Exploring the Perceptions of Self-Determination of Individuals with Intellectual Disability. Intellectual and Developmental Disabilities, 49(2), 86‑102.
Tremblay, M. (2011). Le mouvement d’émancipation des personnes ayant des limitations fonctionnelles : de la reconnaissance des droits à la participation politique. Réseau international sur le Processus de production du handicap. En ligne
Tremblay, M., & Dufresne, J.-S. (2009). Pour le plaisir…L’implication et l’engagement civique des jeunes des Laurentides (Rapport de la recherche-action sur l’implication et l’engagement civique des jeunes des Laurentides, déposé à l’Entente sur l’Education à la Citoyenneté).
Wehmeyer, M. L. (1992). Self-Determination and the education of students with mental retardation. Education and Training in Mental Retardation, 27(4), 302‑314.
Wehmeyer, M. L. (2005). Self-Determination and Individuals with Severe Disabilities: Re-examining Meanings and Misinterpretations. Research and Practice for Persons with Severe Disabilities, 30(3), 113‑120.
Wehmeyer, M. L. (2010). L’autodétermination. Encyclopédie internationale multilingue de la réadaptation. En ligne
Wehmeyer, M. L., & Abery, B. H. (2013). Self-Determination and Choice. Intellectual and Developmental Disabilities, 51(5), 399‑411.
Werner, S., Corrigna, P., Ditchman, N., & Sokol, K. (2012). Stigma and intellectual disability: A review of related measures and future directions. En ligne
[1] Le lecteur intéressé pourra trouver plus d’informations sur la recherche « Mon Institution, Ma Vie, Ma Voix » et sur les publications qui lui ont fait suite à l’adresse suivante : http://fns.unifr.ch/autodetermination/fr
[2] L’article de Fontana-Lana, Angéloz Brügger, Gobet et Hauenstein (2016) relate des résultats statistiques montrant l’efficacité de la recherche et des outils développés.
[3] Des événements de présentation de la bande dessinée sont déjà prévus sous cette forme. Les posters des vignettes peuvent être prêtés. Les institutions ou associations intéressées peuvent en faire la demande à travers le site http://fns.unifr.ch/autodetermination/fr, sous la rubrique Demande de l’exposition itinérante, qui y paraîtra dès le printemps 2018.
Encore un livre du philosophe des sciences Michel Serres. Avec son langage fleuri et son immense érudition devenus habituels, il se montre convaincu que la société est entrée dans l’ère d’Hermés, le messager, le communicateur, et que les données numériques sont au cœur de la bataille sociale et politique d’aujourd’hui. Quelques extraits donnent une idée de ce festival de la pensée.
Pensée. « Qu’est-ce que penser ? Au minimum effectuer ces quatre opérations : recevoir, émettre, stocker, traiter de l’information. » C’est ce par quoi l’homme a avancé au cours des millénaires, et ce sont les mêmes opérations que réalisent les nouveaux moyens informatiques d’aujourd’hui.
Evolution. « La vie opère par émergences, par synthèses inattendues, elle explose d’inventions. Comme le cosmos avec son expansion, l’évolution peut passer pour une fabrique de nouveautés. »
Changements sociétaux. « Peu à peu, nos techniques se découplent de cette ancienne attache, où régnaient la séparation des sujets pensants (et puissants) et des objets (humains) passifs à exploiter - pour s’accoupler aux sciences de la vie et de la Terre où foisonne le possible, aussi bien qu’à celles de l’information, où règne le virtuel. » Il lui paraît qu’« agonise l’ère où la concentration faisait le pouvoir, le savoir la fortune, l’Etat, la société ». Peut-être… L’auteur de cette recension espère que ces effets bénéfiques se concrétiseront.
Big data. « Cruciale, la bataille sociale et politique d’aujourd’hui concerne les données (disponibles en masse), puisque peu à peu elles équivaudront à l’argent (...) Voilà désormais le bien commun, bien de tous et de chacun, souvent de manière difficile à partager. » Universelle, la transparence actuelle « laisse certes aux puissants la possibilité de développer des surveillances et d’abominables espionnages. Mais, aussi, un seul individu peut dénoncer ces abus et rendre les coupables détestables universellement. » Comme un rappel de ce qu’Esope disait de la langue, à la fois la meilleure et la pire des choses.
Environnement. « La construction de l’identité ne procède pas seulement de l’entourage humain mais aussi, peut-être surtout, des eaux, plantes et bêtes. L’existence exclusivement humaine et politique handicape à tel point que la majorité de nos contemporains rapetissent de manière infantile. »
Nouveau monde. « Je voudrais, avant de mourir, devenir sage-femme, aider à l’enfantement du nouveau monde. Ma vie entière m’y a préparé, par l’écoute attentive des craquements émis par l’ancien. Les crises que nous traversons, je les entends comme des plaintes émises en travail de gésine. » C’est dire que, si Serres s’approche de 90 ans, nous devons néanmoins nous attendre à le lire encore.
Avec l'âge apparaissent toute une série de nouveaux défis, tant sur le plan physique que psychique. Grâce à son approche basée sur la pleine conscience, cet ouvrage propose aux seniors de nombreux outils pour y faire face : méditations, exercices physiques. Avec un objectif : accroître leur bien-être.
Le programme présenté dans ce manuel pédagogique propose des exercices et pratiques destinés à favoriser l’exploration bienveillante de soi, stimuler les ressources d’adaptation et permettre au senior de se sentir plus en paix. Cet entraînement propose une nouvelle façon d’être là, présent. Servant de socle à une importante étude européenne sur la santé mentale et le vieillissement, le programme se révèlera également une ressource pour les professionnel·le·s désireux d’accompagner les seniors dans cette phase de leur vie.
Brigitte Zellner Keller, psycholinguiste suisse, à l’origine du Mindfulness-Based Cognitive Approach for senior ; Claude Maskens, psychotérapeute, Université libre de Bruxelles ; Jackie Attala, psychothérapeute.
C’est en 1978 que Edwards and Steptoe permettaient la naissance du premier « bébé-éprouvette », en Angleterre. A la naissance de Louise Brown, le magazine Time avait titré « The most awaited birth in perhaps 2000 years », la naissance peut-être la plus attendue depuis 2000 ans… Cette réussite médico-technologique avait frappé les esprits, mais on n’imaginait guère les développements extraordinaires qui s’ensuivraient. De nombreuses questions étaient posées. Qu’allait être le devenir psycho-social, sociologique et juridique des enfants nés de procréation médicalement assistée (PMA) et de leurs parents. En Suisse, la Commission nationale d’éthique a publié en 2013 un rapport étoffé sur la PMA et les perspectives y relatives [1].
La qualité des relations est déterminante
Partout aujourd’hui, ces questions sont débattues. A ce stade, 6.5 millions d’enfants sont nés par fécondation in vitro. Les travaux scientifiques de S. Golombok et coll. [2] ont mis au défi certaines idées/craintes fréquentes à propos de ces nouvelles familles et du développement des enfants. Elles démontrent que les paramètres structurels familiaux (nombre de personnes concernées, genre, orientation sexuelle, liens génétiques - ou pas - des parents aux enfants) sont moins importants pour le bien-être des enfants que la qualité des relations intra-familiales [3]. « IVF families are doing well », c’est-à-dire que les enfants peuvent prospérer – ou non – aussi bien dans ces familles différentes que dans les traditionnelles. Points particuliers : dans les familles à deux mères, les « co-mothers » sont plus impliquées avec les enfants que ne le sont les pères. Plus de 90% des enfants vivant dans des familles à parents gays développent une orientation hétérosexuelle.
Une question majeure, dans ce domaine et ailleurs, est celui du secret. Les études confirment que les enfants qui ont été informés (surtout si c’est tôt, vers 4-6 ans) le vivent mieux que ceux maintenus dans l’ignorance. Est confirmé aussi que, très généralement, les enfants sentent qu’on leur cache quelque chose. « Les secrets créent des frontières, il faut promouvoir une communication ouverte », dit Golombok. Au reste, il ne s’agit pas de nier la difficulté pour des parents FIV d’en parler à leur progéniture ; mais, souvent, les parents qui n’ont rien dit à leur enfant en avaient parlé à d’autres autour d’eux !
La quête des demi-frères et sœurs
Développement aux USA : le Donor Sibling Registry, un site où les enfants nés par PMA avec don de gamète peuvent rechercher leurs demi-frères et sœurs (le maximum ainsi trouvé est de 55, mais des articles de la presse grand-public ont parfois évoqué des chiffres plus élevés!). Ce registre a plus de 55'000 membres et a permis des contacts entre 15’000 personnes concernées. Intéressant de savoir que ces enfants, devenus ados ou adultes, ont plus envie de prendre contact avec leurs « half-siblings » qu’avec le donneur de gamète. L’oratrice a aussi parlé des sentiments et relations, fréquentes, des enfants avec la mère de substitution.
Une dernière dimension, sociétale : il arrive bien sûr que des enfants de familles différentes soient l’objet de questions désagréables et moqueries, à l’école par exemple. Alors que des mots racistes seraient immédiatement sanctionnés par les maîtres, ces derniers sont moins fermes, voire mous, s’il s’agit de remarques sur les circonstances familiales. Partout, on peut encore progresser.
[1] Commission nationale d’éthique pour la médecine humaine (CNE-NEK). La procréation médicalement assistée - Considérations éthiques et propositions pour l’avenir. Berne : Prise de position no. 22/2013.
[2] Notamment dans le cadre de la « European Study of Assisted Reproduction Families » (ARF), puis de la « UK Longitudinal Study on ARF ».
[3] Golombok, S. (2015) Modern Families: Parents and Children in New Family Forms. Cambridge: Cambridge University Press.
Qu’est-ce qui fonde aujourd’hui la légitimité d’agir pour les jeunes féministes? Cette question traverse l’ensemble des articles de ce numéro, qu’il s’agisse des collectifs autonomes au Brésil, des mouvements pour l’avortement libre et gratuit au Québec, des cours d’autodéfense féministe en France, des parcours individuels de militantes genevoises ou enfin des pratiques au sein de la blogosphère.
Les luttes ne sont estimées légitimes que si elles prennent en compte la diversité des discriminations vécues par les femmes: il s’agit de s’attaquer à la fois à ce qui fait le socle de l’oppression commune des femmes, le patriarcat, et aux spécificités de leurs conditions de vie, différenciées selon des critères de division hiérarchique comme la classe sociale, la nationalité, la sexualité, l’âge. La force du mouvement féministe tient alors à sa capacité à mobiliser sur plusieurs fronts: antisexistes, anticapitalistes, antiracistes, contre l’homophobie, l’âgisme, etc.
Des indignées madrilènes articulant lutte féministe, lutte anticapitaliste et quotidienneté, des féministes mexicaines dénonçant et sanctionnant en pleine place publique les auteurs des féminicides, des activistes allemandes armées de pompons, toutes de rose et argenté vêtues pour interrompre le spectacle viriliste de la gauche radicale face à la police, des militantes en marche pour enseigner aux femmes comment protéger et récupérer des semences indigènes en Inde et au Paraguay… Ces quelques exemples tirés du numéro illustrent le renouvellement actuel des formes de militantisme féministe, sans pour autant faire tabula rasa de l’héritage du mouvement des années 1970.
Que signifie vraiment l’autonomie en fin de vie ? Ce débat prend souvent une tournure simplifiée voire idéologique. Dans son nouvel ouvrage, Gian Domenico Borasio, professeur en médecine palliative à l’Université de Lausanne, plaide pour une médecine à l’écoute du patient, fondée sur le respect des vœux et des attentes de celui-ci, plutôt que guidée par des impératifs techniques ou économiques. Après « Mourir », paru dans la même collection et dont la nouvelle édition actualisée paraît simultanément, l’auteur poursuit ce combat qui lui est cher.
La thèse principale de son livre est inspirée par son expérience quotidienne de médecin au chevet des mourants : en réduisant le débat sur l’autonomie en fin de vie à la seule possibilité de déterminer soi-même le moment de sa mort, on passe à ses yeux à côté du sujet. Car la diversité des souhaits, des peurs et des besoins en fin de vie est aussi riche et complexe que le parcours individuel de chacun.
Gian Domenico Borasio, né en 1962, est neurologue et palliativiste. Il est professeur titulaire de la chaire de médecine palliative à l’Université de Lausanne et chef du Service de soins palliatifs et de support au CHUV
«Voilà plus de 50 ans que Noël Constant arpente les rues de Genève. Né en 1939 à Mâcon, livré très jeune à lui-même avant d’être recueilli par les Frères de Taizé, cet homme au regard doux ne connaît qu’un combat : fondateur et président de Carrefour-Rue, son association vient en aide à celles et ceux que la vie a malmenés.
Nombre de ses activités sont aujourd’hui connues et reconnues : de « La Coulou » en passant par « Le hameau des chemineaux », une web radio et la publication du petit journal « La Feuille de trèfle ». Il restait à révéler la philosophie qui les sous-tend. C’est ce que met en évidence ce Plans Fixes conduit par Brigitte Mantilleri. Tour à tour intime et interpellateur, il permet à Noël Constant d’expliquer d’une voix tranquille dans quelles conditions et pourquoi il est parvenu à imposer et à développer une vision très personnelle de l’aide sociale.
Une manière de rappeler que le vivre ensemble peut être une utopie en mouvement et que l’existence n’a véritablement de sens qu’à la condition de la partager avec d’autres.»
En 2016 à Fribourg, Henrik Olofsson a réalisé un reportage autour du concert de Noël qui a réuni quatre générations de chanteurs autour de 200 seniors.
Lors de deux soirées mémorables en décembre 2016 à la Cathédrale de Fribourg, plus de 200 résidents de 20 EMS différents ont interprété des chants de Noël avec deux chœurs d’enfants (Les Enchanteurs de Fribourg et Chanteclair de Belfaux) et un Chœur mixte (les 4 Saisons de Corminboeuf), soit quatre générations sur la même scène.
Henrik Olofsson a promené sa caméra et son micro durant toute la phase de préparation des concerts, d’avril à décembre 2016. Il en est résulté un documentaire remarquable, plein d’émotions et de rires. Visionner un extrait sur Youtube, en ligne.
Alors, si vous cherchez un cadeau de Noël, n’attendez pas et passez commande du DVD à l’Association fribourgeoise des institutions pour personnes âgées (AFIPA). Prix : 20 fr., port offert. Commande par mail.
Auprès de ceux qu’elle accueille et accompagne tous les jours dans le cadre de sa consultation, Nicole Landry-Dattée a appris que les enfants font preuve de réelles capacités à penser les questions existentielles. Ils nous donnent de grandes leçons de vie et d’amour. Cet ouvrage relate une expérience pionnière acquise au sein du groupe de soutien aux enfants de parents atteints de cancer. A l’écoute de ce qu’ils expriment, l’auteur tente de répondre aux questionnements des adultes : pourquoi ? quand ? comment parler aux enfants de ce qui arrive à leurs parents malades ?
« Ce livre d’expérience et de réflexion prend la dimension d’un témoignage philosophique. Il nous permet de puiser dans ces échanges avec les enfants la capacité d’assumer autrement nos responsabilités humaines et sociales auprès et au service de la personne malade ainsi que de ses proches. Pour celles et ceux qui sont confrontés personnellement au cancer ou à d’autres maladies graves, ce document constituera également une source d’inspiration, un savoir, un mode d’accompagnement et peut-être de réconfort, dotés de la valeur d’un acte de vie. » Emmanuel Hirsch
La recherche-action Jobsharing: une opportunité organisationnelle pour la gestion du temps de travail en hôpital réalisée par le Département Economie d’entreprise, santé et social [1] de la Haute école spécialisée du Tessin (SUPSI) a étudié comment soutenir l’introduction du jobsharing.
Par jobsharing, l’étude entend le partage d’un poste à plein temps entre deux personnes ou plus avec des activités interdépendantes et une responsabilité commune (Krone-Germann, de Chambrier, 2015 [2]). Comment procéder pour que ces emplois soient une réelle opportunité pour les médecins, femmes et hommes, et l’organisation ?
L’Ente Ospedaliero Cantonale (EOC), une institution autonome régie par le droit public qui gère les quatre hôpitaux régionaux non universitaires, l’Institut Oncologique et une clinique de réhabilitation, souhaitait un cadre général pour le jobsharing. Il devait être valable pour tous les médecins qu’elle emploie car leurs conditions de travail et leurs contrats sont gérés de façon unitaire et centralisée. L’EOC s’intéresse au jobsharing pour deux raisons. Premièrement, à cause d’une féminisation du corps médical et du renouvellement des générations, il s’est retrouvé face à une demande accrue d’autonomie dans la gestion du temps du travail afin de garantir une meilleure harmonisation entre les temps professionnels et les temps privés. Deuxièmement, l’introduction du Master en médecine humaine prévu pour 2017 au Tessin impose de trouver des arrangements, en particulier pour les médecins cadres, permettant de concilier leur présence à l'hôpital avec leur activité d'enseignement.
Pour comprendre si le jobsharing peut répondre aux attentes des médecins et de l’organisation, 37 médecins actifs dans différentes fonctions (médecins assistant-e, chef-fe de clinique, chef-fe de service, médecin chef-fe) et dans différentes spécialisations ont été interviewés sur leur perception de la gestion du temps de travail dans les services et la possibilité d’introduire un temps partiel ou jobsharing. De plus, trois focus group homogènes par fonction médicale et deux focus group avec des représentant-e-s des équipes en soins infirmiers ont été réalisés, étant donné que le jobsharing des médecins peut avoir des effets concrets sur tous les professionnels de la santé actifs dans les services.
La recherche, en donnant des indications concrètes, a souligné que le jobsharing déploie ses effets positifs pour le bien-être au travail, l’harmonisation de ce dernier avec les responsabilités familiales, la carrière et la qualité des soins, seulement si l’organisation est active dans l’introduction de cette modalité de travail en aménageant un cadre organisationnel favorable au partage d’un poste de travail et si le service n’est pas en sous-effectif.
Consulter le rapport de recherche
[1] Le team de recherche du Dipartimento economia aziendale, sanità e sociale DEASS était composée par: Danuscia Tschudi (cheffe de projet), Angelica Lepori, Spartaco Greppi, Carlo De Pietro, Roberto Raveglia e Anja Gafner. L’étude s’est développée sur une période de 16 mois grâce aux financements du Programme pour l’égalité des chances dans les HES du Secrétariat d’Etat à la formation, à la recherche et à l’innovation SEFRI et de l’EOC.
[2] KRONE-GERMANN I., DE CHAMBRIER A. (2015), Le jobsharing : deux expertises pour le prix d’une, consulté en ligne le 7 mars 2017.
L’approche par les pairs n’est pas nouvelle en Suisse. Elle est appliquée dans différents champs d’intervention et dans divers domaines. En santé sexuelle, cette approche s’est peu institutionnalisée en Suisse, malgré de nombreux projets pilotes et autres programmes.
Afin de proposer des références communes pour appuyer cette méthode, SANTÉ SEXUELLE Suisse a sorti un cadre de référence pour l’éducation par les pairs chez les jeunes.
La promotion d’une approche par les pairs par SANTÉ SEXUELLE Suisse est motivée par deux raisons principales:
Un dictionnaire impertinent de la vieillesse, certes, mais aussi amoureux de la vie. Les uns pourraient voir dans l’impertinence un relatif manque de respect… D’autres pourraient y saisir une manière de se rassurer par l’humour devant le caractère inéluctable d’une vieillesse redoutée. D’autres encore (et c’est le défi que relèvent les auteurs) veulent y trouver une manière de ne pas se soumettre à l’arbitraire technique, administratif, économique et gestionnaire quand il vient limiter l’exercice de la liberté des plus âgés de nos contemporains. C’est aussi, avec les mots, l’occasion de tenir une posture politique affirmée.
Nourri par une vingtaine d’auteurs, porté par l’association « EHPAD’côté - Les pas de côté », ce dictionnaire iconoclaste mène combat sur les mots pour dire le réel de la vieillesse, pour soutenir toutes les pratiques inventives, formuler des alternatives aux modèles de « prise en charge » des vieux qui espèrent être regardés plutôt comme une chance, au moment où, plus que jamais, ils demandent à être accompagnés, soignés, envisagés… comme égaux à tout autre.
Sous la direction de Michel Billé, sociologue ; Christian Gallopin, médecin, poète et philosophe ; Alain Jean, médecin généraliste ; Didier Martz, philosophe et chroniqueur radio ; José Polard, psychologue et psychanalyste.
Quelques définitions
BIEN VIEILLIR Vous en connaissez, vous, qui ont envie de vieillir mal, de finir mal ?
COMPLIANCE Un malade – ou un vieillard – compliant est un malade apprécié des soignants. C’est un bon malade, Il fait ce qu’on lui dit de faire là où on lui dit de le faire. Il accepte de plier et de ne pas penser. Bref, un con-pliant.
EHPAD [En France, abréviation pour Etablissement hébergeant des personnes âgées dépendantes, anciennement maison de retraite.] Ne pas confondre EHPAD et iPad, même si l’on cherche à équiper les premiers avec les seconds.
SEXE Le sexe dans le grand âge reste un sujet tabou. Toutefois, ce thème est fréquemment abordé lors de publications ou de colloques. Le sexe sert alors de cache-sexe, pour dissimuler le véritable sujet tabou du grand âge : la mort.
Un ouvrage pragmatique qui présente les pratiques évaluatives actuelles et innovantes réalisées en formation supérieure professionnalisante.
Ce guide est le fruit d’un projet d’innovation pédagogique déployé à la Haute école spécialisée de Suisse occidentale (HES-SO). Co-écrit par une vingtaine d’experts de l’enseignement supérieur professionnalisant, ce livre est conçu comme un guide de référence permettant aux enseignants le développement et la valorisation de leurs pratiques d’évaluation des apprentissages étudiants. La variété des expériences pédagogiques invite à la rencontre intellectuelle et à l’enrichissement de sa propre pratique d’enseignement. De plus, des fiches techniques illustrent les démarches évaluatives et favorisent la mutualisation des ressources en pairs enseignants.
Valentine Roulin, infirmière spécialisée en soins intensifs pédiatriques et détentrice d’un master en sciences de l’éducation de l’Université de Genève, enseigne à la Haute Ecole de la Santé la Source, à Lausanne.
Anne-Claude Allin-Pfister, infirmière en soins généraux et détentrice d’un master en Sciences de l’éducation de l’Université de Genève et d’un DEA en Sciences de l’éducation de l’Université Lumières de Lyon 2, elle est doyenne des formations et directrice adjointe à l’Institut et Haute Ecole de la Santé La Source à Lausanne.
Comment s’orienter face aux multiples défis rencontrés en médecine, mais aussi dans la société ? Comment faire pour bien faire ? Par son ouvrage, le Dr Jean Martin, nous offre de partager ses réflexions. Ethicien engagé, ancien médecin cantonal vaudois, il se définit « d’extrême-centre, au nom de l’intérêt général ». Ses textes nous permettent d’explorer de nombreux thèmes actuels, reflétant notamment quelques rencontres et lectures qui l’ont touché, avec toujours en filigrane des valeurs humanistes.
Le patient. Différentes situations et stades de vie sont évoqués, mettant en avant l’importance du dialogue et du contact humain pour soigner, mais aussi pour vivre ensemble. Le patient est reconnu dans sa globalité, incluant sa dimension existentielle et son contexte de vie. Une constante dans les textes : le respect inconditionnel de l’être humain, si fragile et si différent qu’il puisse être. Ce respect s’ancre au quotidien par une sagesse pratique pour toute prise de décision. « Chaque situation doit être considérée pour elle-même dans ses différentes dimensions, avec la personne concernée, en dialogue avec les proches signifiants. » Un exemple : comment répondre à des parents qui refuseraient les tests de dépistage à la naissance, par le prélèvement d’une goutte de sang au talon du nouveau-né ? « Des mesures autoritaires sont inadéquates. Alors… écouter et dialoguer. »
L’éthique. Durant son activité, le Dr Jean Martin a observé l’émergence de nombreuses questions éthiques. Néanmoins, il constate que les questions auxquelles il était soumis lors de sa formation ne sont pas encore résolues et restent d’actualité, d’une gravité croissante. « Malgré la multiplication des comités d’éthique, on traite surtout de questions partielles, en ne trouvant pas le temps de consacrer assez d’attention aux questions ‘surplombantes’ de l’évolution de la biomédecine et de la société. » L’auteur invite à une évolution de l’éthique : « A la dérive où nous mène la ‘Petite éthique’ actuelle, se substituerait le choix collectif d’options mûrement débattues. […] Pourtant, sous peine de fin d’histoire, il faudra trouver les voies et moyens d’une ‘Grande éthique’ planétaire. »
La société. Pour le Dr Jean Martin, l’éthique devrait être au cœur de la société : elle va plus loin que la loi, par exemple, dans des situations légalement possibles mais éthiquement inacceptables. « Il ne serait pas bon de vouloir faire régler en détail par l’Etat tout ce qui se passe entre le professionnel et son malade : il y a des thèmes sur lesquels on pourrait (re)passer du droit à l’éthique. » Le bon sens et le souci constant de l’autre doivent rester au premier plan : « Les professionnels doivent se montrer dignes de la confiance que, cas échéant, on leur témoigne en renonçant à légiférer. […] Eviter d’élaborer des lois superflues demande une solide dose d’esprit et de compréhension civiques. »
La société ne se limite pas à notre environnement proche. Ayant débuté sa carrière dans l’humanitaire, l’auteur sait ouvrir sa réflexion sur une société globale. « Prendre la mesure des choses dans d’autres environnements ! » Le monde se complexifie : « intéressé depuis toujours à la marche du monde, je le vis aujourd’hui comme désemparé, ‘illisible‘ ». Il souhaite avant tout mettre en avant « la coexistence pacifique et respectueuse entre cultures, ethnies, religions et pour une convivialité, soulignant que la différence c’est intéressant et enrichissant ».
La Terre. Ouvrant le livre au-delà de la médecine, une autre ligne forte de l’auteur est son engagement pour la protection du climat. Une forme de respect envers les générations de demain.
Un livre de partage, de proposition et d’exercice à la prise de responsabilité au quotidien. Un regard bienveillant et profond sur notre société.
Comment l’autorité se manifeste-t-elle dans les pratiques de gestion de l’intervention sociale faisant l’objet de transformations autant au Québec qu’en Europe ? Cet ouvrage invite d’abord le lecteur à considérer les définitions de l’autorité, son histoire et ses figures de façon à en comprendre les enjeux et les processus structurant les relations de pouvoir en milieu professionnel.
Les effets psychosociologiques des rapports d’autorité sur les travaillleurs eux-mêmes sont analysés, ainsi que sur les diverses façons de réagir à l’autorité. A la fin de l’ouvrage, nous pouvons prendre connaissance d’une approche d’intervention à visée démocratique, inspirée des travaux de la sociopsychanalyse, afin de considérer une voie différente de celle de l’auto-autorité.
L’objectif de ce livre est d’offrir des pistes d’analyse aux enseignants, aux étudiants, aux intervenants et aux gestionnaires sur les enjeux de pouvoir auxquels le travail social est confronté afin qu’ils puissent y faire face autrement que par le seul affrontement ou la passivité.
Présentation et table ronde sur cet ouvrage : le lundi 30 octobre 2017, dès 18h, Tam Tam Café, Rue du Pré-Jérôme 8, Genève. Avec
L’addiction et la spiritualité apparaissent comme les deux faces d’une même monnaie. Elles font face à l’angoisse fondamentale de l’être humain. La première dans une logique d’autodestruction, la seconde dans une perspective de résilience. Fort de son expérience et nourri de références variées, Jacques Besson livre une réflexion susceptible d’aider notre époque malade de ses addictions à leur préférer la compassion.
L'auteur propose un voyage depuis l’aube de l’humanité jusqu’à l’épidémie addictive contemporaine, en compagnie des substances psychoactives. À partir d’une mise en perspective historique des pratiques culturelles liées à leur consommation, en s’appuyant à la fois sur sa propre expérience clinique en Suisse et sur sa lecture critique des penseurs qui ont abordé la question, l’auteur décrypte les causes et les effets de l’addiction sur le cerveau et sur l’inconscient, révélant en quoi elle est une pathologie du lien et du sens. Dans la lignée des dernières recherches neuroscientifiques sur la méditation et la prière (dans ce qui est devenu une nouvelle science : la neurothéologie), Jacques Besson explore les rapports de l’addiction avec la spiritualité, considérée comme un possible remède aux excès de notre époque.
C’est pourquoi le sous-titre de ce livre est « Spiritus contra Spiritum » : cette formule des alchimistes relevée par C. G. Jung, rappelant qu’en latin spiritus signifie à la fois l’esprit et l’alcool, et que la formule désigne en même temps la cause de la maladie (l’alcool attaquant l’esprit) et son traitement (l’esprit combattant l’alcoolisme).
Jacques Besson est addictologue, professeur ordinaire à la Faculté de biologie et de médecine de l’Université de Lausanne, chef du Service de psychiatrie communautaire du CHUV. Il s’intéresse depuis plus de trente ans aux rapports entre psychanalyse et religion, et entre neurosciences et spiritualité.
Cette étude est le fruit d’une collaboration entre deux équipes : à l’Université de Lausanne, Faculté des sciences sociales et politiques, sous la direction du Prof. Dr. René Knüsel, et à la Haute école spécialisée de Lucerne, Travail social, conduite par le Prof. Dr. Jürgen Stremlow. Elle a été mandatée par la Fondation Info-Entraide Suisse qui chapeaute les 20 centres Info-Entraide de Suisse.
Raison d’être. L’entraide autogérée revêt à l’échelon de la société une grande importance largement sous-estimée à ce jour. Elle complète les systèmes de soins et de santé et contribue à la prévention et promotion des compétences en santé. On peut de plus la qualifier de promotrice de l’innovation (de nouveaux sujets) et de représentante critique des patients.
Quelques chiffres
Recommandations. Les professionnels et les membres des groupes interviewés sont d’avis que l’entraide est une approche complémentaire aux interventions des professionnels, mais qu’elle n’est pas assez promue pour l’instant par le milieu médical et le champ du social. Les groupes d’entraide autogérés sont en effet peu connus du grand public, des politicien-ne-s ou encore des professionnel-le-s du milieu socio-sanitaire. L’étude a ainsi élaboré une série de recommandations pour la promotion de l’entraide autogérée en Suisse sur trois plans : politique, prestataires et professionnels, recherche.